Théo Grelet, jeune espoir du club de Bléré Val de Cher Judo s’illustre dans la discipline de jujitsu fighting depuis un an. Il a remporté le Championnat de France et récolté la jolie place de troisième au Championnat d’Europe en 2023. A 16 ans, Théo Grelet est un des espoirs du jujitsu fighting français.
Il est 19h45 à Bléré lorsque l’interview de Théo Grelet commence. « Il n’est pas très à l’aise avec les questions », prévient son coach Teddy Chapin. En effet, le jeune espoir français semble très modeste au vu de son ascension dans la discipline. Le regard presque fuyant, c’est avec beaucoup de décence qu’il évoque son parcours de combattant.
« J’ai essayé le foot, j’aimais pas du tout. Ma mère m’a alors dit de tenter le judo »
C’est à l’âge de 9 ans que l’histoire entre Théo et le jujitsu a débuté. Au départ inscrit par sa maman au Bléré Val de Cher Judo (BVCJ), son entraîneur Frank Butet lui propose rapidement de s’essayer au jujitsu fighting. Ce sport, c’est lui qui l’a ramené au club de Bléré après avoir fait plusieurs stages à l’étranger. Théo a tout de suite accroché avec cet art martial assez complexe. Il nous explique :
« Dans un combat de jujitsu fighting il y a trois parties : la première pieds-poings qui se fait debout. La deuxième, il faut amener au sol l’adversaire et la troisième se gagne par immobilisation ou soumission. En fait c’est un mélange de judo, de karaté et de jujitsu brésilien »
Une médaille en ligne de mire
Le Blérois se prépare en ce moment pour les Championnats du monde à Astana au Kazakhstan. Ils se dérouleront cet été du 20 au 25 août. Il ne pratique pas moins de 6 heures d’entraînement ainsi que de la préparation physique à côté. La Fédération Française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées n’a pas pu le financer pour ces championnats. Un manque de fonds qui oblige aujourd’hui le club amateur de Théo à payer les frais de ce projet. Environ 7 000 euros. C’est pour cela que le club a ouvert une cagnotte en ligne où il est possible de faire dont de n’importe quel montant. Cependant, la fédération se charge d’envoyer un staff (kinésithérapeute, entraineur et logisticien) au Kazakhstan pour l’accompagner.
Des entraînements spécialisés
Arrivé à un niveau tel qu’il l’est, Théo a besoin des meilleurs intervenants possibles. Par exemple, le BVCJ a dû se rapprocher du club de karaté de Montlouis-sur-Loire pour les entraînements de pieds-poings du jeune garçon. Teddy Chapin reconnaît qu’« ils ont plus de compétences que ce qu’on pourrait lui apporter », le club de Montlouis étant spécialisé dans ce type de combat. A côté, il exerce le jujitsu dans le groupe d’adultes de son club deux fois par semaine.
Des études dans la farine
En parallèle, Théo Grelet réalise un CAP Boulangerie au Centre de Formation d’Apprentis de Joué-lès-Tours. Des études qui ne sont pas sa vocation première puisque l’adolescent rêve de faire de sa passion son métier. Malheureusement, Frank Butet assure que vivre de cette discipline est presque impossible à moins d’être professeur, « Le jujitsu, ce n’est pas assez reconnu pour en vivre à moins d’avoir de gros sponsors ».
« C’est dur parfois parce qu’on n’a pas envie de décevoir »
Voir les « petits » de son club crier « Il y a Théo ! Il y a Théo ! », c’est ça qui lui plaît et qui lui fait chaud au cœur. Également soutenu par sa maman depuis le début de sa pratique du jujitsu, Théo affirme qu’elle a toujours été derrière lui. Etant dyslexique et dysorthographique, il se souvient qu’au collège ses professeurs lui clamait « tu ne feras rien de ta vie ». Aujourd’hui, il leur répond « le jour où je serai champion du monde vous verrez ». Un mental de guerrier donc. Peut-être parfois même un goût de revanche sur la vie qui ne l’a pas épargné.