Le Tours Volley Ball a terminé sa campagne européenne 2018-2019 ce mercredi soir face au Dynamo de Moscou. Un dernier match et une dernière défaite à l’image des matchs précédents, où le TVB est paru à la fois près et loin du niveau qu’il fallait pour se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des Champions.
« L’écart n’était pas énorme »
On ne va pas se mentir, au-delà de la défaite du TVB (0-3), ce dernier match face au Dynamo de Moscou n’avait pas tout à fait la saveur attendue. On aurait pu espérer au moment du tirage au sort un dernier match couperet à Grenon. Malheureusement, on savait avant le match que les Tourangeaux n’iraient pas plus loin, tandis que les Moscovites venaient eux avec l’espoir de pouvoir encore se qualifier pour la suite de la compétition.
« C’était un dernier match compliqué à jouer » analyse Pascal Foussard, le manager du TVB au lendemain de celui-ci. « Nous n’avions pas d’enjeu alors que eux jouaient leur qualification, il a manqué l’adrénaline qu’il peut y avoir lors des gros matchs ».
Pour son retour en Ligue des Champions après deux ans d’absence, le TVB avait hérité d’une poule difficile avec Pérouse, l’un des favoris de la compétition et les Russes toujours redoutables avec leur jeu ultra-physique. Pourtant le TVB peut nourrir quelques regrets quand on regarde ses six matchs. « On savait que c’était une poule compliquée mais au final l’écart n’est pas énorme » commente Pascal Foussard. Les regrets ils s’expriment notamment lors de la réception de Pérouse où le TVB a eu plusieurs balles de set pour emmener les Italiens au Tie-Break. Finalement les Tourangeaux se sont inclinés 3-1, ne prenant non seulement aucun point au classement, mais surtout avec un sentiment d’avoir laissé passer leur chance. Un scénario qui se répétera à Moscou où le TVB repartira avec une défaite 3-0, sèche sur le papier, alors que les Tourangeaux ont tenu tête dans chaque set à leurs hôtes, ne s’inclinant que de deux points à chaque fois. Frustrant !
« Pour les clubs français c’est difficile de lutter«
Comment analyser ces occasions manquées dès lors ? La redécouverte de la Ligue des Champions après deux saisons passées en Coupe de la CEV, la deuxième coupe d’Europe (avec une victoire au bout en 2017) ? Pour le manager du club, la réponse est évidente : « non, parce qu’on a des joueurs internationaux qui connaissent le très haut niveau. Seulement le niveau de la Ligue des Champions s’est resserré puisqu’il n’y a plus que 20 équipes qui participent et que les meilleurs joueurs du monde jouent dans 4 ou 6 équipes européennes présentes ».
« Pour les clubs français c’est difficile de lutter parce qu’on n’a pas les mêmes moyens financiers. On voit que Chaumont a réussi à se qualifier pour les Quarts de finale mais ils ont payé leurs efforts en championnat, c’est compliqué aujourd’hui de jouer sur tous les tableaux » analyse Pascal Foussard.
Et le TVB a déjà le regard vers ces autres tableaux. Le championnat d’abord, les Tourangeaux occupant actuellement la première place de la saison régulière à six matchs de sa fin : « L’objectif est de bloquer cette première place le plus rapidement possible pour pouvoir aborder les play-offs dans de bonnes conditions ».
La nécessité d’un nouveau souffle pour le volley français
Et puis il y aura le final four de la Coupe de France que le club organisera à Grenon les 09 et 10 mars. « On a déjà vécu le fait de remporter un titre chez nous, on s’est porté candidats parce qu’on voulait revivre ces émotions ». Mais avant de laisser les joueurs en découdre sur le terrain face à Narbonne en demi-finale le samedi avant une éventuelle finale le lendemain contre Rennes ou Chaumont, au TVB on est actuellement dans la préparation administrative et matérielle de l’événement. « C’est une prise de risque puisque cela a un coût de 48 000 euros pour le club« . Un coût à mettre en parallèle avec les 8 000 euros financés par la Fédération Française de Volley Ball.
On touche ici au problème du volley français en général. Avec des instances nationales, Ligue ou Fédération, sans grands moyens (et peu innovantes), le volley français peine à se construire un environnement stable et porteur et les clubs se retrouvent finalement bien seuls, avec leurs propres moyens pour tirer ce sport vers le haut et le faire briller.
Tours est même une exception. De part sa longévité à haut niveau déjà, comme en témoignent les 19 titres à son palmarès depuis 2002, mais aussi par sa structuration qui depuis le départ, ne repose pas majoritairement sur les finances publiques, mais sur un réseau de partenaires privés regroupés au sein du TVBE (Tours Volley Ball Entreprises) apportant la majorité du budget. « Pour le final four de la coupe de France on a demandé à nos partenaires mais aussi à nos abonnés de nous aider, sans cela, c’était compliqué à organiser ».
Une structuration qui fait office de modèle aujourd’hui et qui permet au TVB de voir l’avenir sereinement malgré tout, avec des projets qui doivent l’aider à grandir encore, comme celui de rénovation du Palais des Sports et le passage à 6000 places de la salle Grenon. Malgré tout, Pascal Foussard le sait, cela ne suffira pas forcément et il faut pour le TVB, comme pour le volley français en général, engager un travail de fond si l’on veut que ses clubs puissent peser sur la scène européenne sans se mettre en difficultés par ailleurs. « Le volley français a besoin d’un nouveau souffle » acquiesce Pascal Foussard. Cela passe par de nouvelles ressources mais aussi par un état des lieux et une réflexion globale de tous les acteurs.