Tourangeau en Vadrouille : Un an au Burkina Faso avec Sébastien

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Nouvel épisode de notre série « Tourangeau en Vadrouille » avec ce reportage du journaliste tourangeau Sébastien Brangé. Ce dernier nous livre un portfolio légendé sur le Burina Faso. Un reportage s’étirant sur un an et retraçant les troubles qu’a connu ce pays entre l’automne 2014 et l’automne 2015.

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Le 30 octobre 2014, des milliers de manifestants prennent d’assaut l’Assemblée Nationale et y mettent le feu. Quelques instants auparavant, les députés burkinabés étaient invités à voter pour un référendum portant sur la modification de l’article 37 de la Constitution. Il s’agissait pour le président Compaoré, en place depuis 27 ans, d’avoir la légitimité constitutionnelle pour briguer un énième mandat. Depuis des mois, la pression venait de toute part. Face à la détermination populaire le dictateur déchu fuira le pays deux jours plus tard. Il y aura une trentaine de mort et plus de 200 blessés.

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Le siège du Balai Citoyen à Ouagadougou. Le Balai Citoyen est un mouvement de la société civile né un an avant la révolution burkinabée et qui a été leader dans la contestation et à l’avant-poste le jour de la révolution. Mouvement légaliste et pacifique, il invite la population à transformer les valeurs d’intégrité, de solidarité et d’honnêteté en actions concrètes. Depuis la révolution, le Balai Citoyen essaime son idéologie et sa méthode insurrectionnelle en Afrique de l’Ouest.

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La place de la Nation rebaptisée par les Ouagalais « Place de la Révolution » en hommage aux nombreuses manifestations qui s’y sont déroulées et qui a été le point de départ de l’insurrection du 30 octobre 2014. Au loin la fumée des bâtiments en feu. Auparavant zone militaire, donc interdite, la place est aujourd’hui le lieu de toutes les manifestations.

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L’Assemblée Nationale après l’insurrection. Aujourd’hui encore elle est toujours en l’état. Suite à l’insurrection un gouvernement de transition a été mis en place avec des personnes de la société civile sous l’impulsion du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, qui deviendra le premier ministre de la transition et Michel Kafando le président. La mission principale de la transition est d’organiser des élections au plus vite. Les membres de l’ancien parti au pouvoir ainsi que les députés de l’ancien régime qui ont soutenu Compaoré ne peuvent plus participer à la vie politique et institutionnelle du pays.

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Université de Ouagadougou. Les Burkinabés découvrent la liberté d’expression. Partout des clubs de réflexion, des mouvements de toute nature éclosent. Ici les étudiants prennent la parole autour d’un thème et débattent.

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Le 16 septembre 2015. Alors que les élections doivent se tenir dans quelques semaines à peine, les militaires du Régime de Sécurité Présidentielle (RSP), avec à sa tête le général Diendéré, prennent en otage le président Kafando et son premier ministre ainsi que d’autres membres du gouvernement. Le général dissout le gouvernement, ses hommes sèment la terreur dans tout le pays. La communauté internationale réagit mollement. En coulisses les militaires de l’armée régulière, soutenu par la transition et la population, organise la riposte et convergent de tout le pays pour fondre sur le camp du RSP qui est au cœur du palais présidentiel. Opposé à ce coup d’état sanglant, la population burkinabée s’insurge à nouveau et installe des barrages un peu partout.

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Les militaires des Forces de Défense et de Sécurité (armée régulière), le jour de l’assaut sur le camp du RSP où 300 hommes du RSP sont retranchés. Trois jours avant, les membres du gouvernement de transition ont été libérés, avec notamment l’aide des forces spéciales françaises.

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Au loin le rond-point des martyrs avec juste derrière le palais présidentiel. Après quelques tirs d’artillerie et des échanges nourris aux abord du palais, de nombreux éléments du RSP se rendent. Les heures du général putschiste sont comptées. Il finira par se réfugier à l’ambassade du Vatican. Il sera arrêté par les FDS le lendemain et incarcéré en attendant son procès. Le coup d’état n’aura duré qu’une semaine.

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Quelques jours après l’assaut et après que les poches de résistances eurent été réduites, les FDS exhibent sur la place de la Nation les véhicules du RSP. Le RSP était ce qui faisait le ciment du régime de Compaoré et était craint par la population. Sa dissolution est prononcée le 25 septembre 2015. C’est une liesse populaire qui éclate sur la place de la Nation. Le Burkina est débarrassé du cancer qui rongeait le pays depuis 27 ans. On compte plus de 200 blessés et une dizaine de mort.

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Fin novembre 2015. Moins de deux mois après le coup d’état, la campagne électorale pour les présidentielles bat son plein. Ici au stade du 4 août, c’est le dernier meeting du favori, Roch Marc Christian Kaboré, issu de l’ancien régime et opposant de la dernière heure à Compaoré. Il bénéficie de l’appui de nombreux partis et d’un véritable soutien populaire. Il est élu au premier tour avec 53% des voix.

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Somgandé, quartier nord de Ouagadougou. Un homme pose fièrement avec son fils après avoir voté. Agé d’une quarantaine d’années, il explique que c’est la première fois qu’il vote librement et sereinement puisque ces 27 dernières années les dés étaient pipés. Pour lui c’est important que son fils comprenne ce qu’est la démocratie. Les votes se sont déroulés dans le calme et sous la surveillance étroite de très nombreux observateurs. Fait exceptionnel, il n’y aura aucune contestation d’aucun des 14 partis en lice.

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Une rue de Ouagadougou au soleil couchant. Le Burkina Faso a connu une année extrêmement mouvementée : une révolution réussie, un dictateur chassé, un coup d’état combattu et un gouvernement de transition qui réussit à organiser les premières élections démocratiques et civiles du pays. Le lendemain de la formation du gouvernement du nouveau président du pays, Ouagadougou est frappé par un attentat revendiqué par AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) qui a fait 30 morts.

crédits images : Sébastien Brangé

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