Sauf nouvelle vague Covid, on peut espérer une reprise en nombre des événements publics dans les prochaines semaines et les prochains mois. Ça repart déjà pour les mariages, en attendant la Foire de Tours du 2 au 11 juillet, ou plusieurs salons tourangeaux déjà programmés en octobre. Des événements qui brassent beaucoup de monde… et qui nécessitent bon nombre de matériel pour des stands qui brillent. Que faire de tout ça une fois les portes refermées ? Une nouvelle association nous présente son projet.
Malak Jaber a créé sa société Orchestral Event en fin d’année 2019, « au plus mauvais moment » lâche cette Tourangelle sortie d’une école parisienne. Installée Rue Colbert, dans les locaux d’un restaurant libanais appartenant à sa famille, elle commence tout juste à entrevoir le bout du tunnel dans lequel elle s’est enfoncée avec l’apparition du coronavirus : « Les contrats j’en ai peu cette année, c’est plutôt pour l’année prochaine » souffle-t-elle. Ça ne l’empêche pas d’avoir des projets. Le 17 juin, elle organisait une grande réception au Château d’Amboise… Ainsi que le lancement de son association Gach’Patou, en collaboration avec deux amies rencontrées pendant sa formation dans le XVIe arrondissement de la capitale (Alix Marot et Stéphanie Ezelin).
Son idée s’inspire de ce qu’elle a vu dans d’autres régions mais n’a pas trouvé en Centre-Val de Loire : animer une structure capable de récolter puis stocker les déchets de grands événements dans le but de les offrir à des personnes en difficulté, ou de les réutiliser à des fins de formation. Une ambition écoresponsable, donc. « C’est une attention que j’avais déjà dans mon univers professionnel, par exemple en utilisant des fleurs stabilisées ou des cadeaux d’affaire 100% écolo » explique la jeune femme.
Objectif : donner envie de travailler dans l’événementiel
« Mon idée ce n’est pas de revendre mais de monter un projet solidaire » expose Malak Jaber qui a réquisitionné les anciens locaux du Sydon Rue Edouard Vaillant dans le but de stocker tout le matériel qu’elle peut récupérer, du bouchon de liège au podium en passant par les nœuds, les nappes, les verres… Tout ce qui aurait pu finir à la poubelle. « Quand on fait des événements, notamment des mariages, beaucoup de choses sont jetées et c’est impressionnant. On pourrait les réutiliser. »
Gach’Patou devrait prendre son envol avant la fin de l’année 2021. Ses trois créatrices souhaitent aller dans les établissements scolaires ou les Pôle Emploi pour parler de leur métier, proposer des formations et des ateliers en direct, par exemple de confection de décoration avec les méthodes do it yourself. Avec l’espoir de créer des vocations. « Beaucoup de personnes connaissent l’univers de la restauration mais pas des traiteurs, on veut aussi leur faire rencontrer des DJ, des fleuristes, parler de la sécurité, des voituriers, du rôle d’organisateur de réception qui – malgré la crise – a de fortes perspectives de développement. Je suis peut(être naïve mais je suis très optimiste. »
Un partenariat en vue avec Tours Evénements
Via des associations, le matériel serait également donné à des personnes qui ont peu de moyens pour organiser leur mariage ou une réception : « J’en vois tous les jours » assure Malak Jaber. Elle lance donc un appel aux dons, et compte se rapprocher de Tours Evénements qui multiplie les manifestations et a forcément pas mal de résidus à gérer… alors qu’ils peuvent encore servir car ils sont en bon état. « Nous voulons leur offrir une seconde vie » insiste la créatrice de Gach’Patou qui vient de se lancer sur les réseaux sociaux.
« La crise du coronavirus m’a permis de me remettre en question par rapport à mon métier, pour le réinventer et l’améliorer. Sans elle je n’aurais jamais pensé à créer cette association » disserte encore la cheffe de projet. Ainsi, son événement amboisien était déjà en bonne partie décoré avec de la récup’. Et ce n’est donc que le début. « Ça me tient vraiment à cœur » conclut Malak Jaber.