Le « Babary tour » : visite guidée des projets du maire de Tours

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Exercice inédit de mémoire de Tourangeau, Serge Babary a voulu pédagogique son invitation à la presse locale à l’occasion de la première année de bilan de la majorité municipale. C’est sur une après-midi entière que les journalistes ont été conviés à traverser la ville du Nord au Sud et d’Ouest en Est pour juger de l’avancée des projets initiés ou non par le maire UMP. Avec au terme de ce périple de deux heures et en quatorze points, une conférence de presse avec l’ensemble des adjoints de la ville.

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Le rendez-vous est donné à la presse au terminus du Tram à Tours Nord. C’est sur le parking relais attenant au dernier arrêt que Serge Babary, Jacques Chevtchenko, premier adjoint, et Marina Lagelle, attachée de presse, nous ont accueillis autour d’un café. Pas loin, nous attend un bus de la ville avec la mention « Spécial » sur son front. Le bus à soufflets a été affrété pour l’occasion. Aujourd’hui, le maire de Tours veut faire le point sur sa première année de mandat. Moment pour lui de montrer aux habitants mais aussi à l’opposition et aux journalistes qu’il prend la gestion quotidienne de sa ville à bras le corps. Une façon aussi de tordre le cou aux rumeurs.

« Notre aéroport est constitutif du rayonnement et de l’attractivité de notre ville »

« J’ai souhaité qu’il y ait au sein de mon cabinet une personne qui suive de manière constante les projets de la ville ». Serge Babary prend la parole avant que l’ensemble des journalistes présents ne monte pour un voyage qui va durer deux heures. Micro en main, le maire se tourne vers l’aéroport de Tours. « Notre aéroport est constitutif du rayonnement et de l’attractivité de notre ville ». Une entrée en matière qui ne semble pas le fruit du hasard et qui résonne comme une volonté de ne pas se laisser faire par une partie de l’opposition. Sur ce point, Serge Babary est dans la continuité de feu Jean Germain qui n’avait pas laissé le choix aux Verts à l’occasion du rapprochement de second tour des élections municipales de l’année dernière. « Avec 184 000 passagers en 2014 et 1,3% d’augmentation de trafic en plus, l’aéroport est une porte d’entrée en Val de Loire » ajoute Serge Babary. Une façon aussi de minimiser le départ annoncé de l’Ecole d’Aviation de Chasse de la base 705 en 2016 ou 2017. Le maire évoque aussi la parcelle de terrain qui fait face au Lycée Jacques de Vaucanson, juste en face le dernier arrêt de tram. « La ferme Melliès sera transformé en zone de loisirs avec un cinéma, un hôtel trois étoiles, des bureaux et des logements avec une résidence séniors… ».

Quartier de Monconseil

« La diversité architecturale de Montconseil c’est du grand n’importe quoi ! »

Le ton de cet après-midi est donné. Entre pédagogie et visite sur le terrain, ce sera à tout à chacun de se faire une idée sur le bilan. Tout est bien orchestré. La nouvelle attachée de presse du maire veille au respect du timing prévu et aux éléments de langage. Le maire et son premier adjoint ont des petites fiches dactylographiées par sujet et points de passage. Ces deux heures seront une succession de prises de paroles entre Serge Babary et Jacques Chevtchenko.

Nous traversons le quartier « Monconseil » qui avait fait parler de lui pendant les dernières élections municipales et en début de mandat. « Il y a évidemment une densification et une extrême diversité architecturale à Monconseil. » commente le maire de Tours à l’intérieur du bus. Quand on connaît un peu Serge Babary, on peut aisément comprendre à sa façon de s’exprimer que ce quartier tel qu’il a été conçu ne lui convient pas. « Ce quartier manque de centralité et pour l’instant, il n’y a qu’un boulanger et un fleuriste, c’est insuffisant ! La diversité architecturale de Monconseil c’est du grand n’importe quoi ! » ajoutera-t-il. A tel point que le maire précise que va être mis en place un comité stratégique d’urbanisation de la ville afin de « maintenir un ordre et une harmonie architecturale ». Ce comité sera accompagné d’une commission d’analyse des permis de construire. Le maire reproche « un manque de maîtrise globale de l’opération ».

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Quartier de l’Europe

« Notre adjoint à la sécurité, Olivier Lebreton, a souhaité une police municipale plus à pieds et moins dans les véhicules »

Notre bus remonte l’avenue de l’Europe situé à Tours-Nord. Sur cette partie de la ville, ce sont plus de 30 000 habitants qui y ont élu domicile. Quartier populaire aux différentes strates sociales, retraités et jeunes se côtoient quotidiennement. C’est sur le thème de la sécurité que notre guide d’un jour continue son propos et notre voyage. « Il y a eu des problèmes de sécurité sur ce quartier mais aujourd’hui c’est paisible ». C’est Jacques Chevtchenko qui prend la main. « On a voulu une police municipale de proximité qui va à la rencontre des habitants ». Une police de proximité ? Le terme a été choisi sciemment pour aussi montrer que la ville venait se substituer aux défaillances de l’Etat qui a supprimé celles-ci depuis plusieurs années. Le premier adjoint assume aussi les choix de l’adjoint à la sécurité, Olivier Lebreton, qui ont fait les gorges chaudes de l’opposition. « Nous avons développé la vidéo-surveillance et souhaitons mettre en place le réseau des « voisins vigilants » ». Le sujet « sécurité » n’est pas tabou pour le Premier Adjoint. « Notre adjoint à la sécurité a souhaité une police municipale plus à pieds et moins dans les véhicules ». D’ailleurs, la ville vient de se séparer de deux voitures dédiées à sa police. Serge Babary prend la parole : « Il y a quelques jours je suis allé à la rencontre de commerçants du quartier qui ont été menacés par des jeunes… ». Le maire souhaite occuper le terrain et veiller à ne pas laisser le territoire de sa commune à la délinquance.

La Tranchée

« Je souhaite élargir les plages de conduite à 30 km/h »

Notre bus remonte l’avenue Maginot. Arrivé au rond-point de la tranchée, Serge Babary prend le micro et évoque avec un ton grave l’accident mortel d’un petit garçon renversé sur le passage-piéton par un chauffeur-chauffard trop pressé d’attendre derrière un bus. « On a retravaillé la sécurité et la visibilité concernant les passages-piétons. Je souhaite élargir les plages de conduite à 30 km/h ». Le maire souhaite aussi rendre plus fluide le trafic dans certaines parties de la ville comme au carrefour Verdun où « pour modifier les choses, il faut l’accord d’une commission nationale ! » rouspète-t-il. Le matin et en fin d’après midi, se côtoient en haut de l’avenue de Grammont, autos, piétons, vélos, tram et bus… « Il y a un dysfonctionnement en matière de fluidité de nos carrefours en ville ».

Le haut de la rue Nationale

« C’est la chaîne Hilton qui a choisi Tours. Ce qui prouve l’important potentiel de notre ville ! »

Notre périple s’arrête en haut de la rue Nationale au pied de l’escalier en pierre menant à la guinguette qui ouvrira ses portes le 22 mai. L’occasion pour Serge Babary d’évoquer le futur Centre Olivier Debré. « Nous souhaitons accueillir 100 000 visiteurs par an ». Le maire affiche son ambition et ses estimations l’amène à évoquer le projet du haut de la rue Nationale qui fut entièrement bombardée en Juin 1940. Pour lui, le haut de cette rue commerçante sera « la porte d’entrée de la ville ». « C’est la chaîne Hilton qui a choisi Tours. Ce qui prouve l’important potentiel de notre ville ! ». Déjà plus de 3 000 visiteurs sont venus découvrir les maquettes du projet dans l’espace dédié dans cette même rue. En tournant la tête, sur sa droite, le maire évoque aussi Tours comme ville universitaire. « L’université et ses 30 000 étudiants, c’est un élément essentiel de notre cité ».

Le site MAME

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La municipalité affiche des ambitions pour le site de l’ancien imprimeur comme en son temps l’ancien maire. En septembre prochain s’installera à l’Ecole Supérieur des Beaux-Arts de Tours. Le maire de Tours fait halte devant les bâtiments en rénovation. En grosses lettres, le nom de l’ancienne imprimerie fait revivre le site. Serge Babary nous rappelle que dans le projet en cours seront mis à disposition des bureaux et locaux pour des start-up. De même à côté de cette pépinière montrant la volonté de la mairie d’obtenir le label « French Tech », la présence d’une unité de recherche de l’Université.

CHRU et le quartier des Casernes

Notre bus passe devant l’hôpital Bretonneau. Le premier adjoint annonce la création d’un conseil local de santé mentale qui devrait être sous la responsabilité de l’adjoint à la santé, Edouard de Germay. Notre périple continue et nous mène vers la place Rabelais. Serge Babary est fier de rappeler que Tours est encore une « ville de garnisons et que nous avons amplifié nos relations avec l’institution militaire ». Il faut dire que Tours est en passe de devenir, avec l’arrivée des ressources humaines de la Marine, le pôle RH des trois armées. Une façon, aussi, de faire oublier le départ programmé de l’Ecole de Chasse.

Le quartier Sanitas

« Dans le cadre des futurs projets, je veux de la mixité dans les logements et pas seulement que du logement social »

Dans l’organisation de cet après-midi, il nous avait été indiqué que nous nous arrêtions une dizaine de minutes dans ce « quartier en plein renouvellement ». Serge Babary n’oublie pas ce quartier qui lui a fait confiance à l’occasion des élections municipales. « Ce quartier a été retenu parmi 200 quartiers par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine », le maire souhaite que le Sanitas mute. Il annonce que « sur le site de l’ancien collège Pasteur s’implantera une maison de la réussite ». Au sein du quartier est prévu un pôle de réussite éducative « avec des étudiants qui viendront en aide aux élèves en difficulté ». Cet endroit populaire, symbolique de la ville est aimé de ses habitants. « On a un problème de vieillissement de la population car les gens sont attachés à leur quartier ». Le petit cortège accompagnant le maire discute devant le palais des sports Grenon. Serge Babary pointe du doigt sur la gauche la zone du Hallebardier. « Dans le cadre des futurs projets, je veux de la mixité dans les logements et pas seulement que du logement social ».

Le quartier des Deux Lions

En perpétuel mouvement et construction depuis 1990, le quartier des Deux Lions est devenu en vingt-cinq ans un endroit emblématique de Tours. Logements, universités, écoles, professions libérales, commerces s’y côtoient, avec plus de 3 600 emplois sur cette zone. « Les infrastructures n’ont pas suivi le rythme des constructions » dénonce Serge Babary. « Il y a un problème en journée de stationnements et une forte congestion autour du rond-point St Sauveur ». Un dossier que le maire entend bien régler pendant son mandat. Notre bus continue sa route. Nous passons devant les jardins ouvriers qui sont une frontière verdoyante avec Joué-lès-Tours. Une occasion pour S. Babary de rappeler que Tours est l’une des rares villes à avoir ce type de jardins réservés à la population.

Pourtant en politique, rien n’est jamais gagné surtout quand votre équipe se compose d’une quarantaine d’élus où certains affichent toujours des ambitions

Nous arrivons au terme de notre voyage au centre des projets de la ville. Ce « Babary Tour » fut l’occasion pour le maire d’afficher ses ambitions mais aussi de mettre sa patte aux futures décisions qu’il aura à prendre dans le cours de son mandat. Le moment aussi d’organiser un moment d’échanges privilégié avec les journalistes pour lesquels il exprime de temps à autre une méfiance. Plutôt à l’aise dans l’exercice, le maire de Tours et son équipe ont innové. Mais une question se pose. Maintenant que le maire communique sur son bilan et ses actions, un point systématique sera-t-il fait chaque année ? Associera-t-il d’autres adjoints dans l’avenir ? A l’occasion de la conférence de presse qui est venue clore notre périple, Serge Babary a annoncé qu’il avait réalisé 46% des 142 promesses de campagne (lire notre article). Pourtant en politique, rien n’est jamais gagné surtout quand votre équipe se compose d’une quarantaine d’élus où certains affichent toujours des ambitions. Reste à découvrir durant les années restantes jusqu’en 2020, ceux qui auront été les valeurs sûres du mandat.

Ce premier mandat en tant que maire de Serge Babary est une épreuve tant en terme de management de l’équipe municipale qu’en terme d’ambitions affichées par le maire pour sa ville. L’après Jean Germain n’est pas chose facile. Surtout quand nous n’avez pas les rênes de l’agglomération et que vous devez composer dans votre propre camp. Les prochains mois sont importants pour le maire de Tours qui sera à la tête d’une ville prépondérante dans la future communauté urbaine qui donnera de nouveaux pouvoirs et de nouvelles responsabilités. Mutualisation, économies, domaines de compétences élargies, tant de nouveaux dossiers qui viendront grossir la pile déjà importante sur le bureau du maire de Tours.

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