Bocal Mazik : la fin d’un acteur culturel

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Nous savions Bocal Mazik en grandes difficultés depuis notre précédent entretien, la nouvelle est tombée par voie de communiqué : Cette association qui oeuvre depuis 2006 au développement d’artistes dans le domaine des musiques actuelles, cesse ses activités. Nous avons contacté Robert Verrière, son fondateur pour qu’il nous explique les raisons qui ont conduit à cette décision.

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Bonjour Robert, depuis notre dernier entretien qu’est-ce qu’il s’est passé pour que vous liquidiez l’association ?

Au bout d’un moment, il faut savoir dire stop. Alors qu’on est en plein booking pour l’année à venir, nous n’avions que 5 dates de programmées au lieu des 90 espérées. En plus le concert de soutien qu’on avait envisagé est tombé à l’eau faute de réservations. On ne peut pas continuer à aller dans le mur.

Comment expliques-tu ces difficultés ?

La crise déjà avec des réductions drastiques de budgets chez les collectivités mais aussi les associations, les programmateurs… Du coup il y a un repli sur les têtes d’affiches. On n’arrive plus à programmer des artistes émergents qui rapportent moins d’argent.

Dans ton communiqué on te sent assez agacé envers le milieu culturel local ?

Oui parce qu’il y a un véritable problème de fond. On réserve des salles à des esthétiques et des publics particuliers au lieu d’ouvrir à un maximum d’artistes. On a des lieux qui crachent sur certains styles par élitisme ou je ne sais quoi. Les acteurs culturels ne jouent pas leur rôle, il y a beaucoup trop d’entre-soi, untel programme tel groupe parce que le copain l’a programmé. Au final, on ne voit pas les programmateurs dans les salles. Il y a trop de personnes qui pensent détenir la science infuse et qui n’ont même plus la curiosité d’aller découvrir des nouveaux artistes.

Là c’est dramatique pour nous, mais ce n’est pas le plus important, c’est surtout dramatique pour la culture dans son ensemble.

Tu t’es senti abandonné ?

Complètement, à part Hugues Barbotin de Terres du Son, aucun acteur local n’est venu nous voir ou nous a appelé pour savoir comment nous aider. Le réseau n’a pas joué son rôle, y compris les responsables de la Fracama.

Comment expliques-tu les difficultés de Bocal Mazik ?

Notre projet n’a pas été compris parce qu’on est dans une démarche atypique. On nous a placé en concurrence avec les tourneurs traditionnels, or ce n’est pas le cas. Nous, nous sommes des propulseurs de talents en devenir, j’estime que notre travail est d’intérêt général, puisque l’on aide des artistes locaux à grandir.

Tu ferais les choses différemment aujourd’hui ?

Evidemment, parce que se prendre des portes dans la tronche pendant huit ans, ça fait réfléchir. Déjà je ne me lancerais pas dans du développement d’artistes sans un budget conséquent au départ.

As-tu une idée de ce que tu vas faire maintenant ?

Pour le moment non, il faut déjà que je règle la liquidation de la structure, après je me prendrai un peu de temps pour réfléchir. J’aimerais mettre à profit cette expérience à Bocal Mazik et me mettre à disposition des acteurs culturels. C’est un domaine où il y a tout à faire.

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