Annulation de Terres du Son : une décision « difficile à avaler » pour Odran Trumel, le directeur du festival.

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L’annonce n’aura surpris personne, mais elle fut malgré tout difficile à prendre. Comme quasiment tous les organisateurs de festivals estivaux, ceux de Terres du Son ont dû se résoudre cette semaine à faire une croix sur leur édition 2020.

IAM, Niska, Yseult, Philippe Katerine, Izia… voici quelques-uns des artistes dont les noms s’affichaient en gros sur l’affiche de l’édition 2020 du festival Terres du Son. Ils auraient dû être rejoints par d’autres devant faire partie de la dernière salve d’annonces prévue début avril. Il n’en sera finalement rien et il faudra patienter un an supplémentaire pour retrouver certains d’entre eux sur l’une des scènes du domaine de Candé à Monts où est organisé cet événement majeur de l’été tourangeau depuis 2008. La faute à la crise sanitaire du coronavirus qui s’éternise et s’est installée pleinement au sein du printemps 2020 et risque de jouer les prolongations cet été. Juillet si près et si loin, mais finalement trop près encore. « On a longtemps cru que l’on pourrait maintenir le festival » reconnaît ce jeudi Odran Trumel, le directeur du festival Terres du Son quand nous l’avons au téléphone au lendemain de l’annonce de l’annulation du festival qu’il prépare depuis l’automne dernier avec l’équipe de l’ASSO, la structure organisatrice de l’événement.

« Cette annulation n’est pas soudaine bien sûr, mais jusqu’à lundi et la prise de parole d’Emmanuel Macron, nous étions encore dans le flou » poursuit-il. Une prise de parole présidentielle qui a scellé le sort des grands rassemblements jusqu’à mi-juillet et qui a entraîné depuis des annulations en cascade pour les petits, moyens et grands festivals qui rythment l’été en France et en Touraine particulièrement. « C’est difficile à avaler » explique le directeur de Terres du Son même s’il évoque une décision logique au regard « des risques importants pour les bénévoles et le public. »

Des conséquences économiques importantes pour la survie du festival

Pour l’association derrière le festival, le coup est dur car cette annulation est accompagnée de vraies complexités financières. D’autant plus difficile pour la structure associative qu’après la mauvaise édition 2018, les fonds propres se sont réduits et elle comptait après une année 2019 plutôt bonne, profiter de cette édition 2020 pour ré-enclencher une nouvelle dynamique avec une évolution progressive dans le fonctionnement du festival afin de résister et retrouver une identité fédérative dans un secteur économique de plus en plus concurrentiel et où l’arrivée d’investissements de grosses sociétés dans plusieurs grands festivals nationaux ces dernières années a compliqué les choses pour les structures associatives historiquement porteuses de ces événements.

Relire également notre article de l’an dernier sur l’organisation en amont d’un festival comme Terres du Son

Les conséquences économiques et sociales sont nombreuses en effet, que ce soit pour les prestataires ou intermittents normalement embauchés le temps du festival, mais aussi pour les salariés de l’association. « Nous sommes 5 à travailler sur le festival à l’année et les salaires au long de l’année sont issus directement des recettes que l’on fait lors du festival » explique ainsi notre interlocuteur.

Et puis il y a le reste aussi entre les engagements pris avec les artistes, les tourneurs, les partenaires et prestataires… « Pour l’instant nous n’avons pas engagé trop de frais, si ce n’est pour la partie communication notamment, mais cette annulation aura un coût car notre activité est financée à 90% par le festival lui-même, que ce soit la billetterie, les ventes de boissons, de nourriture… » rappelle ainsi Odran Trumel. « Forcément l’annulation d’une édition entraîne un risque pour la survie de l’événement. »

Le Temps Machine guère mieux loti

Pour l’ASSO cette annulation est de plus un deuxième coup dur après celui de la fermeture depuis mi-mars de la salle Le Temps Machine, la SMAC basée à Joué-lès-Tours que l’association gère en DSP (Délégation de Service Public) auprès de Tours Métropole. « Nous avons une activité à zéro depuis un mois maintenant et cela sera comme cela au moins jusqu’à la rentrée de septembre, en espérant que l’on pourra rouvrir à ce moment-là. »  Pour le volet artistique, de nombreuses dates ont déjà pu être reportées à l’automne, mais là encore reste à savoir dans quel cadre elles pourront se tenir et surtout elles ne remplaceront pas le manque à gagner du printemps.

D’autant plus difficile que le Temps Machine est une structure fonctionnant avec 11 salariés et pourrait donc se retrouver elle aussi en danger. « Pour le Temps Machine, nous dépendons des collectivités publiques, notamment de Tours Métropole et de ce côté nous avons eu l’assurance du maintien des subventions de fonctionnement, cela nous donne des garanties pour les salariés » explique néanmoins Odran Trumel qui officie aussi comme directeur de la salle jocondienne.  « Nous espérons juste que la reprise pourra se faire à l’automne et que le public sera au rendez-vous. »

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