Ils étaient environ 50 à s’être rassemblés devant l’Hôtel de Ville de Monts hier après-midi, sous une pluie battante. A l’appel de la Confédération paysanne, des agriculteurs, des militants politiques, syndicaux ou des habitants de la commune se sont mobilisés pour un rassemblement contre l’extension du Gaec (Groupement agricole d’exploitation en commun) de la Tardivière à Monts. Cette extension, si elle se fait, amènera l’exploitation en question à regrouper 1800 animaux, bovins et caprins.
Du côté de la Confédération Paysanne on dénonce une agriculture intensive, subventionnée par l’Union Européenne qui « encouragerait ces « fermes-usines » en attribuant ses subventions proportionnellement à la production des exploitations ». Des fermes industrielles qui selon eux, sont un risque pour les emplois parce qu’elle vont causer « la destruction des petites et moyennes exploitations », mais sont aussi nocives pour l’environnement à cause de « l’épandage du fumier et du lisier qui va se faire au mieux dans le nord du département dans une zone humide, au pire sur l’exploitation, ce qui présente un danger de pollution pour le bassin de l’Indre ».
Il y a bien eu une personne venue défendre la ferme du Gaec, expliquant que « de toute façon les petites structures sont condamnées ». Un constat qu’avait déjà fait l’ UDSEA (Union Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) qui dépend de la FDSEA (Fédérations Départementales des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et qui soutient l’extension de l’exploitation.
Des riverains sont également venus exprimer leur inquiétude et témoigner des désagréments, notamment olfactifs, causés par la proximité de la ferme incriminée, comme cette voisine venue témoigner : « l’été je ne peux pas garder les fenêtres ouvertes chez moi ». Quelques-uns dans le public ont d’ailleurs noté que cette extension se faisait non pas en zone rurale, mais dans un espace périurbain voire urbain et donc sujette à gêner nombre de personnes autour.
Le Conseil Municipal de Monts doit se prononcer sur l’enquête publique mercredi soir, puis ce sera au commissaire-enquêteur de donner son avis, avant que le préfet de Région ne valide ou pas ce projet d’extension. Dans tous les cas, les manifestants présents hier semblaient déterminés à se faire entendre, quitte à engager un rapport de force pour obtenir gain de cause.