Une rentrée aux multiples enjeux pour Ohé du Bateau

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Mardi dernier, au bar le Velpot, le collectif Ohé du Bateau faisait sa rentrée avec en tête les prochaines étapes qui lui permettront de recevoir les clés de la salle tant désirée depuis six ans.

Depuis janvier dernier, c’est devenu un rituel, chaque mardi de 18h à 20h, le collectif Ohé du Bateau se retrouve au bar le Velpot sur la place éponyme pour y discuter du projet, rencontrer les Tourangeaux curieux et / ou intéressés par la démarche. Une permanence pignon sur rue qui avait permis aux Tourangeaux de venir discuter avec le collectif, apprendre à connaître ses membres, sympathiser et pour certains s’investir à leur tour.

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Mardi 06 septembre, après un été passé à se ressourcer en mettant le dossier « Bateau Ivre » momentanément de côté, après des derniers mois intenses et usants qui auront permis à Ohé du Bateau de réussir sa souscription publique et ainsi d’obtenir de la Semivit et la ville de Tours la vente de la salle de la rue Edouard Vaillant, les membres du collectif Ohé du Bateau se retrouvent au Velpot pour leur réunion de rentrée. « La pause estivale était nécessaire » explique Bernard Balmes, le trésorier de l’association. « J’étais personnellement à bout et j’avais besoin de couper un peu. Là on revient plus en forme que jamais, prêts à repartir de l’avant ».

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Un besoin de coupure estivale partagé par beaucoup de membres « historiques » et actifs du collectif qui depuis plusieurs années sont vent debout pour rouvrir le Bateau Ivre. En ce jour de rentrée, ils sont nombreux à être de retour, pour rouvrir le dossier « Bato » : de Claude Bourdin à Benjamin Dubuis, en passant par Carole Lebrun, Laurent Polisset, Kévin Turpeau… des membres de longue date qui ont vu le collectif s’étoffer ces derniers mois au fur et à mesure que la campagne de souscription avançait. Aujourd’hui, le collectif porte ainsi le poids de plus de 1700 sociétaires de la futur coopérative qui reste à créer.

(Re)lire notre article sur les bénévoles d’Ohé du Bateau : Les moussaillons du Bateau Ivre

Parmi ces nouveaux adhérents, certains souhaitent s’investir. Au Velpot, parmi la trentaine de membres présents, des anciens donc mais aussi des nouveaux venus se présenter, se renseigner et proposer ses services. Voici un premier enjeu de taille pour le collectif en cette rentrée : passer d’une structure comptant une cinquantaine de membres il y a un an à une structure de plus de 1700 personnes, dont les voix comptent autant les unes que les autres, à intégrer selon les possibilités et les envies d’investissement de chacun. Beaucoup de questions autour de l’apprentissage de cette nouvelle gestion restent ainsi en suspend : certains évoquent un mode de parrainage, d’autres de l’intégration par les différents labos, ces commissions thématiques plus souples car réunies en petits comités…

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Des nouveaux sociétaires qui impliquent également de nouvelles responsabilités pour Ohé du Bateau. En effet, si l’achat de la salle est désormais acté, cette étape ne reste néanmoins qu’une première marche qui appelle d’autres échéances à court terme et qui poussent le collectif à maintenir et accentuer ses efforts. La première étape arrive déjà rapidement avec le changement de structure juridique et le passage au 20 octobre en SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif), condition sine qua non à la signature du compromis de vente dans la foulée afin de pouvoir récupérer les clés deux mois plus tard, début janvier voire fin décembre, ce qui serait « un beau cadeau de fin d’année » selon Franck Mouget, le président d’Ohé du Bateau.

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Ce dernier, figure de proue du collectif depuis le début de l’aventure en 2010 sait que le plus dur reste à faire pour Ohé du Bateau, que le rachat de la salle a levé une attente forte. Face au planning à venir, ce dernier prévient : « Il faut que l’on fasse attention à ne jamais être guidé par l’urgence mais au contraire il faut que l’on ait toujours un coup d’avance ». Au cours de la réunion, accompagné de Benjamin Dubuis, le secrétaire de l’association, Franck Mouget dirige les débats, répond aux questions, argumente… puis s’efface pour permettre aux autres membres de s’exprimer. Une position de meneur que l’homme assume pleinement même s’il réfute le côté chef de meute régulièrement mis en avant dans les médias comme lors de ce récent portrait paru sur un portail du Monde.fr : « Cela ne me dérange pas d’être la figure de proue parce que cela veut dire aussi se prendre les vagues en pleine tronche, mais ce qui m’intéresse au fond c’est le collectif, le sens qu’on lui donne, pas que l’on parle de Franck Mouget ». Et s’il sait que sa personnalité haute en couleurs a contribué à la médiatisation et à la réussite du projet jusqu’ici, Franck Mouget sait également que cela peut parfois agacer : « Quand on me catalogue en gros titre de pitbull, de chef de meute, cela ne me convient pas parce que c’est à l’opposé de ce que je suis et de ce que je veux pour Ohé du Bateau qui a une dimension libertaire avec une force collective puisée dans la somme des individualités qui la compose. Pour moi c’est cela le plus intéressant ».

Un collectif enrichi donc d’autant d’individus qu’il y a de sociétaires, tous liés par ce projet commun déjà exceptionnel en soi à ce stade,  mais pour lequel il reste beaucoup à faire.

Un degré en plus :

Les étapes conduisant à la réouverture du Bateau Ivre sont encore nombreuses. Si la SCIC devrait être créée au 20 octobre prochain (ce qui devrait être l’occasion d’un premier rendez-vous festif), le collectif Ohé du Bateau devrait récupérer les clés de la salle fin 2016- début janvier 2017, l’occasion là aussi de marquer le coup par un gros événement nous dit-on. Puis viendra l’étape des travaux, estimés aux alentours de 400 000 euros, que le collectif aimerait entamer lors du premier trimestre 2017. Avec actuellement 264 000 euros plus 100 000 euros de la Région à venir une fois la SCIC créée, Ohé du Bateau,  qui rachète la salle au prix de 270 000 euros, devra logiquement passer par un emprunt pour réaliser les travaux nécessaires à la réouverture. Un emprunt qu’ils espèrent le moins gros possible cependant.  Pour cela, les membres du collectif rappellent qu’il est toujours possible d’adhérer à la SCIC en prenant des parts à 100 euros l’unité. Par ailleurs différents projets devraient voir le jour à commencer par une vente aux enchères d’une trentaine d’œuvres d’arts, afin de gonfler la cagnotte en sa possession.

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