What the fac ? voyage initiatique dans les méandres de l’enseignement universitaire

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Logo-Francois-Rabelais-BLEU-HD0Le Pitch :

«Analyse énonciative» ; «Traitement du patrimoine écrit» ; «Sociologie de la communication» ; «Aménagement des bassins versants»…

Certaines Unités d’Enseignement de l’université ont des noms énigmatiques pour le commun des mortels.

37° choisit chaque mois une matière au nom à coucher dehors enseignée dans l’une des nombreuses formations des différentes UFR de l’Université François Rabelais et il va à la rencontre de l’enseignant et de l’un de ses étudiants.

Episode #1 : La Phonologie

 Souvent confondue avec la phonétique par celles et ceux qui ont déjà entendu parler de phonologie (soit 0,0226 % de la population tourangelle, à la louche), cette discipline est enseignée dès la première année (L1) de Sciences du Langage. Nous avons rencontré Sandrine Ferré, phonologue, et Audrey, l’une de ses élèves de L3.

Nous mettons d’emblée Sandrine à l’épreuve en lui demandant de nous expliquer la phonologie en cinq mots. Réponse : «L’étude du rôle et de l’organisation des sons dans les langues».

Premier écart de langage entre nos deux interlocutrices, Audrey ne forme pas une phrase, mais prend cinq mots-clés : «Heu… chiant ? (rires), phonème, distinctif, acquisition des langues».

Un peu de provocation : «La phonétique et la phonologie c’est la même chose, hein ?»

DSC_1948Sandrine (la prof), nous brossant dans le sens du poil en nous disant que c’est une excellente question : C’est un amalgame constant. La phonétique étudie la structure physique des sons, on va regarder comment ils sont, indépendamment du rôle qu’ils jouent dans la langue. La phonologie au contraire observe le rôle des sons dans la langue, leur organisation et comment les sons construisent la langue.

Audrey (l’élève) : Ces deux disciplines se complètent. La phonétique permet d’observer comment on produit les sons physiquement, avec certaines parties du corps comme les articulateurs (les parties sur lesquelles on peut agir en tant que locuteur, comme la langue ou les lèvres par exemple – ndr). En phonologie, on regarde ce qui se passe «sur le terrain» de la langue, on observe comment les sons interagissent les uns avec les autres, les phénomènes que cela produit. C’est plus concret que la phonétique pour moi. Par exemple le mot «médecin» qui se prononce «metsin» : analyser ce phénomène avec précision, c’est de la phonologie.

Des histoires de pipi

Sandrine (la prof) : En début d’année je prends souvent l’exemple de la durée du son «i» sur le mot français «pipi» par exemple. Qu’il soit long ou court, cela ne change pas le sens du mot, donc on est dans un phénomène purement phonétique. En revanche en anglais, si vous dites «sheep» («i» long) ou «ship» («i» court), le sens du mot change, passant de «mouton» à «navire», donc là on entre dans le domaine de la phonologie.

Même si la phonologie telle qu’enseignée en Licence de Sciences du Langage est principalement axée sur la langue française, on étudie des phénomènes dans plein de langues différentes. Un exemple plus exotique ?

Sandrine (la prof) : En japonais, il n’y a pas de combinaisons de consonnes. Un mot comme l’anglais «strike» par exemple, n’est à la base pas prononçable par un locuteur japonais natif car la «structure sonore» de sa langue maternelle ne lui permet pas ce genre de combinaison constituée de trois consonnes d’affilée (STR).

Audrey (l’élève) ajoute son grain de sel : Ou «seCRétaire», en français.

Sandrine (la prof) : Moi je trouve que la phonologie c’est plus abstrait que la phonétique parce qu’on va par exemple étudier le concept de «syllabe» et expliquer d’un point de vue théorique pourquoi certains sons ne peuvent pas se combiner entre eux.

La phonologie en Sciences du Langage, c’est étudié pendant un semestre par an pendant trois ans, ce qui n’est pas négligeable. Mais à quoi ça sert vraiment ?

Audrey (l’élève) : Cette discipline répond à des questions qu’on ne se poserait pas dans la vie de tous les jours, mais qui sont nécessaires pour les métiers auxquels la plupart d’entre nous se destinent, comme les troubles du langage ou l’acquisition et la maîtrise de la langue maternelle, ou d’une langue seconde ou étrangère.

Sandrine (la prof) : C’est une pierre d’un ensemble, un élément indispensable dans la compréhension de ce qu’est un langage, aux côtés de matières comme la phonétique ou la syntaxe par exemple.


Deux degrés en plus

 > Le site du Département de Sciences du Langage

 Une filière qui débouche principalement sur le professorat des écoles, la communication et les métiers liés aux troubles du langage.

 > Une conférence sur la phonologie par un docteur en Sciences du Langage, Bernard Laks.

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