Le président de Tours Métropole, Frédéric Augis accusé de propos racistes à l’encontre de Cédric de Oliveira

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Depuis plusieurs jours, l’information était fuitée en off par quelques élus, Cédric de Oliveira, maire de Fondettes et vice-président métropolitain, et Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours et président de la même métropole, auraient eu une altercation verbale à l’issue du dernier conseil métropolitain du 06 avril dernier. Une joute verbale à l’issue de laquelle le président de la Métropole aurait insulté son vice-président de « sale portugais ».

Finalement, c’est France 3 Centre-Val de Loire qui aura eu confirmation de l’incident, réussissant à se procurer une lettre adressée par Cédric de Oliveira, à Frédéric Augis, revenant et confirmant donc l’incident.

Selon le courrier obtenu par nos confrères, Cédric de Oliveira « déplore une « parole indigne », mais n’a pas porté plainte, même s’il menace « d’en aviser immédiatement le Procureur de la République » si cela venait à se reproduire. »

Dans son courrier le maire de Fondettes indique : « Ce type de propos raciste est profondément offensant et ne doit trouver sa place dans aucun débat et à aucun moment, d’autant plus lorsqu’ils sont prononcés entre élus de la République et dans l’enceinte d’un établissement républicain comme l’est le siège de la Métropole. »

Frédéric Augis s’excuse par courrier

Contacté par nos soins, ce dernier ne nous a pas répondu. De son côté Frédéric Augis indique ne pas vouloir faire de commentaires et refuse d’alimenter la polémique, se contentant de dire que c’était « une conversation certes tonique mais entre deux personnes en privé, en dehors du conseil métropolitain ».

S’il se montre peu disert, le président de la Métropole s’est en revanche adressé par lettre également à Cédric de Oliveira depuis l’incident. Dans ce courrier que nous nous sommes procurés, Frédéric Augis écrit : « Comme nous avons pu l’évoquer ensemble lors de notre entretien téléphonique, je te renouvelle mes excuses concernant les propos que j’ai pu tenir et qui ont pu te blesser lors de notre échange très tumultueux » puis un peu plus loin : « On se connait bien, je peux parfois avoir des paroles dures qui dépassent ma pensée comme toi avec ton tempérament, tu peux être tonique. Je m’engage à l’avenir à ne pas réitérer ce type de propos ».

Des excuses donc qui confirment l’incident même si elles n’indiquent pas les propos exacts.

Le maire de La Riche enfonce le clou

Suffisant pour en rester là ? Rien de moins sûr, même si Cédric de Oliveira n’envisage pas de plainte. Le maire de La Riche, Filipe Ferreira Pousos, s’est de son côté emparé de l’affaire, et a réagi ce 13 avril après-midi par communiqué de presse :

« Je tiens à adresser tout mon soutien à mon collègue Cédric DE OLIVEIRA. Je pense sincèrement aussi à la communauté portugaise de Touraine, aux parents et grands-parents dont l’histoire se mêle à celle de notre département depuis plusieurs décennies. Le racisme est un délit. On ne peut qu’attendre qu’une enquête soit ouverte pour établir la réalité des faits. »

Le maire de La Riche qui poursuit ses propos en dressant une comparaison avec son éviction de l’exécutif métropolitain : « Cette attitude éclaire d’un jour nouveau le refus offensant et injustifié du Président AUGIS de me proposer une Vice-Présidence lors de l’élection du mois dernier. Elle met en perspective la quasi-absence de diversité de ce nouveau Bureau métropolitain. Pour ce qui me concerne, je suis fier de mes origines portugaises. Cet épisode me heurte et fait un triste écho à ma récente éviction du bureau métropolitain et au mépris du président… » Et le maire de La Riche de conclure ses propos de la sorte : « Si ces propos racistes sont confirmés par lui ou avérés lors d’une enquête judiciaire, Monsieur AUGIS n’a plus sa place en tant que Président de la Métropole. »

L’affaire pourrait donc prendre une tournure politique et fragiliser le président métropolitain, alors même que l’intercommunalité sort difficilement de l’épisode de la gifle de son ancien président Wilfried Schwartz envers son directeur de cabinet de l’époque.  

Au-delà de la teneur des propos, l’incident entre Frédéric Augis et Cédric de Oliveira était lui aussi d’ordre politique, le premier reprochant à son vice-président de ne pas avoir été présent à une réunion visant à créer un groupe de la majorité métropolitaine. Une anecdote qui peut en dire long aussi sur ce qui se joue en coulisses avec une droite n’ayant que peu goûté pour une partie, au retour au premier plan de la gauche tourangelle dans l’exécutif métropolitain, mais aussi des courants de la droite tourangelle qui s’affrontent en coulisses pour les élections sénatoriales à venir cette année…  

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