Comment Tours se rêve en capitale régionale du rugby

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Le lobbying a duré de longs mois et il a porté ses fruits : opposée à Chartres et Orléans, la ville de Tours a obtenu les faveurs de l’Irlande. C’est elle qui accueillera le centre d’entraînement du XV du trèfle pendant la phase de poules de la Coupe du Monde de rugby au mois de septembre. C’est la première fois que la ville accueille une délégation aussi prestigieuse lors d’une grande compétition internationale. Un essai qui pourrait être transformé dès 2024.

Il y eut une époque où Tours se rêvait ville olympique, avec l’accueil de compétitions nautiques sur le Cher. Ça n’a pas duré très longtemps. Mais la commune conserve des ambitions internationales. Ces dernières années, elle a notamment mobilisé ses installations pour l’équipe de France de volley. Et récemment elle a accueilli un match international de rugby des moins de 20 ans où l’équipe de France a nettement battu les joueuses anglaises.

Le rugby, justement. C’est le nouveau sport sur lequel Tours mise pour asseoir sa réputation de ville sportive (le volley étant peu médiatisé, et le foot hors course avec un club fanion qui restera encore une saison supplémentaire en National 3, la 5e division nationale). Ce n’est pas une nouveauté, la Vallée du Cher accueillant le tournoi à 7 Howard Hinton tous les ans au printemps. Mais le niveau va monter d’un cran dès le 1er septembre avec l’arrivée annoncée des joueurs de l’équipe d’Irlande qui feront du Stade de la Chambrerie leur camp de base pour toute la phase de poules de la Coupe du Monde que la France organise dès le 8 septembre (à partir des quarts de finale, toutes les équipes seront logées en région parisienne).

L’équipe N°1 mondiale en Touraine pendant 1 mois

C’est la première fois que la municipalité réussit un tel coup de force. En 2016 elle avait été camp de base de la République Tchèque pour l’Euro de foot, mais il s’agissait d’un outsider. Là, l’équipe d’Irlande est favorite de la compétition, d’autant qu’elle est actuellement N°1 au classement mondial. L’accueillir nécessite donc de déployer de grands moyens, en l’occurrence un centre d’entraînement tout neuf de 1 200m² dont 300m² de salle de musculation avec 100 000€ d’équipement spécialement acquis pour l’occasion (et qui resservira ensuite pour l’US Tours Rugby).

Mené en 11 mois, ce chantier à 3,5 millions d’€ donne à Tours-Nord un stade aux normes internationales. « Il ne sera plus entretenu comme tel après mais cela restera un très bon terrain d’entraînement » note Eric Thomas, adjoint au maire chargé des sports. Et cela tombe bien car l’élu se verrait bien revoir débarquer des joueurs de rugby d’une autre nation dès 2024, cette fois dans le cadre des Jeux Olympiques où il y aura du rugby à 7. Comme pour l’Irlande en son temps, il ne veut rien annoncer mais on comprend que des contacts avancés sont pris avec des délégations. Parmi les équipes de standing qui pourraient rejoindre les bords de Loire il est question des Fidji ou de l’Afrique du Sud.

Un vrai bilan pas avant 2025

Si l’essai de la Coupe du Monde s’avère transformé, voilà qui pourrait faire de Tours une grande ville de rugby à l’échelle régionale. C’est déjà le cas, l’US Tours comptant 550 licenciés (sur 10 000 au total en Centre-Val de Loire) mais cela peut entraîner encore un boom d’inscription dans le club orange et bleu, et pourquoi pas une dynamique positive sur les résultats de ses équipes, mais également sur le rugby féminin (le centre de la Chambrerie est ainsi dimensionné avec des vestiaires mixtes, pour accueillir un maximum d’équipes).

C’est pour initier cet intérêt que des animations autour du rugby ont déjà eu lieu depuis le début du printemps dans les écoles tourangelles et qu’elles se poursuivront pendant l’été, à Tours-Nord et dans le quartier du Sanitas. Des initiations gratuites pour découvrir la discipline avec un point d’orgue au moment de Sport en Fête, le grand forum de rentrée où les clubs connaissent un pic d’inscriptions. Prévu juste avant la Coupe du Monde, ce sera un premier juge de paix car pour l’instant la ferveur n’est pas encore vraiment montée, comme le reconnait le président chinonais du rugby régional Rodolphe Estève.

Le vrai bilan viendra après donc les Jeux de 2024, voire en 2025 avec l’éventuelle confirmation dans la durée des licences. L’idée sera aussi d’attirer un nouveau public aux matchs du Stade Tonnellé, site que beaucoup fouleront peut-être pour la première fois le 8 septembre puisqu’il accueillera une fan zone avec écran géant pour le match d’ouverture du mondial entre la France et la Nouvelle Zélande.

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