Haut de la rue Nationale : le point sur la situation

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Un mois et demi après l’annonce de la remise à plat du projet du haut de la rue Nationale, le sujet continue de faire parler, notamment dans le milieu politique, avec des opposants au maire Christophe Bouchet, bien décidés à en faire un sujet politique à deux ans des élections municipales…

La révision du projet du haut de la rue Nationale va sans aucun doute alimenter les débats politiques dans les prochains mois et prochaines années. D’un côté, le maire de Tours Christophe Bouchet assume pleinement la remise à plat du projet pour l’englober dans un nouveau projet plus élargi, englobant les bords de Loire de la place Choiseul à la rue Nationale, et de l’autre des opposants bien décidés à s’emparer d’un sujet qui pourrait être une épine dans le pied de la majorité municipale aux prochaines élections.

Ce dimanche, l’attaque est venue de Tours à Venir, l’association lancée notamment par l’ancienne adjointe aux finances Françoise Amiot. Une association dont l’objectif est de faire remonter les idées et envies des Tourangeaux en vue d’un programme municipal pour 2020. Tours à Venir s’est ainsi exprimé sur ce projet dans un communiqué, en évoquant le lancement d’un appel d’offres de « mission de maîtrise d’œuvre urbaine pour le réaménagement de l’entrée de ville historique » de la part de la ville de Tours. Un appel d’offres lancé (trop) discrètement pour l’association qui dénonce dans ce communiqué le procédé : « Tout comme pour la seconde ligne de tramway, TAV regrette que la mairie de Tours prétende se donner le temps de la réflexion et de la concertation quand, en réalité, les dés sont déjà jetés. Tout serait donc décidé sans demander l’avis des Tourangeaux ! » écrit ainsi Françoise Amiot.

Et l’ancienne élue de poursuivre : « TAV s’étonne, tout d’abord, qu’un concours soit lancé plus d’un mois avant la tenue d’un conseil municipal exceptionnel consacré au haut de la rue Nationale. Cela revient à réduire le conseil à une chambre d’enregistrement là où il devrait être un lieu de débat. »

Où en est-on concrètement ?

Si un Conseil Municipal spécial, dédié à ce sujet est bel et bien prévu le 04 juin prochain, cela ne veut pas dire que rien ne se passe d’ici là. Un comité de pilotage, composé d’élus de la majorité et d’opposition (le groupe Tours à Gauche a refusé de son côté d’y participer et a réclamé un débat public) est ainsi déjà en train de travailler sur le sujet. Par ailleurs, Christophe Bouchet l’a déjà prouvé depuis son élection en octobre dernier, s’il n’est pas fermé à l’idée de projets participatifs comme en témoigne le projet Envie de Loire, il voit également son rôle de maire et donc de patron d’une majorité élue par les Tourangeaux en 2014 comme une fonction représentative qui lui donne le pouvoir de trancher et de prendre les décisions.

Le Conseil municipal du 04 juin sera ainsi pour lui l’occasion de faire le point sur le sujet, et non pas de créer un débat ouvert à toutes propositions. En clair, il n’est pas question de partir dans une co-gestion avec l’opposition, mais de débattre à partir d’éléments travaillés précédemment par le comité de pilotage et les services, sur la base du périmètre et des orientations qu’il a défini.

Que dit l’appel d’offres ?

L’appel d’offres lancé par la Mairie devra permettre de sélectionner trois candidats sous forme de groupements d’entreprises partenaires, à l’instar du projet de rénovation des Halles de Tours. Trois candidats qui devront par la suite présenter un projet complet d’ici la fin d’année avant que le lauréat final ne soit dévoilé en janvier 2019. Un lauréat qui aura alors une mission de maitrise d’oeuvre urbaine de conception du projet urbain établie sur 10 ans afin de mener à bien son projet.

La lecture de l’appel d’offres, n’apporte de son côté que peu d’éléments nouveaux, mais vient conforter ce qu’on savait déjà des nouvelles ambitions avancées par Christophe Bouchet. Le mois dernier, lors d’une conférence de presse commune avec le président de la métropole Philippe Briand, ce dernier évoquait ainsi la construction d’un bâtiment parallèle à la bibliothèque municipale, comme le plan de l’architecte de la reconstruction Patout, le préconisait après la Seconde Guerre Mondiale.

Un bâtiment qui pourrait abriter un hôtel 5 étoiles, répondant mieux selon le maire de Tours, aux besoins en hôtellerie de la ville. Ceci entraîne de facto l’annulation des deux hôtels 3 et 4 étoiles prévus jusqu’alors de part de d’autre de la rue Nationale. L’hôtel 3 étoiles étant vraisemblablement désormais envisagé du côté de la gare et de l’ilot Vinci dont le maire a annoncé par ailleurs qu’on en saurait plus dans l’année sur le projet qui remplacera l’ancien ilot aujourd’hui à moitié détruit et faisant mauvaise figure à un endroit stratégique du centre-ville.

Quid dès lors des deux bâtiments imaginés par l’architecte Andrew Hobson ? Pour l’heure rien n’est acté. Ils pourraient être conservés mais destinés à d’autres fonctions (habitations et commerces par exemple) ou non. Mais si deux recours ne sont encore pas purgés en ce mois de mai 2018, il n’est pour l’instant pas question de toucher au périmètre ayant reçu les autorisations et permis de construire, au cas où il y ait besoin de s’en servir dans le futur projet élargi.

« L’accord cadre de maîtrise d’oeuvre urbaine permettra de développer un projet urbain,paysager, patrimonial et touristique au coeur de la ville de Tours sur un périmètre de réflexion d’environ 6ha.Le potentiel constructible de 22 000 m² (Hors programme inclus dans le périmètre de DUP) est à ce stade défini par le plan de sauvegarde et de mise en valeur mais pourra faire l’objet d’évolution. Porte de Loire est un site exceptionnel dont il faut à la fois favoriser le potentiel et préserver les spécificités. Déjà lieu de culture et de patrimoine, le projet s’attachera à faire une entrée de ville remarquable tel un balcon sur la Loire et sur la ville. »  Extrait de l’appel d’offres. (Disponible en entier ici)

Quel sera le futur projet ?

Ce que l’on sait en plus des éléments cités ci-dessus c’est que le nouveau périmètre englobe donc les bords de Loire dans leur ensemble, du pont de Fil au pont Napoléon, rives nord et sud comprises.

Le périmètre retenu pour le nouveau projet « Portes de Loire » (c) ATU

Un projet qui s’insèrera donc également avec celui d’Envies de Loire qui prévoyait une mise en terrasses des bords de Loire, une passerelle vers l’île Simon, ou encore un développement des modes de circulation douces entre la place Anatole France et la Loire.

Deux projets englobés dans un seul plus grand pour un projet politique majeur : redonner un cadre de belle entrée de ville au secteur. Reste donc à convertir rapidement l’idée en projet concret, mais aussi à convaincre les Tourangeaux qui restent sur une impression d’acte manqué après 4 ans de pré-travaux n’ayant abouti à rien de concret dans le haut de la rue Nationale.

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