Scandale à Aucard : Dieu était là !

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Alors qu’à l’occasion de ses 30 ans, le Festival Aucard de Tours avait clamé haut et fort « Ni Dieu, ni Maître ! », un slogan qui résume assez l’état d’esprit de la naissance et du parcours cahotique de cet événement et de la radio associative libre et indépendante qui le porte, un coup de théâtre a fortement perturbé la soirée de jeudi soir : vers 22h30, Dieu s’est invité sur scène.

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Didier Wampas et ses apôtres, groupe légendaire/mythique/historique/indétrônable (pas de mentions inutiles), unique survivant de quelques noms parmi ce que le « rock français » a produit de mieux depuis son invention dans les années 50, a hypnotisé un public certes conquis d’avance, mais pas débile non plus au point d’acclamer une formation qui n’aurait été que l’ombre d’elle-même. Au contraire, en ces temps de musique formatée et d’une jeune génération globalement bien sage, les Wampas véhiculent encore l’incandescence et l’insolence d’une époque – la seconde moitié des années 80 – où le mot «punk» était autre chose que le préfixe de «à chien».

Bordel sacré

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Livrant un spectacle total, sans fioritures et sans retenue, le groupe a littéralement explosé, le souffle de cette explosion se chargeant à lui seul, deux jours avant la clôture, d’éteindre les 30 bougies d’un festival qui les avait accueillis dès leurs débuts et qui fait en sorte de montrer année après année qu’il existe une scène alternative bouillonnante et créative, «alternative» au sens électrique du terme également.

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De la à dire que les Wampas est un peu un symbole d’Aucard, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas car Béton & Co détestent les symboles. Ils se sont pourtant fait avoir en beauté en ce jeudi 11 juin 2015 qui restera longtemps dans les têtes : en s’offrant les Wampas pour fêter l’occasion, ils ont fait entrer le loup dans la bergerie et d’un coup d’un seul, pendant une heure magique, on a pu voir en chair et en os un Dieu et un Maître.

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Un degré en plus :

Didier Wampas :  » Je suis content de faire de la musique »

Avant qu’il enflamme le festival, nous avons pu poser quelques questions à Didier Wampas. Rencontre avec un passionné :

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37° : Tu es un habitué des lieux, tu te rappelles combien de fois tu es venu ici ?

Didier Wampas : Non je ne m’en rappelle plus, c’est vrai que je suis venu souvent ici, ainsi qu’au Bateau Ivre qui était une superbe salle.

37° : Un souvenir particulier de tes venues à Aucard ?

Didier Wampas : Le concert pour les 20 ans (ndlr : de Radio Béton) dans ce lieu abandonné, un grand espace tout sombre avec une espèce de toile d’araignée bizarre, c’était incroyable.

37° : Qu’est-ce qui te fait revenir souvent à Aucard.

Didier Wampas : Déjà parce qu’on me demande et puis retrouver cet état d’esprit qu’il n’y a plus vraiment en France. Des radios associatives comme Béton qui tiennent depuis 30 ans c’est rare. C’est des gens qui ne rentrent pas dans le système qui ne cherchent pas à faire du commercial.

37° : Un peu comme les Wampas ?

Didier Wampas : Passer à la radio, moi je m’en fous. Je veux juste faire de la musique après jouer devant 100 ou 1000 personnes c’est pas important. Ma musique ne touche pas des millions de gens et ce n’est pas grave.

37° : J’ai lu dans une interview que tu disais que vous étiez les « Henri Dès du Punk », tu peux m’expliquer ?

Didier Wampas : Il y a une fille de 18 ans qui est venue me voir à un concert et qui m’a dit que j’étais son Henri Dès, parce qu’elle m’écoutait depuis toute petite. Cela m’a fait super plaisir.

37° : Tu disais ne pas toucher des millions de gens, pourtant depuis 30 ans tu touches plusieurs générations de public ?

Didier Wampas : Il se trouve que ceux qui nous écoutaient au début ont vieilli et ont eu des enfants qui ont été bercés par la musique de leurs parents et viennent nous voir maintenant.

37° : Parlons un peu des Wampas, vous vous êtes reformés après 5 ans d’absence…

Didier Wampas : On a juste fait une pause, parce que les autres avaient d’autres boulots, ils sont intermittents, d’autres sont partis habiter en Province, on répétait moins souvent. On m’a proposé de tourner une maquette à Los Angeles, puis les projets se sont enchainés par hasard avec Bikini Machine ou Sugar and Tiger.  Avec ces derniers, c’était plaisant parce qu’on pouvait aller jouer dans des petites salles ce qu’on peut pas faire avec les Wampas.

37° : Sur scène tu es une boule d’énergie, quel est ton secret pour garder cela depuis 30 ans ?

Didier Wampas : Je suis simplement content de pouvoir faire de la musique.  C’est une chance de pouvoir faire ce que l’on aime, alors j’en profite tout simplement. C’est tellement génial de monter sur scène. Je donne tout parce que c’est ce que j’aime.

Propos recueillis par Mathieu Giua

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