Les médecines alternatives séduisent de plus en plus…

Facebook
Twitter
Email

On les appelle médecines douces, alternatives ou encore non traditionnelles… Qu’ils soient hypnothérapeutes, homéopathes, naturopathes, aromathérapeutes, magnétiseurs, énergéticiens ou encore géobiologues… ils séduisent chaque année de plus en plus de Français qui viennent les consulter, mais gardent une part de mystère…  

Nouveaux chamanes pour certains, véritables médecins pour d’autres, les praticiens de “médecines alternatives” ont depuis quelques années le vent en poupe. On compterait aujourd’hui près de 40% des français qui ont recours à ces médecines selon l’Ordre des Médecins. En Indre-et-Loire, on trouve de nombreux praticiens de ces médecines holistiques, c’est-à-dire des pratiques basées sur l’expérience, mais non prouvées scientifiquement. Un succès qui s’appuie souvent sur les patients eux-mêmes et leur retour sur les bienfaits des séances vécues. 

« Il y a certainement un effet placebo« 

Laurent, la cinquantaine fringante, est un homme rationnel, spécialisé en informatique. Il reconnaît les effets quelquefois étonnants des praticiens non conventionnels. “Clairement il y a des effets que je ne m’explique pas, par exemple chez le magnétiseur, force est de constater que cela fonctionne chez certaines personnes” témoigne-t-il. “Il y a certainement un effet placebo pour une part des gens” indique Laurent, qui complète immédiatement “mais je pense que la sincérité des praticiens est essentielle. Du plus humble qui ne va rien vous promettre mais qui à un effet concret, au messie autoproclamé qui va vous garantir de guérir le cancer, on trouve de tout, et c’est le principal problème, il y a beaucoup de charlatans”. 

Célie quant à elle est une ancienne biologiste. Elle rapporte sa propre expérience “j’ai un problème d’hypothyroïdie. Je ne prends pas de médication type levothyrox qui est le médicament recommandé dans ce cas par la médecine officielle”. D’abord sceptique, elle consulte par curiosité un magnétiseur, “je me suis dit au pire, ça ne me fera rien ! Mais après 3 séances, ma TSH est revenue à son taux d’il y a 10 ans”. Un effet très concret qu’elle n’explique pas, mais qu’elle reconnaît “je ne saurais expliquer les effets, car la thérapie est sans contact, mais ça fonctionne”. 

Si l’on ne peut affirmer l’efficacité de ces praticiens scientifiquement, ni l’absence de biais des patients, les témoignages sont fort convaincants. Seule certitude, dans un monde de rationalité, où chaque lien de cause à effet doit être expliqué sans doute possible, il est difficile de rendre compte d’un phénomène qui semble réel, mais qui n’est ni mesurable ni explicable. 

Beaucoup des personnes interrogées reconnaissent qu’il “faut y croire”. Claire, énergéticienne, le déclare elle-même : “On peut voir cela comme de la psychologie, pour ma part je pense avoir un don pour ressentir les douleurs des autres, et je souhaite les aider. A chacun de se faire son idée, je respecte l’avis de chacun”.

« Les médecines alternatives sont pour moi un complément.« 

Si certaines médecines alternatives se voient comme un complément de la médecine traditionnelle, tel que l’hypnose, certaines comme la naturopathie la rejettent, voyant même les médicaments comme des toxines à éliminer par des pratiques de purification. Célie en témoigne : “Certains extrémistes rejettent totalement l’allopathie, ce qui me semble dangereux. Les médecines alternatives sont pour moi un complément. Il ne faut pas oublier que la première médecine, c’est de s’alimenter correctement, de prendre soin de soi”.

Comme en témoigne Laurent, “si j’ai un accident dans la rue, je serais bien content qu’un médecin du SAMU soit là, mais pour certaines pathologies je fais confiance aux médecines alternatives. Comme par exemple pour mes douleurs à l’épaule, pour lesquelles je prenais un médicament. Plus besoin maintenant”. Pour Laurent, “cela n’a aucun sens de remettre en cause la médecine traditionnelle”.

Efficacité scientifique ? Effet placebo ? Psy amateurs dont les prétendus dons influencent leurs patients ? Difficile à dire et impossible à prouver devant le manque de preuves matérielles et d’études sur certaines pratiques. 

Alors que 56% des français s’estiment mal informés sur le sujet, le secteur n’offre pas un tableau rassurant. En 2018, une enquête de la DGCCRF à pointé 68% d’anomalies chez les praticiens alternatifs, du manque d’information (chez 2 tiers d’entre eux) à l’usurpation de titres de médecins dans certains cas. 

De plus, de l’aveu même de certains praticiens, le manque de données concrètes autour des médecines holistiques et l’absence d’encadrement a créé pour certains praticiens peu scrupuleux un bon filon. En effet, sur le marché du bien être, on trouve de nombreuses pratiques qui laisse interrogateur : des vendeurs de pierres énergétiques aux naturopathes, il y a de tout, du plus inoffensif au plus dangereux. Les pratiques de jeûne hydrique chères aux naturopathes ayant par exemple entraîné la mort d’une femme en août dernier à Noyan en Touraine. 

Des comportements dangereux qu’il est difficile de détecter pour l’ordre des médecins qui reçoit peu de plaintes. Pour Philippe Paganelli, président de l’ordre des médecins de Tours, la question est assez simple «  d’un point de vue juridique, nous avons l’article 39 du code de déontologie, qui énonce qu’un médecin ne peut proposer un remède ou insuffisamment éprouvé ». Dans la pratique, il n’y a pas de problème si un médecin pratique un traitement alternatif tel que l’hypnose ou l’homéopathie en complément d’un traitement traditionnel. 

A chacun de se faire son idée sur les médecines alternatives, il semble en tous les cas que certaines pratiques soient efficaces dans certains cas, sans pouvoir l’expliquer.

Un degré en plus : Relire également « Les marchands de bonheur : plongée au coeur du développement personnel »

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter