2e ligne de tramway : comment l’option par le boulevard Jean Royer s’est imposée…

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Pour le citoyen lambda ou même l’observateur avisé, il y a de quoi s’y perdre. Après avoir été abandonnée en novembre 2018, l’option d’un passage par le boulevard Jean Royer pour la partie Tours-Centre/La Riche est aujourd’hui relancée. Un énième rebondissement dans un dossier qui n’avance que trop lentement et qui ne cesse de changer et d’être remis en cause…

Satisfecit général chez les maires de la Métropole

Officiellement, l’annonce de nouvelles études pour un passage sur le boulevard Royer est une bonne nouvelle. Le vote à l’unanimité des 22 maires de la Métropole pour confirmer ce choix est ainsi perçu comme une avancée réelle qui permet de lancer enfin cette deuxième ligne de tramway. C’est en tout cas le discours qu’ont souhaité livrer les élus ce lundi soir à l’issue de la conférence des maires. Lors d’un point presse, ils sont 4 à être venus expliquer ce choix : Frédéric Augis, le président de l’intercommunalité, Emmanuel Denis, le maire de Tours, Wilfried Schwartz celui de La Riche et Christian Gatard maire de Chambray-lès-Tours.

« La 2e ligne de tramway est attendue, je salue le vote à l’unanimité ce soir des 22 maires de la Métropole, ce qui permet d’avancer. On travaille depuis des semaines à trouver la meilleure solution. Je tenais à ce que dans la métropole des maires, chacun puisse choisir et obtenir le meilleur pour son territoire. Je tiens à dire que cette ligne n’a pas de retard, il y a eu des temps de réflexions nécessaires et aujourd’hui elle est en route » a commenté ainsi le président de Tours Métropole, tandis que le maire de Tours se disait « très satisfait d’avoir cette concorde des maires qui ont donné un avis favorable à l’étude par le boulevard Jean Royer. C’est un moyen de sortir vers le haut de l’impasse qu’il y avait. Dès le départ il y avait une volonté commune, mais il a fallu trouver un chemin. L’option Béranger présentait des fragilités qui faisait que cette option n’était plus envisageable. La solution par le boulevard Jean Royer est la seule et la meilleure alternative ».

Même satisfecit du côté des maires larichois et chambraisien, Wilfried Schwartz saluant « le choix du maire de Tours, car c’est un projet qui est plus facile à faire accepter quand il est porté par la collectivité, aujourd’hui c’est le cas de la ville de Tours. En tant que maire de La Riche, je suis satisfait car c’est important qu’elle passe à La Riche », tandis que Christian Gatard évoquait « un engagement fort et définitif qui permet de débloquer la situation dans laquelle on se trouvait depuis plusieurs mois. »

Lire sur Info Tours : les réactions complètes des élus

Derrière ces discours en concorde, il est difficile de ne pas y voir une volte-face et une sortie de la crise en trompe l’œil, ainsi qu’un symbole de la complexité à faire émerger un projet sur le territoire tourangeau. Les raisons sont multiples et surtout politiques, avec un maire de Tours obligé de se sortir de l’impasse de l’option Béranger face à la levée de boucliers que l’abattage possible d’une partie du mail a provoqué. Pourtant, en 2018, Emmanuel Denis s’était prononcé en faveur du passage par le boulevard Béranger. Depuis, il explique que les études racinaires dont il n’avait pas connaissance à l’époque ont montré que le danger était réel sur l’ensemble du mail et non sur quelques arbres comme évoqué initialement. Le maire de Tours avait pu tester également l’opposition d’une partie de l’opinion publique quand il avait envisagé grâce au passage de la 2e ligne, une refonte de la place Jean Jaurès avec la destruction des bassins pour la transformer en une agora publique apaisée.

Autant d’éléments qui lui font dire aujourd’hui que l’option Royer est « la seule et la meilleure alternative », malgré ses contraintes nombreuses déjà évoquées à commencer par les 13 intersections du boulevard avec des rues voisines, la trentaine de sorties de garages d’habitations le long de l’artère, ainsi que la coupe prévue d’une dizaine d’arbres… A ce dernier sujet, le maire de Tours parle « d’arbres moins remarquables que ceux du boulevard Béranger, car plus jeunes et dans un état déjà dégradé ». Quant aux problèmes avec la voirie voisine, Emmanuel Denis de renvoyer aux études futures et au futur plan de circulation qui se fera obligatoirement sur ce secteur avec l’arrivée du tramway…

Chacun y trouve son compte

Et Emmanuel Denis n’est pas le seul à y trouver son compte. Wilfried Schwartz qui voyait menacer l’arrivée du tramway dans sa ville suite au blocage par Béranger, se retrouve rassuré sur ce point. En passant par Jean Royer puis le futur quartier des casernes, le tracé ouest n’est plus inquiété et le passage dans La Riche avec un terminus au niveau du périphérique de nouveau validé. Une nouvelle importante pour lui, alors qu’il s’est toujours fermement engagé dans ce projet sur lequel il s’appuie pour transformer sa commune et qu’il a déjà procédé à des dizaines d’acquisitions foncières dans sa commune.

Pour Christian Gatard, ce déblocage permet également d’espérer un lancement « rapide » des travaux vers le sud et Chambray-lès-Tours. Enfin Frédéric Augis avec cette décision issue du maire de Tours, puis validée par les autres maires, voit conforter son approche politique et quelque-part valide par le même coup la « métropole des maires » qu’il appelait de ses voeux quand il a pris la présidence de l’intercommunalité, ce qu’il n’a d’ailleurs pas manqué de relever : « Je tenais à ce que dans la métropole des maires, chacun puisse choisir et obtenir le meilleur pour son territoire. » Un président de la Métropole qui était salué d’ailleurs par certains de ses collègues vice-présidents, à l’instar du maire de Saint-Avertin Laurent Raymond, qui bien que sceptique sur la partie Trousseau-Papoterie a tenu à saluer par communiqué Frédéric Augis : « Bravo à notre président qui par la concertation a su trouver les solutions et sortir de cette situation par le haut. Relier les deux hôpitaux sans remettre en cause l’économie générale du projet c’est ce qu’attendent les Tourangeaux ».

La dernière phrase de Laurent Raymond n’est pas anodine, car ces dernières semaines il est apparu que les financements du projet et les aides déjà reçues étaient conditionnés à la réalisation complète du projet et seraient remis en cause en cas de réalisation d’une seule demi-ligne, comme le rappelait Christian Gatard : « Cette solution permet de conserver la ligne complète, c’est d’autant plus important car on est très avancé sur le plan de financement de l’emprunt avec 350 millions actés sur les 380 nécessaires et ce dans des conditions très intéressantes que l’on ne pourra plus obtenir alors que ce projet est aujourd’hui estimé à 570 millions d’euros. »

D’un point de vue plus général, la Métropole s’évite ainsi peut-être un affront, celui d’être une collectivité enlisée, incapable de sortir un projet d’envergure, cette deuxième ligne de tramway étant devenue au fil des années, le symbole de la lenteur tourangelle pour faire sortir des projets des cartons. « Sans cette ligne complète, on serait une métropole qui décroche » expliquait ainsi Wilfried Schwartz. A voir désormais si elle est définitivement sur les bons rails…

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