Malaise politique après l’insulte raciste présumée de Frédéric Augis

Facebook
Twitter
Email

Depuis la révélation des propos racistes qu’aurait tenu le président de la Métropole, Frédéric Augis, à son vice-président, Cédric de Oliveira, la Métropole connait une nouvelle crise, certes minime pour le moment, mais dont elle se serait bien passée.

Si officiellement le sujet est clos, Cédric de Oliveira ayant annoncé ne pas vouloir aller plus loin, ni porter plainte, la polémique continue d’être alimentée, notamment à l’extérieur. La semaine dernière, le député portugais, Paulo Pisco, a ainsi rédigé une lettre ouverte de condamnation des propos, adressée à Éric Ciotti, Président du parti Les Républicains mais aussi à l’ambassadrice de France au Portugal, Hélène Farnaud-Defromont. En début de semaine, ce sont deux anciennes plaintes déposées en 2011 et 2014 par un militant socialiste d’origine portugaise (aujourd’hui décédé) à l’encontre de Frédéric Augis qui ont refait surface. Des plaintes dans lesquelles le plaignant accusait Frédéric Augis de violences et propos xénophobes. Des plaintes classées sans suite et pour lesquelles Frédéric Augis dément fermement les accusations mais qui font écho à l’actualité.

« C’est quelqu’un de colérique, il est capable de dire des choses fortes voire violentes sous le coup de l’énervement » explique un élu sous couvert d’anonymat. Pourtant après avoir été élu maire de Joué-lès-Tours en 2014 sur fond de polémique liée à la publication et diffusion de tracts imputés à ses soutiens, dénonçant une éventuelle théorie du genre enseignée dans les écoles jocondiennes, Frédéric Augis avait réussi à gommer petit à petit publiquement cette image de personne tempétueuse. Que ce soit à Joué-lès-Tours lors des conseils municipaux ou à la Métropole, il avait finalement évité de tomber dans les joutes verbales avec ses opposants, adoptant plutôt une stratégie de laisser parler et de ne répondre que laconiquement. « Il a fait des efforts depuis 2014 pour se contrôler et effacer cette image qu’il avait. Il le réussissait d’ailleurs plutôt bien publiquement dernièrement. L’accord avec Emmanuel Denis le faisait même passer pour le président métropolitain rassembleur ».

Une image cassée désormais ? En tout cas écornée, mais pour autant, et à l’heure actuelle, personne ne conteste Frédéric Augis dans ses fonctions et lui-même n’est inquiété par aucune procédure en cours. Au contraire, publiquement, les critiques se font douces parmi les élus au sujet des propos qui lui sont imputés. Tout juste quelques communiqués laconiques ou messages via les réseaux sociaux appelant au « respect républicain ».

De notre côté, les élus qui ont accepté de nous parler le font tous sous couvert de « off », refusant d’être officiellement cités. La gêne est palpable. A droite, on veut éviter un déballage public de règlements de compte qui ferait tache, alors même que l’on s’écharpe déjà en coulisses pour les Sénatoriales qui se tiendront à l’automne prochain.

A gauche, l’ambiance n’est pas plus sereine et si quelques élus, à commencer par l’adjointe au maire de Tours, Marie Quinton (France Insoumise), ont publiquement condamné fermement les propos de Frédéric Augis, les réactions restent ailleurs aux mieux timides voire inexistantes.

Il faut dire que cette affaire de propos raciste tombe quelques semaines à peine après que le maire de Tours, sa majorité municipale et des élus de gauche de l’agglomération aient retrouvé les bancs de l’exécutif métropolitain suite à un accord trouvé avec Frédéric Augis en personne.

La guerre des droites en toile de fond ?

« Cet accord n’est pas passé chez une partie des élus de droite, il a fragilisé Augis » explique d’ailleurs  à ce sujet en off un élu métropolitain. « Les propos de Frédéric Augis à l’encontre de Cédric de Oliveira ne sont pas acceptables, mais certains peuvent s’en servir pour alimenter la polémique pour un calcul politicien » poursuit notre interlocuteur qui ne pense pas néanmoins que les choses iront plus loin, du moins publiquement : « les choses vont continuer comme toujours à la Métropole, personne ne souhaite que la table soit renversée, car beaucoup auraient à y perdre ». Pour autant, en coulisses les choses seraient plus animées nous dit-on : « Tout le monde sait qu’à droite en ce moment en interne il y a une gueguerre pour les Sénatoriales entre les proches de Paumier et les autres, dont Frédéric Augis que certains accusent d’avoir poussé la candidature de Vincent Louault face à Jean-Gérard Paumier. »

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter