Un an de Covid en Touraine : « Chez VLAD on a rempli une mission de service public »

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En Indre-et-Loire, la première vague de l’épidémie de coronavirus coïncide avec le début du mois de mars 2020. Oui, cela fait un an. 12 mois qui nous semblent avoir duré une éternité. Que peut-on en retenir à froid ? Quel ressenti ? Quelles leçons ? Aujourd’hui on en parle avec Jean-Louis Jarry, président de la société VLAD qui produit des batteries à Parçay-Meslay, notamment pour le secteur médical.

L’information avait fait la Une de l’actualité tourangelle au mois d’avril 2020, au cœur du premier confinement anti-Covid : VLAD annonçait un triplement de sa capacité de productions de batteries pour respirateurs artificiels, ces machines destinées à assister les malades placés en réanimation. A l’époque, les services de soins intensifs saturent dans tout le pays et le gouvernement annonce sa volonté de passer de 5 000 à 14 000 lits potentiellement disponibles pour accueillir les patients Covid dans les hôpitaux : « L’Etat a demandé à la société Air Liquide de produire 10 000 respirateurs en deux mois. Nous étions à l’heure et au rendez-vous pour leurs batteries et ainsi réaliser cette mission de service public » résume Jean-Louis Jarry qui préside l’entreprise tourangelle.

Résultat : en quelques semaines, 6 000 batteries sortent des chaînes de production de Parçay-Meslay au nord de Tours… « L’avantage c’est que nos salariés sont polyvalents et tournent régulièrement sur les différentes activités. Nous avons donc pu concentrer l’ensemble des équipes sur les modèles médicaux » se remémore le dirigeant avant de développer : « La société s’est mise en ordre de marche et tout a été parfaitement bien géré. Humainement ça a été extraordinaire. Les gens se sont pris au jeu, il y avait une sorte d’euphorie car ce défi donnait du sens à notre travail. On était à notre modeste échelle des sauveurs pour celles et ceux qui travaillent à l’hôpital et les malades en réanimation. La dynamique était très positive. »

Hors pic Covid, les batteries dédiées au secteur de la santé représentent 75% des activités de VLAD, contre 25% pour d’autres secteurs économiques. 20% des produits fabriqués sont exportés dont 80% en Europe, le reste au Moyen-Orient, aux Etats-Unis et, parfois, en Amérique du Sud.

Cela dit, Jean-Louis Jarry le précise et insiste : « En 2020 VLAD n’a pas triplé son chiffre d’affaire. » Le surcroit de commandes de batteries pour respirateurs a compensé la réduction de besoins pour d’autres clients. Ainsi, la croissance de l’entreprise « n’a pas été celle qu’on attendait » mais elle est comprise entre 8 et 10%. Elle compte actuellement 72 salariés contre 65 au printemps 2020, et d’autres embauches sont envisagées cette année (même si certains recrutements s’avèrent compliqués, en particulier pour trouver des ingénieurs).

Pas de recours aux aides de l’Etat

A l’inverse de beaucoup de sociétés françaises, c’est donc avec le dirigeant d’une structure en bonne santé que nous échangeons, celui-ci assurant n’avoir eu recours à aucun dispositif d’aide Covid de l’Etat, et il n’a pas non plus fait appel aux fonds déployés pour le plan de relance : « On n’est pas en difficulté donc j’estime qu’il faut être raisonnable. Notre rentabilité a été maintenue car nous avons eu moins de frais : plus de voyages, plus de salons, plus de restaurants, plus d’hôtels et les voitures roulent moins. En faisant moins de chiffre d’affaire on maintient notre niveau de rentabilité voire on l’améliore. » Une situation qui encourage même le président à envisager une évolution durable de ses méthodes de commercialisations :

« Cela pose la question de l’intérêt des salons. Quand tout le monde y sera, si nous n’y sommes pas, on verra si nous sommes capables de résister. En attendant on pense faire un mix entre les rencontres en présentiel et les vidéoconférences. On voyagera peut-être moins. Au lieu d’aller en Italie trois fois par an ce sera une fois, et deux autres rencontres en visio. On s’est habitués à travailler comme ça. »

Comme beaucoup d’autres sociétés, VLAD a également mis en place le télétravail. Inexistant avant la pandémie, « faute de demande » d’après Jean-Louis Jarry, il concerne aujourd’hui « à peu près 50% des effectifs hors production. » « On n’impose rien et nous faisons un roulement » décrit le président de l’entreprise de Parçay-Meslay qui prépare des discussions afin d’établir une organisation pérenne intégrant le travail depuis son domicile. De nouveaux défis à relever au cœur d’un vaste plan de développement comprenant une intensification de la production et – peut-être – l’acquisition d’autres sociétés pour agrandir le spectre actuel. Autant de projets qui font dire au dirigeant que l’époque du triplement de la capacité de fabrication de batteries pour respirateurs artificiels « c’est assez loin. Depuis on a fait beaucoup de choses. »

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