Exclu 37° : le premier EP de la chanteuse KUNDAL : Echappées printanières.

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Parent pauvre de la nouvelle scène tourangelle, la chanson française trouve en Kundal une représentante espiègle au goût du sud. Entre son nom d’origine indienne et sa musique aux accents andalous, elle apporte une chaleur inédite à la douceur tourangelle. Après l’avoir découverte un soir de juin 2014 sous les arbres de la guinguette de Tours, nous avons rencontré Noémie, 27 ans, originaire de Richelieu, et elle nous a parlé de tout ça.

DSC_1133«J’ai commencé le chant vers l’âge de 14 ans, puis des années plus tard, j’ai fait un an de cycle intensif à la Boîte Vocale, une petite école qui était près des Halles à Tours, puis je me suis lancée.» Noémie avait dès l’âge de 8 ans commencé à composer et à faire des reprises de chansons connues dans sa chambre, en changeant les paroles qu’elle n’aimait pas forcément. Elle a donc été biberonnée à la chanson française.

«Au collège, j’ai rencontré Laurent Desvignes qui m’a beaucoup appris, notamment autour de la musique cubaine. J’ai pris des cours de guitare par la suite, pour pouvoir m’accompagner». Après une expérience en duo pendant quelques années avec Nowal, les premières chansons de ce qui allait devenir Kundal fin 2013 naissent peu à peu quelques années après sous forme de maquettes, avec l’aide de Romain aka Jekyll Wood. «Ces maquettes m’ont permis de chercher des musiciens pour monter un set live, mais aussi de me faire connaître auprès des structures d’accompagnement du secteur.» Ainsi, Kundal a été dans le dispositif Créa’Son de l’Aubrière et Coup d’Boost de Tous en Scène.

 «La mélancolie est un sentiment plus simple

à retranscrire en musique et en chanson

que des sentiments plus positifs.»

L’éclosion d’une écriture personnelle

L’influence espagnole vient quant à elle plus d’affinités électives que d’attaches personnelles, même si Noémie parle de lointaines origines familiales. Son passage du duo au solo lui a vraiment permis de devenir auteur-compositeur à part entière, ce qui a totalement libéré son écriture. «J’avais besoin de me sortir de ça, de me mettre devant, pour que ce soit vraiment moi !». Des morceaux plutôt joyeux, mais jamais niais ni trop humoristiques, toujours plus durs à écrire que des balades mélancoliques… «Je sortais d’une période très difficile quand j’ai composé la plupart des morceaux de cet EP, du coup j’avais une énergie très particulière et voilà ce qui en est sorti. Je dois retrouver ça ou quelque chose de similaire pour composer de nouveaux morceaux dans le même esprit car, oui, c’est certain, la mélancolie est un sentiment plus simple à retranscrire en musique et en chanson que des sentiments plus positifs.» Elle compare volontiers son répertoire à une sorte de «journal de vie», c’est pourquoi elle n’a qu’une très vague idée de la suite, elle n’a aucune stratégie, aucune vue à long terme sur ce qu’elle va composer dans les mois et les années à venir.

 «La chanson est un style qui s’est imposé à moi

sans que je m’en rende vraiment compte.»

Côté influences, Noémie cite d’abord du local : Claire Diterzi. Puis viennent Nouvelle Vague et Pauline Croze. Quoiqu’il en soit, Kundal n’est pas du tout à la mode du moment, ce que certains professionnels lui ont dit sans moquerie et en toute simplicité. «C’est un style qui s’est imposé à moi sans que je m’en rende vraiment compte ; j’aime la guitare, son côté naturel et pour accompagner mes compositions ça s’est imposé et réciproquement, la guitare acoustique emmène vers la chanson et pour moi vers la chanson en français.»

Prochains concerts

Vendredi 20 mars à la Pléiade avec Jekyll Wood

26 juin au Centre Culturel de Saint-Pierre-des-Corps, avec Jekyll Wood

pochette_carton

«Animal» Track by track

  1. L’Air Triste

 La chanson commence par une espèce de gamine menaçante qui conseille avec insistance «Non, tu ne devrais pas venir fouiller dans mes affaires» et -qui dans la foulée pose cette étrange question : «Pourquoi tu fais le dromadaire ?». C’est vrai quoi, hein, pourquoi tu fais le dromadaire ? S’ensuit un sifflement tranquille et désintéressé appuyé par une guitare acoustique qui détendent l’atmosphère et nous prennent par la main en guise de bienvenue dans le monde de Kundal.

  1. Animal

Voilà le petit nouveau qui donne son titre à ce premier disque. Après un avant-goût dans «L’Air Triste» la tonalité orientalisante de la voix de Noémie, instrument insaisissable et imprévisible, part dans tous les sens pour un morceau chaleureux qui évoque l’Andalousie autant que Catherine Ringer.

  1. Ton Corps

Noémie ne s’en cache pas : elle adore Pauline Croze dont elle a eu la chance de faire la première partie au pied levé lors du dernier Intime Festival de Saint-Avertin. Dans ce morceau, l’influence s’arrête à quelques intonations car pour le reste, on est dans une toute autre ambiance, que ce soit dans les paroles qui n’hésitent pas à basculer dans l’humour ou dans la langue espagnole. Ou dans la musique où le «pont» s’échappe et nous échappe encore une fois, vers une poussée de flamenco bienvenue.

  1. Même Pas Peur

Il faudra attendre ce quatrième morceau pour découvrir la face mélancolique de Kundal et par la même occasion une énième déclinaison d’une voix qui décidément paraît à elle seule la promesse de belles aventures pour des années. L’accordéon très sobre nous transporte avant l’heure à l’apéro sur une terrasse baignée de soleil. Un très beau texte sur le meilleur jeu de chat et de souris inventé par l’homme à ce jour : l’amour, forcément compliqué.

  1. Fallait pas

Oui, le jazz aussi, Kundal sait faire. Sur une toute petit rythmique bossa à peine appuyée par des claquements de doigts, elle imprime sa différence grâce à quelques chœurs lointains et, fidèle à sa désorientation chronique, elle s’éloigne de l’ambiance initiale à grands coups de chant déluré pour un refrain frénétique et une (gentille) histoire de fesses.

  1. Jamais dit

Scotché depuis un an sur nos playlists, ce petit bijou reste d’une incroyable fraîcheur après des dizaines d’écoutes. Relifté à l’occasion de la sortie de cet EP, il ne fait que prendre de l’ampleur et gagne en profondeur. Toujours cette guitare rythmique entêtante – leitmotiv de ce disque – et ces refrains aériens (100 % espagnol cette fois-ci). Susurrée, à température ambiante ou se chauffant les ailes dans les aigus, la voix de Noémie reste jusqu’au bout ce mystère insondable, indéfectible compagnon des jours gris comme des bleus.

 «Animal» est disponible

 > en format numérique sur la boutique du label local Time is Out.

> en CD dans toutes les bonnes crèmeries tourangelles (à l’heure où nous mettions sous presse, rien n’était confirmé, mais on peut imaginer trouver très vite ce disque à Madison, chez Baromètre, à L’Instant Ciné et à la Fnac)…

 

 
 
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