Musée des Beaux-Arts de Tours : du plomb dans l’aile Cligman ?

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En juin dernier, lorsqu’il présenta au Conseil Municipal la donation des époux Cligman au musée des Beaux-Arts, donation qualifiée « d’exceptionnelle » mais assortie à l’extension du musée selon le souhait du donateur, Serge Babary se montrait optimiste sur l’obtention du déclassement partiel de cette partie du secteur sauvegardé permettant par la suite la construction de l’aile du bâtiment qui abritera les œuvres. Oui mais depuis, les choses ne vont pas aussi bien que prévues.

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Dès l’annonce de la donation et du projet d’extension du musée des Beaux-Arts, plusieurs voix se sont élevées contre ce dernier à l’instar des associations L’Aquavit et Sites et Monuments. Parmi ces opposants, Didier Rykner, fondateur du site La Tribune de l’art, se montre particulièrement actif. Le journaliste a en effet rapidement pris la plume, s’inquiétant et dénonçant l’extension du musée des Beaux-Arts : « On se trouve ici dans un secteur sauvegardé, aux abords de plusieurs monuments historiques. Comment peut-on être inconscient au point d’y envisager une construction moderne ? Comment le ministère de la Culture peut-il laisser penser que cela serait possible. Même si la donation Cligman était exceptionnelle, rien ne pourrait justifier un tel vandalisme » écrivait-il ainsi sur son site le 24 juin.

Depuis, Didier Rykner suit le dossier de prés et propose régulièrement des articles sur le sujet. Ne baissant pas les bras face à un consensus apparent en local mais aussi avec le Ministère de la culture, le journaliste a même depuis saisi l’Unesco. Une saisie qui oblige l’Etat a rendre un rapport à l’institution de l’ONU et selon les conclusions, une étude d’impact patrimonial.

Car le problème soulevé par les opposants repose justement sur l’impact patrimonial du projet et notamment la destruction d’une partie du jardin du musée des Beaux-Arts, mais aussi l’impact sur l’ensemble du lieu, classé par cinq niveaux différents de protection. Un point qu’avaient déjà soulevé les élus socialistes Nicolas Gautreau et Nadia Hamoudi en conseil municipal en juin dernier, seuls élus à s’être abstenus lors du vote de l’assemblée municipale. « Je ne suis pas certain de l’accord de la commission nationale des secteurs sauvegardés. » avait alors avancé Nicolas Gautreau pour justifier son vote. Un présage qui s’est avéré juste. En effet réunie cette semaine, cette commission nationale des secteurs sauvegardés a émis un avis négatif à l’unanimité pour ce projet,  en raison du caractère historique du quartier et de ce lieu jugé « inconstructible ». Et si cet avis n’est légalement uniquement que consultatif, il constitue néanmoins une sérieuse épine pour ce projet. En refusant le déclassement partiel du site, la commission complique les démarches administratives nécessaires au lancement des travaux et ouvre la voie à une solution de repli ailleurs. Un obstacle de taille qui n’est le seul  puisque l’association Sites et Monuments avait annoncé également il y a quelques semaines,  son intention de contester le permis de construire devant le tribunal administratif.

Outre l’emplacement du projet, pour ses opposants, c’est tout son montage qui pose problème,  à commencer par le fait que cette extension est financée par Monsieur Cligman lui-même et qu’il a choisi également lui-même les architectes,  à savoir Bodin & Associés. Une extension de 1100 m² au total devant être cédée ensuite à la ville de Tours.

aile_cligman-e4619Projet d’aile Cligman © Bodin et associés architectes

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