Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.
Dans le monde d’avant, il fallait parfois faire 350m pour passer un coup de téléphone
Dans le monde d’avant, la télévision était en noir et blanc
Dans le monde d’avant, mon arrière-grand-mère était encore en vie
Dans le monde d’avant, on écrivait des lettres au lieu de s’envoyer des Whatsapp
Dans le monde d’avant, on pouvait fumer des cigarettes au menthol
Dans le monde d’avant, on partait au travail en armure
Dans le monde d’avant, il fallait frotter deux pierres pour faire du feu
Dans le monde d’avant, j’avais des posters de la Star Ac’ sur les murs de ma chambre
Dans le monde d’avant, on décorait ses murs avec des dessins de mammouths plutôt que des cadres de New-York
Dans le monde d’avant, on lavait son linge à la rivière
Dans le monde d’avant, il fallait plusieurs jours pour faire Paris-Tours
Dans le monde d’avant, on portait plus souvent des perruques que des masques
Dans le monde d’avant, on allait au banquet plutôt qu’au restaurant
Dans le monde d’avant, je détestais les courgettes
Dans le monde d’avant, on dansait la valse plutôt que le jerk
Dans le monde d’avant, on dansait le jerk plutôt que la tektonik
Dans le monde d’avant, on dansait la tektonik plutôt que la house
Dans le monde d’avant, on buvait le rosé sans pamplemousse
Dans le monde d’avant, personne ne tiquait sur les blagues misogynes
Dans le monde d’avant, on n’avait pas de congés payés
Dans le monde d’avant, les hôpitaux n’existaient pas
Dans le monde d’avant, Brad Pitt et Britney Spears n’étaient pas nés
Dans le monde d’avant, Marilyn Monroe et Michel Piccoli n’étaient pas nés
Dans le monde d’avant, Louis XVI et Anne de Bretagne n’étaient pas nés
Dans le monde d’avant, on mangeait avec les doigts
Dans le monde d’avant, c’était mardi
Le monde d’avant est un mirage. Le monde d’aujourd’hui ne sera jamais celui d’hier. Comme le monde de midi n’est déjà plus celui de minuit. La Terre évolue chaque seconde. Simplement, certains éléments subsistent plus longtemps que d’autres. Une partie semble s’envoler en un instant tel un pissenlit soufflé par un enfant. Une autre s’accroche vaille que vaille, comme ce panneau de l’Île Balzac qui menait vers une cabine téléphonique et renvoie aujourd’hui vers une fausse piste. De ce qui disparait on garde des souvenirs, avec ce qui reste on s’en construit. Certains trouvent que c’est mieux maintenant et d’autres moins bien. Le cumul de nos expériences forme un certain présent, jamais figé, forcément soumis à interprétations. Le monde d’avant est un mirage. Le monde d’après c’est déjà maintenant.
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