Quel visage pour Saint-Pierre-des-Corps demain ?

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Les changements de majorité entraînent forcément des changements de politiques et de visions pour la ville. Si depuis son arrivée à la tête de Saint-Pierre-des-Corps, Emmanuel François, a surtout géré un quotidien bouleversé par la crise sanitaire liée à l’épidémie Covid-19  avec notamment l’épisode de la rentrée scolaire, associative, culturelle… nul doute que le nouveau maire va imprimer sa marque rapidement. En parallèle des affaires courantes, il se penche en effet sur plusieurs projets marquants pour la commune, à l’instar du projet de rénovation de la Rabaterie ou de l’îlot ferroviaire…

La révision du projet de rénovation de la Rabaterie

Du côté de la Rabaterie, la poursuite de la rénovation urbaine avait été présentée en 2018 par l’ancienne majorité en lien avec Tours Métropole. Un projet à 28 millions d’euros avec pour principal objectif de revoir le périmètre autour du centre commercial qui avait été qualifié dans le contrat de ville 2015-2020 de l’agglomération comme étant « en difficulté et l’espace le plus déqualifié et problématique du quartier. »

Le projet présenté et défendu par l’ancienne maire Marie-France Beaufils prévoyait donc une reconstruction complète, avec des petits îlots, plutôt qu’une grosse structure comme actuellement mais aussi la création d’espaces verts (aujourd’hui seulement 10% de l’espace, contre 52% à la voirie et au stationnement et 38% pour les logements). Un projet qui prévoyait également la construction de 59 nouveaux logements.

Ce dernier point, le nouveau maire de la commune, Emmanuel François, n’en veut pas. Favorable à une rénovation de ce secteur, qu’il connaît bien pour y avoir son cabinet de médecin depuis 2005, le nouveau maire se montre opposé au fait de créer de nouvelles habitations dans un quartier déjà densément peuplé. La Rabaterie c’est en effet aujourd’hui 5000 habitants. Un quartier de grands ensembles regroupant 38% de la population de la commune et 60% des logements sociaux présents sur Saint-Pierre-des-Corps.

Pour le nouveau maire, la priorité doit donc se concentrer sur les services à la population et au cadre de vie comprend-on quand il évoque la nécessité de « faire baisser la part de logements sociaux sur le secteur » (actuellement de 76% dans le quartier). Il évoque ainsi l’idée d’implanter un grand centre social, aujourd’hui étonnamment manquant alors même que la Rabaterie constitue un des quartiers au niveau de vie les plus bas de la Métropole avec 11 000 euros par an de revenu médian.

Emmanuel François souhaite installer sur ce secteur différentes antennes municipales comme le CCAS, la Police Municipale ou encore le Centre Municipal de Santé, « à l’étroit aujourd’hui » juge-t-il dans ses locaux du centre-ville. Un déplacement qui aurait selon lui tout son sens dans ce quartier prioritaire. Le maire évoque également le maintien du projet de salle de danse ou encore celui d’une véritable crèche et non plus une micro-crèche comme cela avait été pensé initialement.

Parmi ses réflexions, le maire évoque aussi une architecture avec des bâtiments arrondis, évitant les angles morts et donnant de la respiration au territoire.

La BNF au Magasin Général ?

Le regard du maire se tourne également au sud de la commune. Cet été, il a travaillé notamment sur un dossier pour répondre à l’appel à projets lancé par la BNF (Bibliothèque Nationale de France) visant délocaliser le conservatoire national de la presse et ses collections. Un projet d’envergure nécessitant 15 000 m² de surface et au fort potentiel attractif.

Relire notre article sur l’histoire du Magasin Général

Emmanuel François

Le maire de Saint-Pierre-des-Corps verrait bien le Magasin Général, fermé depuis 2005, accueillir le projet. Désaffecté depuis (hormis une petite partie qui a vu s’installer une centrale biomasse et un hangar servant à la restauration de la locomotive Pacific historique), ce site d’envergure, patrimonial, correspondrait pour la surface nécessaire. Et bien qu’en zone inondable, (pas un souci pour Emmanuel François qui imagine lever cette contrainte avec les étages), il bénéficie d’un atout majeur : celui d’être à deux pas de la gare TGV et donc proche de Paris, une des conditions de l’appel d’offres (il faut être à moins de deux heures.)

Et même s’il sait que les chances sont minces vu le nombre de candidatures, dont une à Tours sur la zone du Menneton (on peut d’ailleurs s’étonner d’un manque de concertation à l’échelle de la Métropole sur ce type de projets), la candidature n’est pas anodine, puisqu’Emmanuel François a dans un coin de sa tête la refonte de l’accès sud de la ville, aujourd’hui composé d’une zone commerciale (Les Atlantes), d’espaces industriels et de voies ferrées franchissables par le pont Jean Moulin essentiellement. Pas très accueillant alors même que la gare de Saint-Pierre-des-Corps constitue une porte d’entrée majeure de la Métropole pour les touristes et les visiteurs de Touraine.

Une nouvelle entrée sud pour la ville ?  

C’est un projet qui prendra des années à voir le jour, une décennie au moins certainement, tant il est impactant et conséquent, mais la refonte de l’entrée sud de la ville est un projet structurant.

Un projet important face à l’enclavement de la cité corpopétrussienne.  Outre la frontière physique et symbolique de l’A10 à l’ouest de son territoire, la ville est en effet encerclée par la Loire au nord, le Cher au sud mais aussi au milieu par le « troisième fleuve » constitué de l’importante emprise ferroviaire du pôle gare.

Le pôle de la gare à Saint-Pierre-des-Corps

Pour revoir la situation, carte sous les yeux, Emmanuel François évoque les possibilités offertes par l’emprise ferroviaire, en partie plus exploitée et notamment l’ilot Sernam face à la gare, mais aussi une partie des voies à l’ouest. Le nouveau maire de la ville se fond dans l’étude qui avait été commandée par Tours Métropole en 2019, visant à créer un nouveau quartier économique et y voit une réelle opportunité, tout en amenant sa propre patte, comme la construction d’un nouveau pont près du technicentre, là où les voies sont moins larges. Toujours dans l’esprit de fluidifier les accès, notamment vers la gare, il défend par ailleurs l’idée d’une nouvelle sortie autoroutière à cet endroit.

Trains en gare de Saint-Pierre et l’îlot Sernam au fond

Une zone qui pourrait pourquoi pas accueillir la future desserte du tramway… le maire n’exclut rien là-aussi, même s’il reconnaît que ce projet ne sera pas abouti tout de suite, Tours Métropole ayant remis la priorité sur la ligne 2 d’ici la fin de mandat, même si son président a rappelé qu’elle poursuivait les études dans le même temps pour la desserte corpopétrussienne…

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