Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.
La procrastination, doublée de la théorie du chien qui se mord la queue, élevées au rang d’arts majeurs. Et d’appât commercial imparable. Cette brasserie sait attirer le chaland, y’a pas à dire. Le chaland déjà aviné et/ou doté du QI d’une huître, certes, mais quand même : ça fait un paquet de clients potentiels.
«Ah trop bien, on revient demain, la mousse est gratos !». Sauf que le lendemain, la discussion avec la serveuse risque fort de durer jusqu’à ce que le patron intervienne, puis jusqu’à ce que le molosse à oreillette (espèce en voie d’invasion) intervienne. Ou alors vous êtes aussi bête que discipliné et vous revenez tous les jours pour voir si à tout hasard le panneau n’a pas changé, mais vous restez discret et poli.
Explication pour celles et ceux qui n’auraient toujours pas saisi le truc (et qui, du coup, seraient tentés après la lecture de cette chronique d’aller quand même faire un tour à la gare demain) : en linguistique, «demain», on appelle ça un déictique, c’est-à-dire un terme qui n’a de sens que dans le cadre d’une situation unique. Par exemple, si tu utilises «demain» le 14 février, ça renvoie au 15 février, mais si tu l’utilises le 15 février, ça renvoie au 16 et ainsi de suite jusqu’aux calendes grecques qui, elles, ne sont pas un déictique, ni des cadres qui protègent les radiateurs des voitures à Athènes.
On a aussi vu une variante de l’écriteau dans une brasserie belge, «Free beer today». Elle a fermé au bout de trois jours.
Un degré en plus
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