En 2022, Terres du Son revient… et se transforme

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La crise Covid avait obligé Terres du Son à se réinventer pour maintenir un festival lors de l’été 2021. On se souvient de cette édition Midi Minuit toujours sur le Domaine de Candé de Monts mais sur 5 jours, avec des tribunes, un éco-village réduit au minimum et deux scènes au lieu de trois sur l’espace payant. Du 8 au 10 juillet, les habitués de l’événement risquent également d’être chamboulés dans leurs habitudes. Si l’ASSO conserve les fondamentaux qui ont fait son succès, elle modifie pas mal de choses. Au nom de l’écologie ou d’une nouvelle cible publique.

PNL, Martin Solveig, Kungs, Vianney… Cette année, les artistes têtes d’affiche de Terres du Son ne sont pas vraiment ceux qu’on avait l’habitude de voir début juillet dans le Val de l’Indre. Bien sûr le festival avait déjà fait venir des pointures très grand public comme M ou Angèle mais jamais d’une manière aussi concentrée. Car à ce quatuor il faut aussi ajouter Juliette Armanet, Deluxe, Eddy de Pretto, Tiken Jah Fakoly, 47TER et L’impératrice, sextet qui aurait pu à lui seul promettre une belle édition comme celles organisées avant la pandémie.

L’explication est à chercher dans une phrase lâchée dès le début de la conférence de presse organisée mercredi 8 juin près de la mairie de Montbazon : « On a doublé le budget programmation » explique Pauline Ruby, l’une des responsables de l’événement. Un virage amorcé dès 2020 quand l’ASSO s’était associé avec AZ Prod pour proposer un concert de Soprano le jeudi avant Terres du Son (annulé comme le reste à cause de la crise sanitaire) et vérifié l’année suivante avec le passage de Grand Corps Malade ou Suzane.

Objectif : pérenniser les 40 000 entrées annuelles

Terres du Son amorce donc un virage dans sa ligne artistique, amenant volontairement en Touraine des noms capables de drainer un public jeune et massif. Par exemple, le concert de PNL sera le seul en Centre-Val de Loire, et l’annonce de leur venue a immédiatement dopé les ventes de billets (notamment grâce au Pass Culture, dispositif gouvernemental qui permet aux jeunes de 18 ans de s’offrir des produits culturels dont des places pour Monts).

L’objectif de ce combo est de revenir de manière plus stable aux chiffres de fréquentation des meilleures années de l’événement, soit plus de 40 000 entrées payantes sur trois jours. Deux signes qu’il faut s’attendre à des ferveurs particulières pour certains lives : l’installation d’écrans géants est pérennisée pour faciliter la vision de loin et les plateformes pour fauteuils roulants se voient agrandies.

De la restauration sans viande ni poisson

Néanmoins, on ne dira pas que l’ASSO renie ses fondamentaux : l’esprit de découverte reste là, et se voit même mieux mis en avant puisque la scène Propul’son déménage au bas de la prairie, face à la scène extérieure où se dérouleront les plus gros concerts (l’espace payant comportera une troisième scène sous chapiteau, placée dans l’ancien espace dédié aux groupes de la région). Ce jeu de chaises musicales devrait à coup sûr surprendre le public… et c’est un peu voulu. Comme l’idée de ne placer que des artisans n’ayant jamais exposé sur le festival sur les stands dédiés aux produits locaux de la prairie (un second espace est prévu sur le village gratuit, en partenariat avec la boutique La Manufacture de Joué-lès-Tours).

Mais la nouveauté qui fait déjà le plus parler – voire carrément débat, si l’on s’en réfère aux commentaires sur la page Facebook du festival – c’est la décision de se passer de la viande et du poisson sur l’ensemble du week-end. L’intégralité des stands de nourriture a reçu pour consigne de proposer exclusivement des recettes végétariennes (on dit bien végé et pas végan, il y aura du fromage ou des produits à base d’œuf). L’équipe l’assure : ce n’est pas un geste idéologique, « chacun fait ce qu’il veut » glisse le co-président Arnaud Guesdet. L’argument avancé est plutôt écologique (la production de viande est présentée comme particulièrement gourmande en ressources d’énergie, d’eau ou d’espaces agricoles pour nourrir le bétail).

Un espace dédié aux entreprises vertueuses

La mesure s’articule donc dans la volonté de Terres du Son d’être présenté comme un éco-festival : « le festival de demain, plus durable » souligne Julien, une des autres chevilles ouvrières de l’événement. Un groupe d’associations aura son espace sur le village, il y aura une agora pour une série de conférences… et tout une zone dédiée aux entreprises qui font un business autodéfini comme écoresponsable. Et ça aussi c’est une première, « dans l’objectif de dépasser un clivage et de montrer que les entreprises aussi peuvent être vertueuses » souligne l’ASSO.

Les dispositifs déjà en place les années précédentes sont également reconduits comme les navettes bus entre la gare de Tours et Monts mais aussi un jeu consistant à faire des écogestes pendant sa présence sur place. Dès que l’on a récupéré 3 jetons on peut faire tourner une roue… et éventuellement gagner un pass à vie pour le festival.

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