La Tourangelle Laura Naudin raconte son cancer dans un livre bouleversant

Facebook
Twitter
Email

Un lymphome de Hodgkin : voilà la maladie que l’on a diagnostiqué à Laura Naudin alors qu’elle n’avait que 24 ans. 4 ans plus tard, elle n’est toujours pas tirée d’affaire, sachant que seuls 10% des patients touchés par ce cancer mettent plus de 6 mois pour en venir à bout. Cette expérience hors du commun, la jeune blogueuse fan de loisirs créatifs la raconte dans un livre. Elle nous en parle à quelques jours d’une séance dédicace prévue samedi 5 février chez Cultura.

Comment est venue l’envie d’écrire ce livre ?

J’ai toujours écrit, depuis toute petite. Que ce soit pour mon blog ou via mon journal intime. Pour le livre c’est venu parce qu’on me faisait souvent des blagues en me disant : « Ah mais avec toutes tes anecdotes tu aurais de quoi écrire un livre ! » L’aventure me semblait totalement inaccessible mais en regardant la télé et l’interview d’une dame qui venait d’écrire un livre témoignage j’ai trouvé la couverture très belle. Mon copain était à côté et je lui ai demandé : « Mais moi quel pourrait être le titre du livre de cette expérience cancer ? » Je voulais un terme en rapport avec la maladie et qui me représente et un soir à 23h on a trouvé Un cancer et mille aiguilles, celles du cancer et celles de ma passion des loisirs créatifs.

Qu’est-ce que tu as voulu raconter dans ce livre ?

Le cancer je ne connaissais pas du tout. Dans ma famille je suis la première touchée. Surtout mes grands-parents se faisaient une idée complètement fausse de la maladie en empirant les choses parce qu’il y a 20 ans ça ne passait pas comme maintenant. On subit moins difficilement les traitements, les chimios sont moins lourdes. Même si ça reste une épreuve très compliquée il y a beaucoup plus de choses mises en place pour le vivre correctement. Je voulais lever le tabou et expliquer ma réalité du cancer. D’autant que normalement c’est un cancer qui se soigne en 6 mois et moi ça fait presque 4 ans que je suis en traitement. Chaque cancer est différent, chaque personne réagit différemment.

Ton livre c’est aussi le témoignage d’une jeune femme qui a le cancer. Ce qui est également assez singulier…

On entend beaucoup parler des cancers pour les personnes âgées et les cancers pédiatriques et je pensais qu’entre les deux on n’était pas du tout touché. Ce n’était pas possible qu’on m’apprenne un cancer à 24 ans. Bizarrement, ça n’a pas été le sol qui s’effondre, je l’ai plutôt bien pris. En fait j’étais très mal, je croyais faire une dépression et j’étais presque contente qu’on trouve la cause de mon mal-être. J’ai pris les choses comme une nouvelle aventure. Mais je ne m’attendais pas à ce que ça dure si longtemps. Le livre n’est pas seulement triste. Bien sûr il y a des passages où je parle de la mort, de mes peurs… Mais il y a aussi des anecdotes parrantes avec l’équipe médicale qui fait pas mal de petites boulettes malgré elle.

Donc c’est confirmé après 4 ans de cancer il y a beaucoup de choses à raconter ?

Je vais à l’hôpital minimum une fois toutes les trois semaines donc forcément il se passe beaucoup de choses. Je voulais répertorier tout ça rien que pour moi et pour mes grands-parents. Je ne m’attendais pas à ce que ça parle à autant de monde mais finalement on est tout touché par le cancer de près ou de loin. J’ai eu quelques beaux témoignages en me disant que ça avait permis de lever un tabou. Une personne m’a notamment expliqué qu’elle allait oser en parlant à une amie proche d’elle à qui elle ne disait presque plus rien depuis son diagnostic.

Le cancer coupe parfois des personnes de son entourage ?

Complètement. J’ai perdu des amitiés proches, des personnes que je ne pensais pas voir sortir de ma vie. Au contraire d’autres sont revenues après 10 ans sans se parler parce qu’elles étaient touchées par ma maladie et voulaient des nouvelles. C’est quelque chose que j’ai apprécié : que malgré les conflits qu’il y a pu avoir des années auparavant des personnes me recontactent. J’ai trouvé ça très touchant car même dans l’entourage certaines personnes ne savent pas comment réagir et restent dans le silence ce qui n’est pas la meilleure chose à faire. Parfois juste dire qu’on est là, ou envoyer une carte même sans rien écrire juste montrer une pensée c’est un petit geste qui fait du bien.

Est-ce que certains passages ont été difficiles à écrire ?

J’ai mis 15 mois pour l’écrire et pendant deux mois en 2020 impossible d’écrire alors que j’étais en train de rédiger le chapitre sur mon autogreffe qui consiste à rester un mois dans une chambre d’hôpital, donc un confinement avant le confinement avec les douleurs en plus. Me replonger dans ces souvenirs presque traumatisants a été très compliqué mais j’ai réussi à l’écrire et ça me permet d’extérioriser ce qui me permet désormais de le raconter sans pleurer.

Même si je suis encore dans les traitements, je me dis que le plus dur est terminé. Mon quotidien tourne encore beaucoup autour du cancer mais je reprends ma vie avec une activité professionnelle indépendante.

Un degré en plus :

Un cancer et mille aiguilles de Laura Naudin est disponible chez Maison Paon à Tours (près des Halles) ou sur Amazon (10€ en version papier). Vous pouvez également suivre le blog Chala Moda.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter