Régionales 2021 : le point sur le scrutin en Centre-Val de Loire

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Qui va diriger la Région pendant les six prochaines années ? On devrait le savoir au plus tard au début de l’été 2021, après une élection importante pour les 2 millions de personnes qui se répartissent dans les 6 départements du territoire. La campagne commence tout doucement…

Qui sait qu’on votera dans quelques mois pour les élections régionales ? Entre la crise du coronavirus, la présidentielle américaine et l’approche de notre propre présidentielle en 2022 ce scrutin local ne fait pas les gros titres (tout comme celui qui doit renouveler les assemblées départementales au même moment). Pourtant, en coulisses, on s’active. Depuis plusieurs mois déjà, le président socialiste sortant François Bonneau a annoncé qu’il était partant pour embrayer sur un troisième mandat à la tête de l’institution. Avec qui ? Ses alliés écologistes partent de leur côté derrière Charles Fournier et tentent de s’allier avec d’autres composantes de la gauche. A droite, c’est Guillaume Peltier qui prend la place de leader qu’occupait l’Eurélien Philippe Vigier fin 2015.

La bataille s’annonce rude. Et intéressante. Lors du précédent appel aux urnes, 8 listes avaient été déposées avant le premier tour et c’est le Front National devenu depuis Rassemblement National qui avait viré en tête lors du dépouillement, devant la droite et le président Bonneau. Finalement, l’alliance PS-Verts (avec aussi le PRG, l’UDE…) avait permis à la gauche de garder la gouvernance, mais ça s’est joué à 9 000 voix avec la droite (Philippe Loiseau se voyant relégué en 3e position pour le parti lepeniste).

Les premiers candidats sortent du bois

Qu’en sera-t-il en 2021 ? Entre temps, les équilibres politiques ont été bouleversées. La gauche et la droite ne sont plus ce qu’elles étaient, La République En Marche a émergé en 2017 et les écologistes ont fait d’excellents scores aux élections municipales de 2020, de quoi attiser l’appétit de ces deux mouvements pour exister le plus possible à l’échelon régional. Si l’on connait donc déjà le candidat des Verts (mais pas encore la liste des potentiels alliés), le camp de la majorité présidentielle reste plus timoré sur ses ambitions. Le ministre Marc Fesneau qui battait campagne sous le pavillon du MoDem en 2015 aux côtés de Philippe Vigier tient la corde. Il n’a jamais démenti son intérêt pour mener une liste.

 

Les candidats en lice en 2015.

Au Rassemblement National, on fait le pari de la jeunesse derrière un élu rural d’Eure-et-Loir : Aleksandar Nikolic (déjà candidat aux Européennes). Enjeu pour les frontistes : conserver leur forte représentation actuelle (17 sièges) dans un scrutin à la proportionnelle qui leur réussit bien mieux que les élections majoritaires. Reste que les forces militantes sont affaiblies, en particulier en Touraine.

Transports, économie, santé… Un scrutin avec des enjeux capitaux

L’Indre-et-Loire, justement, quel sera son poids dans la future assemblée régionale ? Malgré ses 18 élus sur 77, le 37 a parfois du mal à faire entendre sa voix, comme en témoignent les difficultés à consommer les accords entre la Région et Tours Métropole. Il y a naturellement de très nombreux financements régionaux dans le département, mais les commentaires qui sous-entendent qu’ils pourraient être plus nombreux ou mieux ciblés ne sont pas rares. Disons que les personnalités tourangelles ont parfois du mal à s’imposer. Cathy Münsch-Masset est, certes, en charge du portefeuille massue de l’éducation mais vu ses nouveaux mandats à la ville de Tours et à l’agglomération elle ne va pas rempiler dans l’équipe de la majorité. L’ancien député Jean-Patrick Gille mène lui le groupe majoritaire mais sans fonction clé dans l’exécutif. Reste des personnalités comme Isabelle Gaudron (formation professionnelle), Benoit Faucheux et Mohamed Moulay pas dénuées d’influence mais pas forcément mises en avant. On rappellera notamment que le poste honorifique de 1er vice-président a été attribué au maire de Blois.

Qu’est-ce que ça donnera après le scrutin de 2021 ? Evidemment, ça dépendra de la composition politique de l’assemblée et des accords entre formations pour composer l’exécutif. Il est encore trop tôt pour préjuger de ces différents rapports de forces. On a néanmoins une idée des grands dossiers qui vont agiter la campagne et qui concernent notre territoire : les transports seront fatalement au centre des débats parce que tout le monde peut se sentir concerné. Faut-il conserver le transport scolaire gratuit ? La SNCF va-t-elle continuer à exploiter les lignes régionales ? Quels moyens pour rénover les petites lignes et développer les trains à hydrogène ? La Région va-t-elle continuer à soutenir mordicus l’aéroport de Tours ?

A quand le vote ?

Les deux autres thèmes qui s’annoncent comme les plus discutés sont naturellement l’environnement et la politique régionale pour atténuer les effets du changement climatique. Et puis l’économie, avec la stratégie pour relancer l’activité après la crise du coronavirus. Comme l’Etat, la Région a sorti la planche à billets ces derniers mois avec des aides directes aux entreprises, des maintiens de subventions pour des événements annulés ou des avances remboursables. Et demain, quel plan pour épauler les entreprises fragilisées ? Quelle politique touristique après l’envol soudain des clientèles étrangères ? Des enjeux aussi autour de la politique médicale (comment attirer des médecins là où il n’y en a plus ? Comment assurer le succès des maisons de santé ?).

Tous ces débats sont capitaux et concernent au plus haut point notre quotidien à toutes et à tous. Pour l’instant ils sont éclipsés, notamment parce qu’on ne connaît même pas la date précise du vote. Cela pourrait avoir lieu en mars, c’était imaginé comme ça au départ, mais avec la crise sanitaire la balance penche plutôt pour le mois de juin. C’est ce que demande le Rassemblement National ou les Verts pour ne pas se faire polluer par l’agenda présidentiel tout en espérant pouvoir faire campagne dans une période où l’épidémie sera potentiellement en repli et où le public aura – peut-être – envie de s’intéresser aux questions régionales.

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