Signes des Temps #130 : Un matin, un rebelle… place François Sicard

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

«Partir, c’est mourir un peu». On connaît l’adage, pourtant jamais l’être humain occidental n’a eu autant la bougeotte. A croire qu’il est un peu suicidaire, donc.

A notre belle époque, vols low cost aidant, on aime bien boucler sa valise pour un oui ou pour un non et contribuer dans la joie et la bonne humeur au crachat de kérosène dans une atmosphère terrestre déjà bien entamée. La valise (et dans une moindre mesure, le camion de déménagement) a peu à peu supplanté le chien dans la fonction de meilleur ami de l’Homme.

Sauf que là, place François Sicard, un matin, un rebelle a dit stop. De retour d’un énième week-end prolongé dans une destination touristique à portée d’aéroport, ça l’a pris à la gorge et il a décidé du jour au lendemain de tout plaquer pour devenir casanier. Finies les insatiables envies d’ailleurs, terminés les posts Facebook exotiques pour épater des amis qui de toutes façons n’étaient plus épatés du tout car ils partaient tout aussi souvent un peu partout aussi, adios les photos tellement nombreuses et banales qu’elles n’étaient jamais triées ni tirées et, donc, jamais mises sous forme d’albums et jamais montrées.

Ce révolutionnaire des temps modernes s’est levé un matin avec une escapophobie carabinée et s’est juré de faire comme son arrière grand-mère : ne plus jamais mettre les pieds en dehors du 37 ! Son arrière grand-mère avait vécu plutôt heureuse et jusqu’à un âge avancé sans quitter sa Touraine du Sud à l’exception de trois ou quatre visites à Tours : pourquoi donc se compliquer la vie à prévoir des voyages, à s’organiser, à faire des listes de trucs à emmener, à boucler des valises, à faire la queue dans des gares, puis des aéroports, puis des files des taxis, devant des musées et des châteaux, puis les mêmes choses lourdes, fastidieuses et chronophages au retour…

Un matin donc, exaspéré d’avoir gâché autant de vacances et de week-ends depuis sa plus tendre enfance, il a violemment repris sa vie en main :  il a foutu sa valise sur le trottoir près d’une poubelle et il s’est fait faire un T-shirt «J’emmerde l’industrie du tourisme !» qu’on le voit régulièrement porter dans les rues de la ville qu’il ne quitterait donc plus jusqu’à son dernier souffle.

Un degré en plus

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