La K-Pop à la mode tourangelle

Facebook
Twitter
Email

 

Depuis 3 ans, l’association YNS (Young Nation Studio) regroupe les accros de musique coréenne à Tours. Au programme : répétitions de chorégraphies, tournages de clips et spectacles. Le groupe fondé par Apolline rassemble actuellement une douzaine de jeunes femmes entre 16 et 23 ans qui se voient chaque semaine Rue Auguste Chevalier afin de réviser les danses de leurs groupes préférés. Il y a Dora, Camille, Lola, Adeline… Leurs prestations sont publiées régulièrement sur YouTube. On a également pu les voir au Japan Tours Festival, à la journée spéciale Corée du Sud de la guinguette de Tours ou au Carnaval de Blois. Rencontre avec des danseuses amatrices, passionnées et très impliquées.

« J’ai découvert la K-Pop en 2016 sur YouTube et j’ai vite regardé les vidéos les unes après les autres. A ce moment-là il n’y avait aucun groupe sur la région alors j’ai voulu en créer un. J’avais déjà fait de la danse et de la gym avant donc je me suis dit que ce serait bien de rassembler des personnes ayant la même passion. Je n’en connaissais pas donc j’ai dû chercher partout pour les trouver. La formation du groupe évolue car il y a beaucoup d’étudiants mais il est bien construit et nous avons des ambitions. »

« J’ai découvert la K-Pop grâce à ma meilleure amie, j’ai bien aimé et j’ai voulu apprendre à la danser. »

« Je suis arrivée dans le groupe pour faire de la danse sans vraiment connaître la K-Pop. J’avais quelques à priori mais finalement je m’amuse beaucoup. » 

« Beaucoup de gens pensent que la K-Pop c’est juste de la pop très électro mais en fait cela désigne toutes les musiques qui viennent de Corée avec plusieurs styles : rap, rock, pop et même des balades. C’est une boîte à surprises, selon le groupe qu’on choisit. Chacun a son style et son concept. »

« Si on ne s’intéresse pas à la K-Pop on ne pourra pas savoir ce que c’est. C’est une musique qui passe très peu à la radio et les médias en parlent mal. On entend souvent que c’est uniquement un truc d’ados mais à un concert j’ai déjà vu une personne à côté de moi qui devait avoir 40 ans et qui savait énormément de choses ! »

« La K-Pop innove parce que tout est pensé pour toucher le public : la musique, les paroles, la composition, la relation avec les fans et les clips. Il y a même certains groupes qui déploient des théories et des histoires sur plusieurs vidéos. »

« Les groupes de K-Pop lancent souvent des tendances mondiales comme les mix d’imprimés, les chaînes, les jupes d’écolières ou les pantalons cargo. On voit aussi de plus en plus de personnes qui se maquillent comme en Corée. »

« Des groupes comme BTS aident à faire changer les choses. Les gens sont un peu plus ouverts mais la France reste un pays qui a du mal à s’ouvrir aux nouvelles expériences. Elle a besoin d’un temps d’adaptation aux sonorités musicales et à la langue. En plus on doit faire face à beaucoup de préjugés. Par exemple en Corée ils pratiquent beaucoup la chirurgie esthétique, même très jeunes alors qu’ici c’est un sujet très polémique. Les gens voient ces opérations comme négatives mais si les personnes se sentent mieux après est-ce que ce n’est pas à leur avantage ? Je pense aussi au maquillage qui est une forme d’art universel. Là-bas il y a une réelle culture du maquillage et beaucoup de garçons se maquillent, peut-être un sur cinq. Et ce n’est pas du tout vu comme efféminé et c’est très bien. »

« L’un des mauvais côtés de la K-Pop c’est que ce n’est pas un univers très inclusif. Par exemple en Corée on voit peu de personnes en surpoids. On en demande aussi beaucoup aux groupes : les entraînements sont très durs et ils n’ont pas forcément le droit d’avoir une vie privée à côté. »

« Quand on travaille sur un clip on essaie de reproduire exactement la chorégraphie originale en s’aidant de vidéos tutos ou d’entraînement. Nous choisissons les chansons selon nos goûts respectifs : on essaie de se mettre d’accord. Cela dépend aussi de la difficulté car bien maîtriser les danses demande beaucoup de travail, c’est très technique. On étudie les pas à la maison et dans la salle on répète la coordination et les placements. On avance progressivement : séquence après séquence. Avec ou sans la musique. Pendant les tournages on doit aussi assurer le play back mais comme ce n’est pas toujours facile de maîtriser les paroles ça nous arrive de marmonner. Pour les costumes, on fait avec le peu de moyens qu’on a quand on cherche à reproduire ceux des clips originaux. Et on crée nos propres tenues pour nos prestations publiques. »

« En général on est entre 5 et 8 sur les danses. Parfois plus. Mais plus on est nombreuses, plus c’est difficile de se placer correctement. » 

« J’écoute surtout des groupes de garçons mais les danses des groupes de filles sont plus faciles. »

« Je ne crois pas que nous soyons les meilleures danseuses qui existent alors quand on voit des gens s’extasier pour pas grand-chose quand on tourne en public ça nous fait plaisir. »

« YNS nous aide à affirmer nos goûts malgré le regard critique des gens, à repousser nos limites en testant plusieurs styles de musique et de danse. Dans le groupe il y a tous les profils, toutes les origines. Nous avons même eu deux garçons. Nous organisons des auditions pour être sûres que les personnes qui nous rejoignent ont déjà un certain niveau mais on invite tout le monde à venir essayer. D’une certaine façon on montre une nouvelle facette de la K-Pop, plus inclusive. On apporte quelque chose d’intéressant. Il ne s’agit pas juste d’un petit projet : le but c’est de nous ouvrir des portes, d’aller à l’étranger, peut-être de chanter aussi, bientôt. On y pense. »

Reportage photo : Claire Vinson lors d’un entraînement puis une prestation au Japan Tours Festival.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter