Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.
Il est midi et il faut presque allumer la lumière pour y voir clair alors que l’appartement est exposé plein sud. Quel triste ciel de novembre… Quand on sort, le froid picote déjà les oreilles, les manteaux qu’on porte font le poids d’un poulet rôti. Et on dirait qu’il bruine. Pas de doute, c’est un temps de saison. L’été indien nous semble presque aussi loin que l’époque où on pouvait monter dans le train sans masque sur le visage. Il faut vraiment penser à retrouver les gants cachés au fond du placard…
Et puis tu surgis. Toi l’intrépide, qui frétille sous la brise.
Cette flamboyance au cœur de l’automne pourrait réjouir un wagon entier du métro parisien. Ce teint coloré au naturel c’est plus chaleureux qu’un maquillage appliqué. Cet aplomb attire le regard, cette candeur captive l’esprit. Tu es planté là et tu occupes l’espace avec majesté. Pas question de te déraciner, encore moins de te bousculer, peut-être juste de te cajoler.
Tu t’élèves vers le ciel et tu me fais décoller, léviter même, un peu.
Garde tes couleurs le plus longtemps possible. Sois ce condiment acidulé dans un ciel morose. Le pigment qui va sublimer la toile. Et quand le vent soufflera, tu virevolteras. Je veux ton aplomb, je veux ton flegme, je veux ton esprit de renaissance permanent, je veux pouvoir t’admirer encore et encore. Je veux que tu restes là pour enjamber les saisons avec toi.