L’interview imagée de Pascal Foussard

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On ne pouvait pas revenir sur cette riche histoire du TVB avec Pascal Foussard sans ouvrir la boîte à souvenirs du club. Nous lui avons donc proposé de revenir sur les grandes phases du club à partir de quelques images symboliques.

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La naissance du club

tec06dPascal Foussard, joueur au TVB – (c) TVB

Pascal Foussard : Ça c’est moi en Pro B. Cette photo je la connais bien, on s’en est beaucoup amusé. On m’a demandé à qui je disais bonjour, si j’avais touché le ballon…

37° : Quel type de joueur étais-tu ?

Pascal Foussard : J’ai débuté central mais vu que je ne suis pas super grand, je me suis reconverti réceptionneur-attaquant. J’étais plutôt un joueur agressif qui aimait bien se battre pour arriver à son but, pour arriver à gagner. Je crois que c’est un trait de personnalité qui n’a pas changé.

La Montée en Pro A

tec07bMontée en Pro A, salle Grenon en 1994 – (c) TVB

Pascal Foussard : Mon plus beau souvenir de joueur. C’était mon dernier match d’ailleurs. J’étais capitaine et on jouait la montée contre Nice. On avait perdu 3-1 à l’aller à Nice et on gagne à deux reprises ici devant 5000 personnes. C’était une ambiance incroyable, il y avait des gradins derrière les tribunes. A l’époque c’était des bancs en bois où on mettait 30 personnes pour 20 places, une autre époque.

37° : Puisqu’on parle de Grenon, la salle est aujourd’hui rénovée, c’est un bel outil pour le club, mais qui nécessite néanmoins une dérogation pour la Ligue des Champions. Suffit-elle encore aujourd’hui au TVB ?

Pascal Foussard : Il manque en effet 5 mètres en largeur pour que la salle soit aux normes internationales. Cela nécessite donc une dérogation pour la Champions League. Cette année on ne la joue pas mais le jour où on va y revenir on espère l’avoir de nouveau. Mais c’est une très belle salle qui a été très bien rénovée par la ville. Il nous manque de temps en temps, c’est à dire quatre à cinq fois par an, pour les demi-finales et finales ainsi que les affiches de coupe d’Europe, une salle plus grande de 5000 ou 6000 places. On la remplirait à coup sûr et elle pourrait servir à d’autres événements. Mais je comprends également que c’est un gros investissement pour les collectivités.

Les débuts en Pro A

tec05aVladimir Alekno, joueur au TVB en 1999 – (c) TVB

Pascal Foussard : De face c’est Vladimir Alekno. Je l’ai entraîné quand il était joueur puis je suis devenu son adjoint quand il était entraîneur. C’est marrant parce que pour l’anecdote, Vlad est venu me voir un jour en me disant qu’il allait arrêter sa carrière et repartir en Biélorussie pour trouver un travail. Moi je pensais qu’il ferait un bon entraîneur alors je lui ai proposé de monter un projet allant dans ce sens. On s’est retrouvé autour d’un barbecue et d’une bouteille de rosé chez moi et on a monté ce projet pour le TVB qui a été accepté. Il a entraîné pendant 5 ans ici avant d’aller entraîner le Dynamo Moscou puis l’équipe de Russie avec laquelle il est devenu champion olympique en 2012. Depuis on se recroise comme cet été aux JO (ndlr : Pascal Foussard y était en tant que manager de l’équipe de France).

37° : Vous formiez un véritable tandem sur le banc du TVB.

Pascal Foussard : C’est vrai, on formait un véritable binôme. C’est quelqu’un de franc et on s’est toujours très bien entendus. Cette période c’est celle où le TVB a vraiment décollé. C’est l’entraîneur qui a ramené les premiers titres au club.

Premières finales à la Halle Carpentier

OLYMPUS DIGITAL CAMERAFinale de la Coupe de France 2001 à la Halle Carpentier – (c) TVB

Pascal Foussard : Les premières finales à la Halle Carpentier. Je pense que c’est un soir de défaite à Carpentier que le grand démarrage du TVB s’est opéré. Ces deux finales ont donné beaucoup d’ambitions au club parce qu’elles nous ont permis de découvrir la Coupe d’Europe, de voir comment cela se passait dans les plus grands clubs européens et de s’en inspirer.

37° : Te rappelles-tu de l’émotion de ces moments-là ?

Pascal Foussard : De voir cette tribune entière cela en avait suscité beaucoup. Même si Paris était plus fort, l’émotion nous avait tué le match. Il y avait plus de 1500 tourangeaux venus en trains spéciaux et en métro. C’était une ferveur incroyable, l’une des plus belles que l’on ait connues c’est sûr.

Le premier titre

2002-2003_coupe_de_france_poitiers-tvb_jerome_piquet_009Premier titre du club, la coupe de France 2003 – (c) TVB

Pascal Foussard : Là c’est le premier titre du club, la première coupe de France. On tournait autour depuis quelques temps. On avait toujours dit qu’on était une équipe de coupe et cette année là on avait fait un parcours magnifique en éliminant Tourcoing, Paris en demi et Poitiers en Finale.

37° : C’est aussi le premier titre d’un groupe exceptionnel. Comment as-tu fais venir tous ces grands joueurs ?

Pascal Foussard : Je le dis souvent mais dans le recrutement il y a un facteur chance. On sortait d’une année compliquée et on avait besoin de changements, j’avais donc contacté Loïc de Kergret qui jouait à Cannes car je savais qu’il voulait se rapprocher de l’île de Ré. Il ne faut pas oublier qu’il avait 32 ans à l’époque. Ensuite, Hubert Henno n’avait pas de club et on le fait signer deux ans. Hichem Guemadi veut venir jouer avec Loïc de Kergret… Et derrière c’est plus facile de faire venir des joueurs quand tu as cette ossature là. Et c’est comme ça qu’on fait signer Nikolov l’année d’après ou encore Sammuelvo ou Boskan qui était champion olympique mais dont la carrière était dans un creux… En fait tout s’est greffé facilement, parfois les connexions se font d’elles-mêmes. C’était une équipe qui s’entendait très bien et qui jouait très bien ensemble.

Le TVB sur le toit de l’Europe

2004-2005_ligue_des_champions_final_four_remise_des_trophees_celine_cendrier_008Champions d’Europe 2005 -(c) TVB

Pascal Foussard : Ce soir-là on est définitivement entré dans l’histoire du sport tourangeau, mais aussi du sport collectif français. On a tendance à l’oublier mais le TVB est une des rares équipes françaises, tous sports collectifs confondus à avoir remporté une Ligue des Champions.

37° : Cette victoire c’est l’apothéose pour cette génération qui dominait son époque, mais qui paradoxalement n’a pas su concrétiser sa domination en France avec un seul titre de champions.

Pascal Foussard : Il ne faut pas oublier que l’on a fait 3 final four européens en 4 ans, plus un ¼ de finale. On y a laissé à chaque fois beaucoup d’énergie et on s’effondrait en play-offs du championnat. C’est très dur pour un club français de jouer sur les deux fronts. On le voit avec ce qui s’est passé dans les années 2010 où à l’inverse nous sommes moins présents en Europe et plus dominateurs en championnat.

37° : C’est de plus en plus dur d’aller loin en Coupe d’Europe pour les clubs français ?

Pascal Foussard : Aujourd’hui arriver en ¼ de finale de ligue des champions c’est un exploit pour un club français. Les moyens financiers des clubs russes, polonais ou italiens sont démesurés par rapport aux nôtres.

Un après-titre européen difficile…

2007-2008_championnat_tvb-narbonne_jean-yves_bonin_003Pascal Foussard coach intérimaire – (c) TVB

Pascal Foussard : Comme je le disais, le club a toujours pris son temps pour franchir les étapes et ce titre européen est peut-être arrivé un peu vite.  On a mal géré l’après-titre et avons eu deux saisons très compliquées. Sur cette photo je parle et je sais pourquoi, c’est parce qu’on avait du se séparer de l’entraîneur et je jouais les pompiers de service.

37° : Tu es un peu le soldat fidèle du TVB.

Pascal Foussard : Je ne calcule pas, je donne parce que ce club fait partie de ma vie et c’était naturel de le faire. J’ai la chance d’avoir trouvé ce club. J’ai grandi avec et grâce au TVB, tant mieux si une petite part du TVB s’est faite aussi grâce à moi.

Le retour au sommet

OLYMPUS DIGITAL CAMERACoupe de France 2009 – (c) TVB / M.Selimi

Pascal Foussard : A partir de 2009 on se remet à gagner beaucoup de titres même si on change beaucoup de joueurs. On réussit à avancer constamment. Je n’oublie pas que c’est Eric N’Gapeth qui nous relance, c’est l’homme de la situation à ce moment là, celui qui nous remet sur les rails.

37° : Depuis sa naissance, le TVB c’est 7 présidents, 13 entraîneurs et pourtant l’impression que le club continue à chaque fois d’avancer sereinement.

Pascal Foussard : Le TVB a toujours su passer les changements, même quand ce fut difficile, parce que la force c’est le club dans son ensemble. C’est ce qui fait que le club est aujourd’hui une institution pour le volley comme peuvent l’être Bourges en basket féminin ou Montpellier en handball.

David Konecny

2012-2013_championnat_tvb-nantes_helene_matrat_001David Konecny, capitaine emblématique du TVB – (c) TVB / LnM

37° : Je voulais finir par cette image parce que David Konecny représente à lui seul la machine à gagner qu’est devenu le TVB ces dernières années.

Pascal Foussard : David cela fait neuf ans qu’il est ici. Je me souviens qu’on l’avait croisé à Ostrava en Coupe d’Europe. Il ne fait qu’1m93 ce qui est petit pour un pointu. J’avais noté « à revoir. Le jour où on est pas bien je tente le coup ». L’année d’après on fait une mauvaise saison, je le contacte tôt et le fait signer. C’est quelqu’un qui donne beaucoup, c’est un véritable combattant. Il est devenu le symbole du club et un des symboles de la ville. Il respire le volley mais aussi l’humanité, il est attachant et ouvert au public.

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