Cinq mois après être devenus champions de France, les joueurs du Tours volley-ball vont remettre leur titre en jeu. Les hommes de Marcelo Fronckowiak reçoivent Saint-Jean-d’Illac à Grenon, ce vendredi 20 octobre 2023, à l’occasion de la première journée de Marmara SpikeLigue. L’occasion pour le président du TVB, François Bruneau, d’évoquer son effectif, les objectifs de l’année ou le départ de Pascal Foussard en fin de saison.
Les supporters du Tours volley-ball vont de nouveau vibrer à Grenon. Après leur victoire en Supercoupe, vendredi 13 octobre 2023, face à Chaumont, les hommes de Marcelo Fronckowiak reçoivent Saint-Jean-d’Illac, ce vendredi 20 octobre, à l’occasion de la reprise de la Marmara SpikeLigue (nouveau nom de la Ligue A). Pour cette nouvelle saison, l’équipe a été largement remaniée. Le club tourangeau a décidé de miser sur des jeunes joueurs prometteurs, à l’image d’Antoine Pothron, venu de Toulouse, et de Luca Ramon, qui arrive de Narbonne. « Nous avons gardé quatre joueurs cadres : Aboubacar Dramé, Leandro Nascimento Dos Santos, Zeljko Coric et Michael Parkinson. Puis nous avons souhaité intégrer de jeunes Français prometteurs, qui sont en équipe de France ou aux portes de l’équipe de France. Ils sont encore jeunes mais déjà lancés vers un bel avenir », commente François Bruneau, le président du TVB. Une décision bien accueillie par la Fédération française de volley-ball, qui souhaite voir plus d’internationaux dans les salles de l’Hexagone. « J’ai eu le président de la fédération qui nous a félicités pour ce choix audacieux. À 19 ou 21 ans, ces joueurs ne sont pas encore arrivés à leur maturité mais nous allons pouvoir les aider à s’améliorer par le temps de jeu et par le fait de pratiquer au plus haut niveau. »
En intégrant ces jeunes à son effectif, le TVB fait aussi un pari sur l’avenir. « Nous les avons signés pour trois ans, ce qui est assez long pour le volley, avec l’espoir qu’ils explosent sur cette année et l’année prochaine », avoue François Bruneau. Ce ne serait pas la première fois que des joueurs montrent toute l’étendue de leur talent lors de leur passage en Touraine. Earvin Ngapeth et Barthélémy Chinenyeze, champions olympiques à Tokyo en 2021, sont de bons exemples. Mais si le TVB croit en eux et souhaite les emmener vers leurs premiers titres, ces jeunes joueurs – dont l’Estonien Märt Tammearu – doivent se montrer à la hauteur. Ce qui peut engendrer une certaine pression. « C’est ce que je leur dis : quand vous mettez ce maillot, vous êtes attendus, vous êtes favoris, vous avez un palmarès… Tous les clubs veulent jouer leur meilleur match contre nous. C’est un peu le PSG du volley-ball, sauf que l’on n’a pas les Qataris ! (Rires) » Pour les accompagner dans leur apprentissage du plus haut niveau, les pépites tourangelles pourront compter sur le soutien des cadres mais aussi les quelques recrues plus expérimentées, comme Nicolas Mendez, l’Argentin arrivé de Paris cet été.
Un nul et cinq victoires en préparation
Une partie du groupe s’est retrouvée dès le 23 août afin de commencer la préparation. Quelques joueurs manquaient à l’appel. Aboubacar Dramé est par exemple revenu tardivement, tout comme Michael Parkinson, arrivé à Tours début octobre après sa participation à l’Euro puis au tournoi de qualification olympique avec les Pays-Bas. Les rencontres amicales se sont soldées par un nul et cinq victoires. Le président reste néanmoins prudent : « Le problème, c’est que l’on a joué contre des équipes qui, comme nous, n’avaient pas tous leurs joueurs. » Il est donc difficile de savoir réellement où se situer. « L’idée avec ces matchs amicaux était surtout d’avoir du temps de jeu ensemble, parce qu’il fallait reconstituer un groupe. Sur cette période d’un mois et demi, il fallait à la fois préparer les organismes physiquement et, mentalement, créer un esprit d’équipe », explique-t-il.
Continuant sur sa bonne dynamique, le TVB a ensuite soulevé son premier trophée de la saison en remportant la Supercoupe face aux vice-champions de France, Chaumont. Une cinquième Supercoupe mais aussi un 27e titre pour le club. Si le groupe est resté soudé après la perte du premier set, quelques individualités ont aussi réussi à se démarquer. « Même s’il est fatigué, Michael Parkinson a été élu MVP. Il a fait du bien à l’équipe et a pu faire la différence, notamment sur les contres et quelques smashs. Nous avons également pu compter sur un Luca Ramon qui était bien à la réception et sur les bonnes attaques d’Antoine Pothron. Aboubacar était bien au service et il a bien sûr tenu son rang en tant qu’attaquant », se réjouit François Bruneau. Le président reconnaît qu’il ne s’agit pas « du trophée le plus emblématique » mais ce titre vient valider une bonne période de préparation et le travail réalisé depuis un mois et demi. « La Supercoupe, c’est aussi un premier signal. Cela montre que l’on est prêt », prévient-il.
Le champion de France reçoit le promu
Prêts, il faudra que le capitaine Zeljko Coric et ses coéquipiers le soient contre Saint-Jean-d’Illac, le promu, pour le match d’ouverture de la Marmara SpikeLigue. Et si, sur le papier, ce match semble être une formalité pour les champions de France en titre, le président du TVB sait qu’il faudra se méfier des Girondins, qui auront à cœur de montrer leur potentiel. « Nous ne nous attendons pas à un match facile. Nous allons essayer de gagner pour bien démarrer la saison car, si nous voulons jouer les play-offs, il faut remporter ce genre de rencontre, assure-t-il. Mais ils ne viennent pas la fleur au fusil, ils ont préparé leur équipe pour pouvoir être compétitif en championnat. Ils ne joueront peut-être pas les premiers postes mais, pour ce premier match contre nous, je pense qu’ils vont se mettre la pression pour jouer leur meilleure rencontre de la saison. » Aucun match ne devra d’ailleurs être pris à la légère. « En plus d’en avoir beaucoup, nous n’en avons pas de faciles puisqu’à chaque fois ce sont des rencontres où le petit poucet va donner le maximum, où l’équipe du milieu de tableau va essayer de se montrer… Ça, c’est la difficulté. Il faut toujours avoir une équipe à 100 %. Quand nous ne le sommes pas, nous le payons directement. »
« L’idée, c’est toujours d’aller aux finales. Est-ce qu’on les gagnera ? C’est toujours compliqué de s’engager sur un titre. C’est l’incertitude du sport. C’est tout ce qui rend les choses intéressantes. »
François Bruneau, président du Tours volley-ball
Les Tourangeaux se préparent donc pour « un marathon » de vingt-six matchs. Un chiffre auquel il convient d’ajouter les rencontres de Ligue des champions, de Coupe de France et des play-offs. Cette saison, le calendrier sera plus concentré puisque le championnat débute plus tard que l’année dernière, à cause de l’Euro notamment, et finira plus tôt, en vue des Jeux olympiques de Paris 2024. Le staff devra alors trouver des solutions pour tenter de préserver les joueurs afin d’éviter au maximum les pépins physiques, sous peine de connaître une série de blessures comme celle de la saison passée (Coric, Teryomenko, Palonsky, Nascimento Dos Santos, Ferreira et bien d’autres ont manqué au moins un match chacun). « Ça, c’est un danger. Ceux qui n’ont pas beaucoup arrêté cet été, il va falloir leur faire faire une coupure ou, en tout cas, les ménager. Il faut aussi avoir des remplaçants de très bon niveau pour pouvoir les substituer et apporter autre chose, indique François Bruneau. Il y a aussi des plus petits pépins mais qu’il faut justement bien prendre en compte pour faire en sorte que les joueurs soient prêts pour les matchs, quitte à ce qu’ils en loupent pour se sentir mieux au suivant. »
Objectif play-offs et Coupe de France
Car le TVB remet son doublé en jeu. En championnat, il espère se qualifier pour les play-offs et atteindre au moins les demi-finales. « L’idée, c’est toujours d’aller aux finales. Est-ce qu’on les gagnera ? C’est toujours compliqué de s’engager sur un titre. C’est l’incertitude du sport. C’est tout ce qui rend les choses intéressantes. Et puis, je ne vous cache pas que, pour qu’un championnat soit attrayant, il faut que d’autres équipe puissent aller chercher les titres à notre place. » Parmi ses concurrents directs, le club compte notamment Chaumont, Tourcoing ou Montpellier. Autre objectif pour les Tourangeaux cette saison : conserver leur titre et gagner une douzième Coupe de France.
Au niveau européen, la marche semble malheureusement trop haute. Les hommes de Marcelo Fronckowiak ont hérité d’une poule relevée en Ligue des champions (Trentino, Rzeszow et Ljubljana) et auront fort à faire pour en sortir. Réaliste, le président du TVB admet que le club n’a pas les moyens d’aller chercher une finale dans cette compétition. Le but est alors d’essayer de gagner quelques matchs et, pourquoi pas, se retrouver en CEV cup. « C’est dur sportivement de dire cela mais il faudrait que l’on ait trois joueurs de dimension internationale supplémentaires. Cela permettrait d’aligner une équipe compétitive pour la Champion’s League, que l’on pourrait mettre au repos pour jouer le championnat avec une autre moitié d’équipe. C’est ça un peu l’enjeu. Mais ça, ça correspond à 300 à 500.000 € de budget en plus », observe-t-il. S’il affirme que « le club saisira toutes les opportunités possibles », François Bruneau répète tout de même que l’objectif principal reste le championnat de France.
Cette saison sera par ailleurs marquée par le départ de Pascal Foussard, directeur général du TVB, après plus de quarante ans au club. Son remplaçant devrait être choisi parmi une short list de quatre personnes entre novembre et décembre. « Nous avons des profils d’anciens sportifs et des gens qui tournent autour du monde du sport et du volley-ball », précise le président. Le nom de son successeur ne devrait cependant être révélé qu’à la fin du championnat. Le club espère une transition en douceur. « Pascal arrête en juin mais il pourrait accompagner un petit peu son remplaçant au début de la saison prochaine. Ce n’est pas un arrêt net. Il faut profiter de son expérience et de sa connaissance du volley-ball et du club. » Avant d’entrer, définitivement, dans une nouvelle ère.
Un degré en plus
Le Tours volley-ball reçoit Saint-Jean-d’Illac, vendredi 20 octobre, à 20 h. Tarifs : 8 € ; 4 € pour les étudiants, les personnes en situation de handicap ou les licenciés du TVB. Réservation en ligne sur le site du club.
