Elections Municipales : Tours, une ville « sanctuarisée » par La République en Marche ?

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A un an des élections municipales, bien malin qui pourra définir à quoi ressemblera la majorité de la ville de Tours en 2020. Avant cela, il faut presque lire dans les cartes pour deviner qui sera candidat et surtout sur quelle liste. A gauche, plusieurs ont fait part de leurs intentions, parfois en espérant un regroupement final. Au centre et à droite, cela n’est guère plus clair. Ces derniers jours, c’est le potentiel soutien du parti présidentiel au maire sortant Christophe Bouchet qui agite une partie du landerneau.

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En local, au sein du premier cercle de La République en Marche 37, on observe tout cela non sans un certain doute. Persuadés il y a encore quelques mois, voire quelques semaines, que la carte Christophe Bouchet était définitivement rangée aux oubliettes, ce dernier n’ayant selon les dires de certains Marcheurs locaux, pas convaincu Emmanuel Macron, ces derniers avaient pré-lancés leur candidat, l’universitaire Benoist Pierre, en gardant bien pour le moment de rendre ce choix officiel trop tôt. En coulisses, tout le monde se préparait néanmoins à une campagne sous l’égide du parti présidentiel. Et les propos de certains membres de LREM, à commencer par le député de Tours Philippe Chalumeau à l’égard de la politique du maire de Tours, semblaient aller d’ailleurs dans le sens d’un affrontement politique à venir.

Tours fera-t-elle partie des villes protégées par la République En Marche ?

Oui mais si le maire de Tours n’a guère goûté aux attaques des Marcheurs (y compris celle au sein du conseil Municipal), Christophe Bouchet a continué néanmoins à faire avancer sa cause à qui veut l’entendre, hors de Touraine. « Aujourd’hui je dirige une majorité Les Républicains / Centre-Droit. Une partie de la majorité actuelle continuera après ce mandat. Cela constitue un socle sérieux et solide. Concernant En Marche, j’ai des relations courtoises et amicales avec Emmanuel Macron ou Edouard Philippe et je suis quelqu’un d’ouvert à la discussion, tout comme mes adjoints. » nous disait-il ainsi à l’automne dernier.

L’enjeu est ainsi d’obtenir la « sanctuarisation » de la ville de Tours aux prochaines élections et faire en sorte que le parti présidentiel ne présente pas de liste face au maire sortant et vienne au contraire en soutien. Ce cas de figure pourrait se faire à Tours comme dans une vingtaine de grandes villes de France, dont Orléans. L’an dernier un premier déjeuner informel à Matignon avec Edouard Philippe avait donné une première estimation de ces rapprochements sotenus par le Premier Ministre. Christophe Bouchet faisait partie des invités. Depuis, le maire de Tours continue d’entretenir des relations cordiales avec le Premier Ministre et fait partie des maires plutôt à droite avec qui Edouard Philippe échange régulièrement. De quoi mettre une épine dans le pied des initiatives locales de LREM 37.

Les signaux vont dans le sens d’une alliance. Il faut dire que ville historiquement plutôt centriste-radicale, Tours correspond à l’image d’une ville potentiellement favorable pour le parti présidentiel. Et La République En Marche a besoin de gagner une implantation locale grâce aux élections qui arrivent et pour cela elle doit engranger un maximum d’élus dont des municipaux. Reste à définir la stratégie à adopter : partir de son côté ou s’appuyer sur des majorités déjà en place. La deuxième solution pourrait s’avérer plus rapide et plus simple en profitant de la « prime au sortant » habituellement forte lors des élections Municipales, tout en atténuant les travers d’un suffrage intermédiaire où les questions nationales viennent souvent parasiter celles locales, le rendant peu favorable aux partis issus des majorités gouvernementales (le Parti Socialiste s’en rappelle en 2014…).

Entre bluff et stratégies

Et puis il y a les autres signaux, comme les élections européennes qui arrivent et qui seront à observer de près. En région, Mélanie Fortier, membre du Mouvement Radical, né de la réunification des deux partis radicaux historiques (Parti Radical de Gauche d’où vient Mélanie Fortier et Parti Radical Valoisien d’où vient Christophe Bouchet), pourrait se retrouver en position éligible sur une liste LREM aux Européennes suite aux accords entre les deux partis. Une première étape vers un accord plus large englobant les futures Municipales ? C’est en tout cas une hypothèse qui paraît crédible et que certains prennent comme tel.

En face, au sein des Marcheurs du 37, malgré les doutes grandissants, on garde le cap fixé, celui de vouloir présenter une liste propre. « Ce serait un mauvais signal si on ne pouvait pas présenter une liste » indique un membre de LREM, « cela irait à l’encontre du renouvellement de la vie politique que l’on avait promis ».

Et de ce côté aussi de l’échiquier, on joue sur les influences et les relations qu’il y a en national, à commencer par celles avec « le patron », Emmanuel Macron, mais aussi celle de la probable tête de liste, Benoist Pierre, avec Edouard Philippe, avec qui il a étudié à Sciences Po et est resté en contact. L’amitié ne suffira pas, mais au sein de LREM 37 on veut croire dans la force de persuasion auprès des cercles décideurs pour convaincre de la bonne démarche et de la légitimité d’une candidature menée en nom propre.

Reste une question : Quelle est la part de bluff de part et d’autre ? Il est trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre à un an des élections, la partie d’échec est déjà engagée et chacun y va de sa stratégie pour déstabiliser l’autre et prendre une longueur d’avance…

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