Pour la 2e année d’affilée, le Tours Volley Ball s’est fait éliminé en 8e de finale de la Ligue des Champions ce jeudi 08 février 2024, à Grenon, après sa défaite 3-0 face à Berlin. Rageant, alors que les Tourangeaux pouvaient avant la confrontation, nourrir légitimement l’espoir de rejoindre Trento en quarts-de-finale.
Après sa défaite 3-1, au match aller, en Allemagne, le TVB devait sortir le match parfait pour poursuivre son beau parcours européen 2023-2024. Hélas, il n’aura tenu la distance que sur le premier set, jusqu’à 19-19. Puis Berlin a fait le nécessaire pour remporter cette première manche capitale pour le mental et asséner un coup de massue sur la tête des Tourangeaux (21-25). Mais déjà à 19-19, le TVB était au rupteur, revenu à égalité après avoir été mené 16-19. Ce n’est pas faute d’avoir tout tenté dans ce début de match avec quelques points très accrochés dès le début et deux équipes se rendant coup pour coup. Mais force est de reconnaître que l’équipe de Berlin était tout simplement au-dessus, à l’image de Friedrischafen, une autre équipe allemande, bourreau du TVB l’an passé au même stade de la compétition.
Que retenir dès lors de ce double affrontement franco-allemand à un an d’intervalle ? Dans les deux cas, le tirage au sort permettait au TVB d’espérer aller plus loin dans la compétition. Oui mais à chaque fois, le TVB n’a pas su s’imposer sur le terrain, ni à l’aller, ni au retour. Faut-il y voir une domination du volley allemand sur le volley hexagonal ? Non car en Allemagne, la densité est beaucoup moindre, mais la question peut se poser entre les clubs têtes d’affiche des pays respectifs et même s’élargir à d’autres championnats européens. La France n’a plus qu’un seul représentant en Ligue des Champions depuis plusieurs saisons, et le TVB qui fait le plus régulièrement office de club français qualifié ne réussit pas à franchir le cap. Pourtant, ce n’est pas faute de s’y employer, cette année pour atteindre les 8e de finale, les Tourangeaux ayant tout de même sorti en poule l’équipe polonaise de Rzeszow.
L’objectif annoncé depuis plusieurs années par les présidents successifs de retrouver le top 8 européen reste donc pour l’instant un voeu pieux (et ce malgré l’absence des clubs russes depuis deux ans) à cause de différentes circonstances. Les moyens financiers sont régulièrement mis en avant face aux clubs polonais ou italiens, ils sont une partie de l’explication, car les clubs français ne peuvent aligner un effectif pléthorique c’est un fait. Le rythme du calendrier ensuite, qui vient renforcer cette première problématique des effectifs resserrés et donc des joueurs devant enchaîner déplacements et matchs tous les trois jours. Pascal Foussard, l’actuel directeur sportif du TVB, dénonce ainsi régulièrement le fait que les clubs français qualifiés en coupe d’Europe, ne sont pas assez protégés comme à l’étranger. Le manager tourangeau aimerait par exemple qu’on leur épargne un premier tour de coupe de France. Cette année, le TVB a du se déplacer à Saint-Quentin, club de Pro B, en plein mois de janvier, lors d’un mois déjà intense. Un calendrier d’autant plus infernal qu’il est encore amputé d’un mois cette saison pour cause de saison internationale dense avec les JO en apothéose.
Et puis il y a aussi eu les problématiques internes au club, avec un début de saison poussif qui a obligé les joueurs tourangeaux à cravacher pour remonter au classement du championnat, ce qu’ils ont parfaitement faits en enchaînant 12 victoires de rang, mais en y ayant laissé de l’énergie au moment des confrontations européennes à élimination directe, là où les équipes allemandes n’ont pas ce problème là, comme l’analyse justement le capitaine Zeljko Coric dans l’Equipe au lendemain de l’élimination face à Berlin : « Si on compare les deux Championnats, ce n’est pas la même chose, et nous, on était derrière (12e au moment de l’ouverture de la C1), on a dû rattraper notre retard. Eux peuvent jouer avec leurs remplaçants en Championnat… »
