Signes des Temps #57 Street office, place François Sicard

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

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A une douce époque où la rue est en train de devenir cet espace où – en plus de te faire renverser par une voiture, de recevoir une tuile ou une pierre sur la tête ou de te faire mordre par un chien ou son maître irascible – tu risques aussi de te faire tirer dessus à la kalach ou écraser par un poids lourd, certains ne s’en font pas.

«Dans la vie faut pas s’en faire/Alors je ne m’en fais pas!» écrivait Albert Préjean pour l’Opérette Dédé en 1921 dans une France décimée, qui venait de perdre 1,4 millions de personnes en 4 ans, soit à peu près 10 % de la population active masculine et une moyenne de 933 morts par jour. Bon y’avait ni BFM, ni Twitter, ni Facebook, ni Christian Estrosi, donc ça avait beaucoup moins de visibilité.

Bref, pas éligible à la mode du home office vu son métier, ce jeune électricien confortablement installé en pleine rue n’écoute pas d’opérette (mais du bon vieux rap américain old school diffusé à un volume certainement pas aux normes EDF), mais une chose est certaine : il ne s’en fait pas. Mais alors pas du tout : il bosse, quoi.

Il a étalé ses carottes pour «sécuriser son espace de travail» comme le dirait joliment un document administratif de base, il a déplié son bureau, installé sa chaise roulante, posé délicatement sa bouteille de Quézac bien fraîche à ses côtés et il a attaqué sa journée pépère, se souciant comme de l’an 40 (une autre chouette période de l’histoire de notre beau pays) des passants et des journalistes désœuvrés qui le prennent en photo (y’a pas d’actu chaude en ce moment, alors faut bien trouver à bouffer).

Si on se mettait tous à sortir faire dans la rue, dans les parcs et aux terrasses de café tout ce qu’on peut y faire aussi bien (voire mieux) qu’assis enfermé dans un bureau, la face de la société et du monde (et le chiffre d’affaires des cafetiers) en serait radicalement changée.

Vivre nu ? Pourquoi pas – surtout en ce moment, ça détend. Bosser dans la rue ? Oh oui ! Que la fête (du travail) commence !

Un degré en plus

> Retrouvez toute la collection des «Signes des Temps» en cliquant ici.

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