Les fléchettes touchent la cible

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Depuis 5 ans, la ferveur pour les fléchettes a traversé la Manche pour s’approprier les arrières salles des bars. Au Pale, on a voulu régler la mire et en savoir plus sur une activité (sportive) qui possède une fédération et cible à court terme les Jeux Olympiques.

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« Allez Max, encore un 15 et c’est terminé ! » La victoire leur tend les bras et après plusieurs « tours à vide », le duo mettra la main dessus. Depuis une heure, une bande d’amis jouent aux fléchettes traditionnelles* au fond du pub irlandais Le Pale à Tours. Pour eux comme pour d’autres, ce rituel s’est installé depuis maintenant plusieurs années et il n’est pas près de changer, comme le dit « Popeye », commercial de 28 ans. « Bon là c’est l’été donc c’est plus calme, mais dès la rentrée on reprendra un rythme hebdomadaire. J’y joue depuis deux ans et je ne m’en lasse pas, on y trouve pas mal de bonnes choses : convivialité, détente, stratégie, simplicité des règles. Puis jouer dans un cadre comme ça, c’est quand même super top ». Plaques publicitaires de Guinness, maillot du Celtic Glasgow, coupures de presse, photographies du circuit moto de l’Ile de Man…, Warren Gaynor, le propriétaire du Pale, a puisé dans ses origines celtes afin de restituer au bibelot près l’ambiance du pub, l’ambiance du lieu où la fléchette est reine voire présidente, depuis des siècles.

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Dès son ouverture, en 1998, Le Pale est l’un des pionniers à proposer à ses clients une cible en liège au fond de son bar avant d’organiser plusieurs tournois, dont une compétition inter bars où se réunissent les meilleurs joueurs. Aujourd’hui, ce pub dispose de 5 cibles qui attirent de plus en plus de monde et réunissent, autour d’une pinte, joueurs novices comme confirmés. « Pourquoi une telle ferveur depuis peu ? Je pense surtout que ce phénomène a été propulsé par l’installation du rite de l’afterwork en France. Comme en Grande-Bretagne, on vient avec ses collègues après le boulot se détendre avec une bière et une partie de fléchettes, » répond Warren Gaynor.

Sport national outre-manche, sport de bar en France ?

Sport national outre-manche – le joueur professionnel anglais, Phil Taylor, a même été nommé au titre de Sportif de l’année en 2006 et en 2010 – les fléchettes, en France, ont tendance à s’implanter davantage dans les débits de boissons que dans les clubs.  Même si depuis quelques temps, le nombre de licenciés a légèrement augmenté pour dépasser aujourd’hui la barre des 1 500, les effectifs ont du mal à se renouveler. « Sur les 280 joueurs de notre ligue, la moyenne d’âge est de 40 ans et nous avons très peu de juniors pour le moment. C’est dommage pour le développement de notre sport », nous apprend Yohann Billaut, président de la ligue des Pays de Loire dont fait partie l’Indre-et-Loire. Paradoxalement, si ce département fait partie de la Ligue où se trouve le plus grand nombre de pratiquants, il n’accueille plus de club depuis 2012.

2012, c’est également l’année où Londres reçoit les Jeux Olympiques et lance le débat sur l’intronisation des fléchettes au sein du plus grand évènement sportif planétaire. Un débat toujours en cours aujourd’hui, avec des opposants qui n’y voit qu’un divertissement de comptoir et des partisans qui revendiquent une épreuve de tir à l’arc miniature.

Au moment de quitter Le Pale et son champ de tir qui s’est rempli, un père et son jeune fils s’essayent à ce sport. Pour ce dernier, même si la cible est légèrement trop haute, il apprécie « lancer les volantes ». Le début de la relève pour Paris 2024 ?

*A ne pas confondre avec ses cousines éloignées : les fléchettes sur cible électronique.

Un article diffusé initialement dans 37°Mag #3, le magazine papier-connecté de 37°, numéro automne 2019

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