Corentin Dubois, un Jocondien champion de France de BMX

Facebook
Twitter
Email

Corentin Dubois se souviendra longtemps de son périple à Avensan, en Gironde. Le 1er juillet 2023, le jeune homme de 27 ans est devenu champion de France de BMX Élite pour la première fois. De ses débuts à ce week-end spécial, le pensionnaire du club de Joué-lès-Tours revient sa carrière, qui pourrait désormais prendre un nouveau tournant.

Une date qui restera gravée. Samedi 1er juillet 2023, Corentin Dubois est devenu champion de France de BMX à Avensan, en Gironde. Une première dans la catégorie Élite pour le licencié du BMX club Joué-lès-Tours. Quelques semaines plus tard, le jeune homme de 27 ans se remémore la course. Il se souvient notamment du moment où il a franchi la ligne d’arrivée. Il réalise immédiatement qu’il vient de gagner. « Sur le moment, c’est génial et je suis vraiment content. Il y a plusieurs choses qui me passent par la tête, comme la saison difficile que j’avais eu juste avant, toutes ces années de travail… C’est dur à décrire mais je suis fier et heureux », raconte-t-il. S’il a déjà remporté une médaille d’or au championnat de France chez les cadets, il assure que celle-ci n’a pas la même saveur. « Je préfère faire un seul titre en élite que plein dans les catégories jeunes. C’est celui que je préfère et surtout le plus important de ma carrière. »

Lorsqu’il arrive en Gironde, Corentin Dubois n’est pourtant pas favori. Et même si de nombreux pilotes sont absents, il ne s’attend pas à monter plusieurs fois sur le podium au cours du week-end. Mais, dès le premier jour de compétition, il devient vice-champion de France de time trial (seul en piste, le cycliste doit parcourir le circuit le plus rapidement possible, ndlr). « J’ai gagné les qualifications. C’était une surprise parce qu’il y avait quand même des gars de l’équipe de France qui étaient là. Et, lors de la finale, j’ai terminé deuxième mais à rien. Nous avions une bonne marge sur les autres », se rappelle le Jocondien. Son chrono et sa médaille d’argent le mettent en confiance pour la course du lendemain. Toujours pas favori, celui qui est originaire de Nouzilly se considère cependant désormais comme « un bon outsider ».

Mais lorsque huit riders se trouvent sur la grille de départ, tout est différent. Il ne faut pas rater sa sortie, ce que le jeune sportif parvient à faire. « À plusieurs, si nous nous loupons un tout petit peu, même d’une demi-seconde, nous pouvons vite nous faire enfermer. La course devient alors très compliquée et c’est difficile de revenir, explique Corentin Dubois. J’ai réussi à ne pas me faire enfermer, à bien partir même, à partir devant. Ça a donc facilité le reste de la course. Une fois que c’était parti en finale, je savais grâce au time trial que j’avais une marge pour gagner. Au final, j’étais deuxième dans le premier virage et je savais que je pouvais revenir. » La concentration, la rapidité et la confiance font ensuite le reste. À l’autre bout de la piste, le vingtenaire est le premier à franchir la ligne d’arrivée. Le titre de champion de France Élite revient à Joué-lès-Tours, dix ans après celui de Vincent Pelluard.

Corentin Dubois lors des championnats de France de BMX à Avensan, en Gironde, samedi 1er juillet 2023. (Crédit : Kaptur)

Un père et un grand-père férus de cyclisme sur route

Corentin Dubois baigne dans l’univers du vélo depuis sa plus tendre enfance. Il grandit auprès d’une famille de passionnés de cyclisme sur route, du côté paternel notamment. Le jeune homme essaie malgré tout plusieurs sports : judo, foot, basket, natation. Il revient finalement aux premières amours familiales mais se dirige vers une autre discipline, le BMX. Il a 7 ans. « Je faisais déjà du vélo chez moi, des petits sauts et tout. J’aimais le risque et les sensations que procurent le BMX : la vitesse, le fait de pouvoir sauter… C’est ce que j’avais envie de faire, en tout cas plus que les autres sports », se remémore le pilote. Et de poursuivre : « Et puis, une fois que la passion est lancée, il y a tout ce qui est compétition, le challenge de faire mieux à chaque fois. C’est ce qui nous faire tenir aussi longtemps je pense. »

La compétition, Corentin Dubois a toujours aimé ça. Dès sa première année de BMX, il participe à des courses. Et pour atteindre le niveau qui est le sien aujourd’hui, il s’est beaucoup entraîné. Sprints sur les routes, musculation dans une salle de Ballan-Miré, exercices sur les circuits, séances de course à pied… Le Jocondien passe près de vingt heures à l’entraînement chaque semaine. Avec ses différentes pratiques, il n’est finalement que trois fois par semaine sur la piste. « Je m’entraîne à Joué-lès-Tours la plus grosse partie du temps mais nous changeons parfois. Nous allons par exemple sur les pistes de Saint-Avertin ou d’Azay-sur-Cher. Nous avons un groupe départemental et, tous les mardis, nous tournons. Ça permet de rouler sur d’autres pistes. Ce n’est pas totalement différent mais toutes les bosses changent, ça permet donc de mieux s’adapter et d’être mieux préparé pour les compétitions », explique-t-il. Selon le cycliste, ces entraînements collectifs présentent des avantages. « Tout le monde se tire vers le haut et nous avons besoin les uns des autres pour être plus forts, affirme-t-il. Nous sommes adversaires en compétition mais nous faisons tous attention aux autres car, si nous sommes seuls, c’est plus dur de s’entraîner. »

Le pensionnaire du BMX club Joué-lès-Tours doit par ailleurs jongler avec ses études. Ce qui n’est pas toujours simple pour celui qui ne parvient pas à obtenir le statut de sportif de haut niveau chaque année. Il essaie alors de s’adapter au mieux. « Je fais surtout en fonction de l’université, où les emplois du temps varient beaucoup. Je regarde mes deux plannings et j’essaie de caler mes entraînements. C’est un peu plus difficile avec le BMX qu’avec un sport collectif ou en salle parce que nous devons, par exemple, apporter notre vélo dans la voiture, nous ne pouvons donc pas le laisser n’importe où. Et nous n’avons pas de douche ici, nous devons donc nous organiser un peu plus que si nous faisions de la natation… », déclare l’étudiant. Au mois de septembre, il commencera un master en économie à l’université de Tours. Des études importantes car, si la discipline se développe, le nombre de sportifs qui réussissent à en vivre reste restreint. Corentin Dubois aimerait être de ceux-là. « Pour le moment, c’est surtout pour pouvoir engranger des connaissances, reconnaît-il. Et, pour l’instant, j’ai l’âge de faire du BMX, je veux donc avoir le meilleur niveau possible, mais ce ne sera plus possible dans dix ans. Je dois donc aussi préparer l’avenir. » 

Des compétitions dans le monde entier

De mars à juillet, puis de septembre à novembre, le rider part en compétition avec son club sur des manches de Coupe de France. Mais, même s’il estime que « le circuit français est l’un des plus relevés au monde », le jeune homme apprécie encore plus parcourir la planète entière afin de se mesurer aux meilleurs, à l’occasion des Coupes d’Europe et du monde. « En allant sur ces compétitions, nous côtoyons forcément des plus gros noms, des pilotes plus forts. Cela nous aide à avoir de meilleurs résultats lors des Coupes de France. Cela nous met un plus haut niveau d’exigence, par conséquent, lorsque l’on redescend au niveau national, nous avons un meilleur niveau », considère Corentin Dubois. Sur les dix manches de Coupe du monde, organisées au cours de cinq week-ends tout au long de la saison, quatre sont déjà passées. Le Jocondien a participé à toutes les épreuves. Mais cela n’est pas toujours possible, pour des questions de budget notamment. « Parfois, c’est vraiment loin et cela fait de longs déplacements. Cette année, les premières manches se déroulaient en Turquie et en Hollande, ça restait accessible. La troisième sera en France, ça va donc le faire aussi. Les deux dernières étapes sont en Argentine. Elles sont dans le même pays, ça regroupe les frais alors nous verrons si j’y vais », indique-t-il.

Cette saison, Corentin Dubois n’est pas encore parvenu à rallier une finale en Coupe du monde mais d’autres résultats sont à souligner. Il est monté pour la première fois sur un podium lors d’une manche de Coupe de France, fin avril, à Trégueux (Côtes-d’Armor). Aussi, quelques jours seulement après son titre de champion de France, le pilote s’est rendu à Besançon, dans le Doubs, pour participer au championnat d’Europe de time trial par équipe. Une compétition de laquelle ses coéquipiers, Romain Racine et Léo Garoyan, et lui ont rapporté une médaille d’argent. De bons résultats qui récompensent des années de travail et qui ressemblent à une revanche après une saison 2022 écourtée à cause d’une blessure au thorax et à la main. « Peut-être que cette blessure m’a fait me remettre en question et repartir sur quelque chose de nouveau. J’ai bien travaillé toute la saison. Tout s’est mieux enchaîné, tout s’est mieux déroulé que les autres années, je suis donc arrivé en forme en début d’année, analyse-t-il. Mais bizarrement, ces dernières semaines, je ne me sentais pas forcément bien. Je sentais de la fatigue. Je n’étais pas super bien à l’entraînement. Finalement, en course, ça le faisait. Tant mieux, je préfère ça ! »

Ces bons résultats pourraient donner un nouvel élan à sa carrière. « Dans tous les cas, ça va changer car maintenant j’ai un titre. Nous avons parfois l’impression de faire ça pour rien parce que, c’est très bien de faire de bons résultats, mais tant que l’on n’a pas de choses plus concrètes, pour plein de personnes, ça ne représente rien. Là, j’ai réussi une performance. C’est une première étape franchie donc c’est cool », expose Corentin Dubois. Et, si certains pensent que porter le maillot de champion de France peut lui mettre une certaine pression sur les épaules, le jeune homme préfère voir le positif : « Il y a plein d’autres trucs derrière. Des sponsors peuvent par exemple se rajouter. J’attends de voir mais, oui, ça peut booster un peu ma carrière, ça peut me permettre d’avoir plus de moyens pour pouvoir réaliser ce que je veux réaliser. » Après quelques semaines de repos, pendant lesquelles il va profiter de son temps libre pour voyager, faire de la course à pied ou regarder le sport, le cycliste repartira sur les circuits. « En septembre, il y a les Coupes de France qui sont importantes pour le club et pour nous, pour faire de bons résultats. Je vais aussi participer à la Coupe de monde à Sarrians, vers Avignon (Vaucluse). Après, il y aura peut-être l’Argentine mais ce n’est pas encore sûr », détaille-t-il. Avec l’objectif de toujours faire le mieux possible, tout en cherchant à s’améliorer à chaque course.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter