De l’Autriche à la Touraine. Parcours d’une étudiante en Erasmus

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Comme chaque année, le nombre de Tourangeaux va légèrement augmenter le temps d’une année universitaire, grâce au programme européen que l’on ne présente plus : Erasmus. 

360 étudiants venant des quatre coins de l’Europe sont attendus dans les couloirs de l’Université François Rabelais à partir du 16 septembre. En attendant, les étudiants étrangers sont déjà dans les rues pour découvrir la ville. Nous avons rencontrés Michaela, tout droit venue d’Autriche du haut de ses 19 ans, pour recueillir ses premières impressions sur la ville.

Un choix à faire 

Pour sa deuxième année d’études, Michaela devait partir loin de sa ville autrichienne d’Innsbruck, “Je voulais venir en France parce que je veux être traductrice et j’ai déjà beaucoup étudié le français mais hors de question d’aller à Paris, c’est une trop grosse ville pour moi”. 

Suite à son refus d’aller dans la capitale, sa responsable Erasmus lui propose trois villes : Angers, Poitiers ou Tours. Comment a-t-elle choisie ? Avait-elle entendue parler de notre grande Rue Nationale ou notre chaleureuse guinguette avait-elle étendue sa réputation au-delà de nos frontières ? Ça aurait fait une belle histoire pour notre article mais c’est Google images et les conseils d’anciens étudiants Erasmus qui ont déterminé son choix (à la rédaction, on aurait pris la même décision).

De Google Images à la Place Plumereau 

À son arrivée le 2 septembre, Michaela a vite été rassurée, la ville n’est pas une arnaque, elle est heureuse de cette première semaine à Tours : “C’est comme sur les photos, le vieux Tours et ses petites rues sont charmants, ça me rappelle un peu Innsbruck (ville où elle étudie en Autriche), bien sûr il y a quelques McDonald’s mais la vieille ville est authentique, la Place Plumereau est magnifique”.

Les aliments qu’elle préfère ici ? En attendant de découvrir nos spécialités locales, Michaela fait dans le traditionnel : “Les croissants, les baguettes sont merveilleux. En Autriche, nous n’avons que de vulgaires copies”. On veut bien la croire. 

Au niveau de l’intégration, notre Autrichienne a vite pris ses marques, grâce notamment à ESN Tours, branche tourangelle de l’Erasmus Network Student, association européenne qui a pour but d’intégrer les étudiants européens dans leurs nouvelles universités et villes. Ils ont déjà organisé un événement le 4 septembre “Bac(k) to fac”, petit apéritif organisé sur les bords de la Loire. Loin de s’en tenir à cela, l’ESN a prévu pas moins de trois événements les cinq prochains jours.

Seul inconvénient selon Michaela ? Le manque de locaux participant à ces événements, les étudiants internationaux ont tendance à être confiné entre eux. “C’est bien d’être en Erasmus, mais on aimerait bien voir un peu plus les Français”. Un refrain partagé par la majorité des anciens élèves passés par le programme d’échange.

Tours n’est pas tout rose 

Si le Tours de la carte postale n’est pas une illusion, Michaela a eu le temps d’être confrontée à des problèmes bien français et le tout en une semaine de temps.

Lors de sa première soirée à Tours, un homme insistant ne s’est pas fait prier pour la complimenter plus que lourdement, “en Autriche, cela n’arriverait jamais, les gens sont beaucoup plus fermés”.  Nous gagnerions surement à l’être aussi dans ces moments-là. 

L’absence de transport de nuit n’arrange rien dans ce genre de situations stressantes. “Nous étions un peu étonnés de n’avoir aucun moyen de transport pour rentrer chez nous, dans la plupart des villes d’Europe, il y a des bus de nuit. Ce n’est pas très rassurant de rentrer à pied”.

D’autant plus que le retour de soirée ressemble à un chemin de croix pour Michaela. Comme beaucoup de ses camarades Erasmus, Michaela est logée dans les résidences étudiantes situées à Grandmont. Une bonne heure de marche depuis le centre-ville.

Ce problème de localisation est directement lié à un troisième problème bien français : notre administration réputée pour sa complexité. Avant même de débarquer dans notre belle métropole, Michaela a pu expérimenter l’administration universitaire : un dossier matérialisé à envoyer depuis l’Autriche jusqu’à Tours, des frais d’envoi, des papiers surprises à envoyer en plus.. une belle galère. Pour les logements, c’est le même périple, des tonnes de papier à envoyer qui arrivent au dernier moment, des étudiants placés là où il reste des chambres… donc inévitablement loin du centre-ville .

Michaela sans frontières

Une espérance, beaucoup plus profonde et globale que les bus de nuit, anime Michaela. À l’heure ou l’Europe vit au rythme du Brexit, de la hausse des coûts universitaires et de la montée des extrêmes, elle souhaite une Europe unie et ouverte “On a plus de choses en commun que de différences, on le voit avec Erasmus, si tout le monde essayait de s’ouvrir un peu plus à son voisin, l’Europe en serait grandie”.

Elle en profite d’ailleurs pour se réjouir du côté international de Tours. “C’est génial de voir tant de nationalités dans une moyenne ville comme Tours, cela fait globalement la même taille qu’Innsbruck mais c’est beaucoup plus cosmopolite”.

Hormis ces quelques problèmes, Michaela semble ravie de son premier contact avec Tours et même pressée de faire sa rentrée universitaire, même si elle espère ne pas trop être assommée par les cours pour pouvoir profiter un peu des châteaux de la région et beaucoup des bars du vieux Tours.

 

 

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