Vendanges : Au domaine de La Taille aux Loups, un savoir-faire en héritage

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Depuis mi-septembre, les vendanges battent leur plein dans le vignoble ligérien. Un millésime 2023 qui s’annonce d’ores et déjà sélectif avec beaucoup de raisin abimé. De quoi obliger à un tri drastique, mais qui sera gage de qualité. Reportage au sein du domaine de La Taille aux Loups.

C’est un doux matin d’octobre qui fleure bon l’automne sur les vignes du Val de Loire. Nous sommes au début du mois des feuilles mortes et le soleil se lève et affiche une belle couleur sur les vignes du Vouvrillon. Les couleurs orangées, commencent à apparaître et au loin en contrebas, une épaisse brume est posée sur la Loire que l’on surplombe.

Nous sommes sur la commune de Noizay, au clos de la Bretonnière, une parcelle de quatre hectares de vignes, propriété de la famille Blot et du domaine de la Taille aux Loups. « Ici on produit du vin en appellation vin de France, car notre chai se situe de l’autre côté au domaine de la Taille au Loup », nous explique Jean-Philippe Blot, le gérant du domaine. Un détail, tant les vins de la famille sont salués, que ce soit ceux faits sur le terroir de Vouvray, ou de l’autre côté de la Loire, sur le Montlouisien.

Ce dernier a pris la succession de son père, l’illustre Jacky Blot, décédé cette année, après l’avoir accompagné pendant de nombreuses années dans la gestion du ou plutôt des domaines.

« On travaillait ensemble, on n’avait pas besoin de se parler pour se comprendre » narre Jean-Philippe Blot, qui sait que ce millésime 2023 sera forcément attendu et qu’il sera observé, étant le premier à sortir depuis le départ du fondateur du domaine. « Je n’ai pas de pression particulière par rapport à cela, et on ne m’en fait pas ressentir non plus à l’extérieur. Mon père était un pionnier avec une vision des choses, il a été là où personne ne voulait aller, cela n’a pas été simple, mais aujourd’hui on lui donne raison. Les méthodes de travail sont en place et restent ».

Jean-Philippe Blot, lors de Vitiloire 2023

La famille Blot c’est en effet aujourd’hui une patte connue et reconnue dans le milieu et par les amateurs de vins avec des parcelles sur Vouvray (ils ont aussi le clos de Venise), sur Montlouis, leur fief initial (avec notamment le très beau clos de Mosny) ou encore sur Bourgueil avec le domaine de la Butte. Au total, près de 70 hectares qui sont choyés.

Jean-Philippe Blot s’extasie de la vue qui s’offre à lui et son équipe de vendangeurs en cette matinée ensoleillée. « J’adore ces moments, je me dis qu’on a de la chance de pouvoir profiter de cette vue et de ces paysages ». Depuis deux semaines et demi, le vigneron a attaqué les vendanges 2023. Il faudra encore une dizaine de jours pour ramasser tout le raisin mur. « On emploie environ 100 personnes pour les vendanges » nous explique-t-il, « et ils sont répartis par équipe d’une vingtaine de personnes à chaque fois. »

Et ici, tout est fait à la main, pas question d’avoir recours à une aide mécanique. Chacun à son rôle, des coupeurs, aux hotteurs qui déambulent dans les allées avec les hottes remplies de raisin, jusqu’aux trieurs, puisque le tri se fait dès la sortie des rangs. « Cela nous permet de garder que le bon raisin, c’est plus de travail au départ, mais c’est le gage d’avoir une récolte de qualité. »

Le tri à la sortie des rangs, un gage de la qualité des vins de la Taille aux Loups

Et pour ce millésime 2023, le tri est encore plus essentiel qu’à l’accoutumée nous glisse Jean-Philippe Blot : « Les grappes sont bien fournies, il y a beaucoup de raisin, mais on en jette environ la moitié car les pluies de septembre ont entraîné une dégradation des fruits. »

Sur place, tout le monde est concentré à la tâche et rien n’est laissé au hasard. Des rangs des vignes, quelques têtes dépassent puis se rebaissent. Parmi celles-ci, on retrouve Hélène et son mari, Gérard, presque octogénaires, et vendangeurs depuis plusieurs années au domaine de La Taille aux Loups. Tous deux retraités, viennent se faire un complément de revenus pendant les vendanges, mais assurent ne pas y venir que pour cela : « On habite Châtellerault et on fait la route tous les jours, on aime venir car c’est convivial et cela permet de rencontrer du monde. Et puis on est dans la nature, c’est joli et agréable d’arriver au petit jour, parfois on croise même des animaux qui traversent les parcelles au petit matin. »

Et même si le dos grince parfois, pour Gérard comme pour Hélène, le plaisir est toujours là : « On a la chance en plus d’avoir Jean-Philippe qui est un patron gentil et formidable » tient à préciser Gérard.

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