Earvin sur toutes les lèvres

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Si l’équipe de France de Volley-Ball tient son succès actuel essentiellement du groupe qui la compose, un groupe soudé, une bande de potes avant tout, Earvin Ngapeth tient une place à part dans cette équipe. Et à chaque retour de l’enfant prodige à Grenon, son nom est sur toutes les lèvres, le match de samedi contre le Brésil, l’a encore prouvé.

« Enfant terrible du volley », le « Nicolas Anelka de son sport », la société médiatique avide de gros titres et de comparaisons hâtives et malvenues a rapidement catalogué Earvin Ngapeth. Le jeune volleyeur est un ovni, presque insaisissable pour ceux qui ne s’intéressent que trop rarement à ce sport. Talentueux comme rarement, Ngapeth assume en dehors une image qui tient plus à la culture hip-hop que celles des terrains de volley. Une image peu commune dans ce sport où l’on est plus habitué à des joueurs ressemblant à des gendres idéaux. Earvin Ngapeth détonne, avec son franc-parler et son refus de l’injustice. Difficile à gérer pour certains, électron libre pour d’autres, Ngapeth ne triche pas et dit ce qu’il pense, avec le risque de s’attirer les foudres comme en 2010 où il avait été exclu de l’équipe de France pour avoir contesté avec trop de virulence les choix de Philippe Blain, l’entraineur de l’époque, qu’il accusait d’offrir des passe-droits à certains pendant que lui se morfondait sur le banc des remplaçants.

Une histoire à des années-lumière de l’équipe de France actuelle, avec laquelle Ngapeth apporte un peu de fraicheur et de folie à ce sport comme en témoigne le cri de guerre de l’équipe « Yavbou » ou les photos officielles décalées avant chaque match officiel. Fer de lance de cette équipe jeune et surdouée, Earvin Ngapeth s’y épanouit et cela se voit. Pourtant hors de question pour ce dernier de se mettre en avant. Il le répète à chaque interview, la force de cette équipe de France c’est d’être soudée, d’être un groupe de potes où personne ne se met en avant.

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Ce samedi, comme à chaque retour à Tours où il a commencé sa carrière professionnelle, son nom était sur toutes les lèvres. Dans les travées de la salle, c’est le joueur cité dans toutes les conversations : « Et t’as vu ce qu’il a encore fait », « c’est un monstre, t’as vu la vitesse du bras quand il attaque », « c’est le meilleur joueur du monde »,… Si les attaques de Rouzier, Tillie, les défenses de Grebennikov, les services de Maréchal ou encore les contres de Le Roux sont salués et appréciés comme il se doit, chaque geste d’Earvin fait un peu plus pétiller les yeux du public de Grenon. Ngapeth a ainsi ce petit truc en plus, spectaculaire et explosif sur le terrain, l’attaquant français est un show-man et cela plaît. 26 points au compteur, des attaques en première main, un attaque dos au filet, une défense version gardien de but et on en passe, Earvin Ngapeth a une nouvelle fois régalé le public samedi en étalant toute la palette de son talent.

Un public qui a vu l’évolution du jeune Ngapeth au début de sa carrière. Déjà à l’époque le gamin, sous la houlette de son père Eric Ngapeth, coach à l’époque du TVB, enflammait les spectateurs. Un talent qui sautait déjà aux yeux. Bien qu’encore tendre et irrégulier, nombreux étaient ceux qui lui promettait une grande carrière. Plus de quatre ans après son départ de Touraine, dans le public personne n’a oublié ses larmes lors de son dernier match sous les couleurs du TVB. En froid avec les dirigeants du club, qui n’avaient pas reconduit le contrat de son entraineur de père, Earvin avait conclu son aventure tourangelle par une défaite en finale du championnat face à Poitiers. Une déchirure pour le compétiteur qu’il est mais aussi pour l’homme intègre et reconnaissant malgré tout.

Passé par la Russie et surtout l’Italie, où il a continué sa progression aux côtés des meilleurs volleyeurs de la planète, Earvin reste accessible et le contact avec le public demeure une banalité : photos, autographes, simples discussions, le volleyeur est abordable. Dans un sport pas encore touché par l’hyper-médiatisation et ses dérives, Earvin Ngapeth ne déroge pas à la règle malgré son statut de star de son sport. Nombreux à Tours cette semaine ont pu le vérifier une nouvelle fois.

Un degré en plus :

Défaite à Tours, ce samedi soir 3-2 par le Brésil au terme d’un match haletant, l’équipe de France a pris sa revanche ce dimanche à Paris en l’emportant également 3-2 contre ces mêmes Brésiliens. Un week-end positif pour les Français en plein coeur de leur préparation pour le Championnat d’Europe qui se déroulera en octobre.

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