Signes des Temps #41 Gendarmes en chaleur au Jardin Botanique

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

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«Police partout, justice nulle part» taguaient nos cousins préhistoriques de mai 68. Un demi-siècle plus tard, tu as plutôt tendance à trouver ça rassurant de voir tous ces gendarmes qui pullulent partout quand tu fais ta balade dominicale au Botanique avec ton jeu de Molku (oui, oui, vérifiez si vous voulez, mais ça se prononce bien comme ça, y a pas de quoi rire, c’est du finnois), parce que tu finis par te dire que ça peut te péter à la gueule et de préférence n’importe où et à n’importe quel moment.

Par les temps qui courent (comme des lapins dans les phares d’un 38 tonnes), les Français n’ont jamais autant aimé les uniformes (enfin on partait d’assez bas, donc les chiffres ne sont pas monstrueux non plus, hein). Mauvaise Langue dirait que c’est pour ça qu’ils se lâchent un peu dans les manifs, en ce moment, les uniformes. C’est classique : le capital sympathie c’est un peu comme le Nutella, plus tu en disposes, plus t’as envie de vite tout le bouffer.

Bref, entre les gosses qui en font des élevages en appartement et ceux qui te hurlent qu’il ne faut surtout pas marcher dessus, ils ont de beaux jours devant eux, ces gendarmes. Des bestioles qui ont la particularité de copuler en se tournant le dos, ce qui, entre nous soit dit, est toujours plus élégant qu’avec un sac poubelle sur la tête. Et c’est tant mieux que ce soit esthétique, parce que ça dure entre 12h (pour les éjaculateurs précoces, et Dieu sait ce qu’il y en a chez les gendarmes) et 7 jours (pour les peines à jouir, et Dieu sait ce qu’il y en a chez les gendarmes).

L’hypersécurisation généralisée de notre société laisse donc entendre que cette espèce plutôt coriace est en voie de développement massif et qu’on va bientôt pouvoir bénir Daesh de faire enfin descendre la courbe du chômage : le recrutement en CDI de militaires, de policiers et d’agents de sécurité de tout poil devrait, dans les mois et les années à venir, exploser aussi sûrement qu’une bonne vieille ceinture de kamikaze.

Pour finir sur une note de poésie quand même, rappelons que l’autre surnom de ces bébêtes assez inoffensives c’est «cherche-midi» et qu’il est donc inutilement compliqué de les observer à 14h ; et que leur nom greco-latin c’est «pyrrhocore», qui, en exagérant à peine, pourrait se traduire par «bête de feu». Ce qui aurait dû logiquement dériver en «pompier» plutôt qu’en «gendarme», du coup. Mais nature et linguistique ne font pas toujours bon ménage.

Un degré en plus

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