Le TT Joué-lès-Tours face à l’élite européenne en Ligue des champions

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Le TT Joué-lès-Tours reçoit Novi Sad (Serbie) et Tarnobrzeg (Pologne), mardi 21 et jeudi 23 novembre 2023, à Jean-Bigot, dans le cadre du deuxième tour de la Ligue des champions. Une première dans l’histoire du club jocondien. Son président, Benjamin Ferré, nous en dit plus ces deux rencontres à venir.

Ce sont deux matchs de gala qui attendent les supporters du TT Joué-lès-Tours. Près de vingt ans après la dernière rencontre européenne organisée à la salle Jean-Bigot, le club s’apprête à accueillir deux matchs de Ligue des champions. Une première dans l’histoire de l’association sportive jocondienne. Si Audrey Zarif et ses coéquipières ont remporté l’Europe Trophy (troisième échelon des Coupes d’Europe) la saison dernière, le niveau est cette fois monté d’un cran. Cela ne les a pas empêchées de réaliser un sans-faute lors du premier tour à Krumlov, en République Tchèque, en septembre dernier. Les filles ont terminé premières de leur poule, grâce à quatre victoires en autant de rencontres.

Pour leur premier match du deuxième tour, les Jocondiennes se sont logiquement inclinées (3-0) contre Tarnobrzeg, double tenant du titre, mais au terme de rencontres individuelles prometteuses. Le TT Joué-lès-Tours, 22e au classement européen, recevra Novi Sad (9e), mardi 21 novembre, puis le club polonais (1er), deux jours plus tard. Quelques jours avant ces deux rencontres, le président de l’association sportive, Benjamin Ferré, évoque l’état de forme des joueuses et les ambitions du club dans cette compétition européenne.

Les filles comptent trois victoires et deux défaites en championnat cette saison (avant le déplacement à Saint-Denis, dimanche 19 novembre, ndlr) ainsi que quatre victoires en quatre matchs lors du premier tour de la Ligue des champions. Comment se sentent-elles avant la réception de Novi Sad et Tarnobrzeg ?

« Elles sont plutôt en confiance. L’objectif du début de saison était de ne pas rater notre entrée en matière en championnat car notre objectif prioritaire reste de se maintenir en Pro A. Même si nous sommes en Ligue des champions et que l’on peut se dire que nous allons avoir de hautes espérances en termes de classement, le championnat français féminin est l’un des plus forts d’Europe. Il est très homogène et tout le monde peut avoir sa chance pour bien y figurer. C’est pour cela que la priorité était de bien débuter la saison. À part un match compliqué à Saint-Pierraise au mois d’octobre, où nous avons pris 3-0, le reste s’est bien déroulé, avec trois victoires et une défaite de justesse à domicile face à Saint-Quentin. Pour l’instant, nous sommes donc dans les temps. Nous devons nous déplacer à Saint-Denis, dimanche, avant les rencontres de Ligue des champions. Nous allons essayer de maximiser le nombre de points en championnat afin d’avoir les idées claires pour aborder une semaine qui sera très chargée. »

Lors du premier tour de Ligue des champions, vous avez battu plusieurs équipes qui, sur le papier, étaient mieux classées au niveau européen. Pour une première dans cette compétition, c’est plutôt encourageant…

« C’est encourageant, oui. Au final, nous n’avions pas de pression particulière. Nous n’avons jamais connu ce niveau-là et le but de ces quatre rencontres était surtout de préparer le début de saison de Pro A. C’est comme cela que nous l’avions pris. Cela ne voulait pas dire que nous n’avions pas d’ambition, nous voulions faire du mieux possible et nous avons réussi en restant invaincus. Le fait qu’il n’y ait pas de pression et que les filles se soient très bien préparées depuis la reprise de l’entraînement en août a permis de démarrer tambour battant et de réussir ce premier tour de Ligue des champions. Tout cela a derrière conditionné la victoire en ouverture du championnat contre Grand-Quevilly (3-2). Cela a été un déclencheur, un bon tremplin. »

Vous recevez Novi Sad, 9e au classement européen, mardi, et Tarnobrzeg, 1er et double tenant du titre, jeudi, dans le cadre du deuxième tour. Comment abordez-vous ces deux rencontres ? Quel sera l’objectif pour chacune d’entre elles ?

« Novi Sad, c’est finalement l’équipe avec laquelle nous allons nous battre pour tenter de nous qualifier pour les quarts de finale de Ligue des champions. Pour rappel, nous sommes dans une poule de trois et nous affrontons les deux équipes adverses lors de confrontations aller-retour. Les deux premières passent en quarts de finale de la Ligue des champions et l’équipe qui termine troisième est rebasculée en Europe cup. Nous ne connaissons pas les joueuses de Novi Sad. Elles font très peu de sorties internationales, voire pas du tout. Elles n’ont pas de classement mondial. Nous savons qu’elles ont affronté le club de Tarnobrzeg peu de temps après nous, au mois d’octobre, et qu’elles ont perdu 3-1. Elles ont réussi à accrocher un match mais les Polonaises ne s’étaient pas présentées avec l’équipe type, contrairement à nous. C’est la première fois que nous allons affronter les Serbes, l’idée serait d’ouvrir la semaine par une belle performance face à eux afin de garder toutes nos chances de qualification le 4 décembre au soir, lors du match retour. »

Soit nous nous qualifions pour les quarts de Ligue des champions et ce serait déjà un super résultat de faire partie des huit meilleures équipes européennes sur cette saison, soit nous continuerons notre petit bonhomme de chemin en Europe Cup. De toutes les manières, la saison du TT Joué au niveau européen est déjà réussie.

Benjamin Ferré, président du TT Joué-lès-Tours
Et contre les tenantes du titre, quelle sera la consigne ?

« Le but sera de ne pas être ridicule. Nous ne nous prendrons pas la tête sur ce match là mais, l’objectif, c’est aussi que les filles puissent s’étalonner en affrontant le gratin mondial, voir où elles en sont. Cela va être important, notamment pour Audrey qui vise la qualification pour les Jeux Olympiques. Il lui faudra passer par des performances face à des joueuses de ce calibre (Ying Han, 10e mondiale ; Xiaoxin Yang, 13e ; Elizabeta Samara, 26e ; et Natalia Bajor, 44e, ndlr) pour espérer se qualifier avec l’équipe de France. C’est un véritable tremplin pour elle.

Le must serait bien sûr de gagner, ce serait absolument incroyable, mais réussir à remporter deux matchs serait déjà intéressant. Avec le système de points européen, quand une équipe gagne 3-0 ou 3-1, elle prend trois points et l’équipe perdante prend zéro point. S’il y a une victoire 3-2, l’équipe victorieuse remporte deux points et l’équipe perdante, un. Cela peut donc être un objectif intéressant compte-tenu du match aller, où nous ne sommes pas si loin de gagner deux matchs. Si nous parvenons à engranger trois points contre Novi Sad et à prendre un point contre Tarnobrzeg, nous nous assurerions la deuxième place. Mais, ça, c’est dans un monde idéal ! Le but, si nous souhaitons nous qualifier pour la suite de la compétition, ce sera de battre Novi Sad. »

Vous réaliseriez un beau parcours en vous qualifiant pour les quarts de finale de la Ligue des champions dès votre première participation…

« Tout est possible et, s’il existe une opportunité, nous n’allons pas nous en priver. L’objectif, c’est de profiter de ces opportunités. Nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait : est-ce que nous aurons de nouveau l’occasion d’évoluer en Ligue des champions ou en Coupe d’Europe ? Parce que ce sont aussi des coûts. Il y avait une incertitude en début de saison sur le fait de pouvoir financer une Coupe d’Europe mais nous nous sommes lancés dans l’aventure. Nous devions jouer en Europe Cup, en deuxième division européenne, mais nous avons été repêchés. Nous n’aurons pas cette opportunité dix mille fois donc autant en profiter un maximum et ne pas limiter nos ambitions dans cette compétition. Soit nous nous qualifions pour les quarts de Ligue des champions et ce serait déjà un super résultat de faire partie des huit meilleures équipes européennes sur cette saison, soit nous continuerons notre petit bonhomme de chemin en Europe Cup. De toutes les manières, la saison du TT Joué au niveau européen est déjà réussie. »

Vous ne prenez finalement que le positif, voyant cette expérience européenne comme une expérience qui servira aux filles pour la suite de la saison ?

« De l’expérience prise pour la suite, oui, et ce qui est important aussi c’est que ce sont des matchs de haut niveau, de haute intensité. Depuis l’an dernier, où nous avons retrouvé l’Europe, nous nous rendons compte qu’avoir des matchs de Coupe d’Europe qui entrecoupent la saison de Pro A est très intéressant car cela permet aux filles d’avoir un rythme de compétition intéressant. Nous avons un calendrier, au niveau du championnat, qui est de plus en plus compliqué à faire à cause du circuit international qui prend de plus en plus d’ampleur. Parfois, nous nous retrouvons avec trois matchs à jouer en une semaine et demie et, d’autres fois, il ne se passe absolument rien pendant un mois. Ces matchs européens permettent de préparer les échéances importantes au niveau de la Pro A, c’est vraiment primordial. Le niveau est très intéressant car plus fort que ce que l’on peut avoir dans le championnat français et, en plus, cela permet d’avoir des filles à 100 % préparées, avec une véritable routine de matchs. »

Audrey Zarif, sacrée championne de France en 2023, pourrait représenter la France et la Touraine aux Jeux Olympiques de Paris 2024. (Crédit : Jessica Pain/TT Joué-lès-Tours)
C’est donc la première fois que le TT Joué-lès-Tours joue la Ligue des champions et cela faisait vingt ans qu’il n’y avait pas eu de matchs européens à Jean-Bigot. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

« C’est déjà une fierté pour tous ceux qui se mobilisent pour faire vivre le club et promouvoir le ping de haut niveau. Et ça, ça ne vient pas de l’équipe dirigeante actuelle. Nous portons finalement une histoire : il y a eu différentes parties dans le projet associatif, différentes directions prises, mais la thématique du haut niveau féminin a toujours existé depuis la naissance du club en 1987. Et c’est vrai que c’est un honneur et une fierté de pouvoir continuer à la porter, de montrer que les féminines ont toute leur place dans le haut niveau et qu’elles se doivent d’être reconnues comme étant des sportives à haute qualité, comme dans n’importe quel sport. »

Ce parcours en Ligue des champions apporte une visibilité à l’équipe féminine mais aussi au club…

« Exactement. Certaines personnes m’ont dit qu’ils ne savaient pas, avant cette publicité sur la Ligue des champions, qu’il existait un club professionnel de tennis de table féminin en métropole tourangelle. Par rapport au TVB ou au CTHB, le tennis de table a une médiatisation moindre mais il y a malgré tout trois clubs en métropole qui peuvent aujourd’hui revendiquer d’être au niveau européen et le TT Joué en fait partie depuis deux ans. C’est un indicateur qui n’est pas neutre. »

Un degré en plus

Début des rencontres à 19 h 30. Tarifs : 6 €, 4 € pour les 16-18 ans et les étudiants, gratuit pour les moins de 16 ans (un match) ; 10 €, 6 € pour les 16-18 ans et les étudiants, gratuit pour les moins de 16 ans (pass deux rencontres). Réservations sur www.helloasso.com/associations/tennis-de-table-de-joue-les-tours

Photo à la Une : Facebook Tennis de table de Joué-lès-Tours

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