Signes des Temps #129, La Fin est proche, rue de la Scellerie.

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

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«Everything must go» disent les panneaux chez les commerçants anglais. C’est moins définitif, parce que les objets soldés à prix sacrifiés (vous le sentez bien, hein, le sens du sacrifice ?) en effet vont bien quelque part, ils ne disparaissent pas ! Ils vont rejoindre nos étagères poussiéreuses dans la joie et la bonne humeur de l’inutilité généralisée et de l’accumulation forcenée.

Tout doit disparaître, donc.

Les porcs et le #balancetonporc, les boutons nucléaires de Donald Trump et Kim Jong Un, le projet de Notre Dame des Landes et les Zadistes qui le combattent, France O’Riordan, Johnny Gall, Dolores Hallyday, une certaine idée de la langue française, les soirées sans smartphones, les rencontres sans lendemain (l’air du temps semblant nous dire qu’il vaut peut-être mieux pas de rencontres du tout finalement), les villages sans rocade et sans zone commerciale.

Tout doit disparaître.

Les invendus puis celles et ceux qui les achètent («Hors de ma vue, clientèle !»), les produits de dernière nécessité qui permettent à tout un chacun de finir de dépenser chaque mois les sous en trop qu’il ne lui reste pas vraiment.

Tout doit disparaître.

Tabula rasa, «Attila, reviens finir le boulot tout de suite !», tournée de round-up pour tout le monde, calotte glaciaire décalottée, montée des eaux, immersion totale, expansion inexorable du septième continent (et disparition simultanée du septième ciel).

Tout doit disparaître.

Magie de l’ambiguité des mots, comme celle ici du verbe «devoir» : de l’obligation à l’impondérable et passant par la supposition. Tout détruire pour mieux reconstruire, «ce qu’il faudrait c’est une bonne vieille guerre», c’est plus ou moins écrit dans la Bible tout ça, pas besoin d’aller se balader chez Saint Gatien au bout de la même rue de la Scellerie pour le savoir ! Le pécheur a trop péché et les océans sont vides.

Tout doit disparaître.

Cette chronique qui mène au vide intersidéral, chronophage, poussant à l’oisiveté, usant de l’encre pour dire des conneries ; les conneries ; l’humour raté, lourd, réussi, potache, noir, jaune, à répétition, graveleux, incompris. L’humour de gauche, l’humour de droite, l’humour centriste (si, si, ça existe).

Chers complanétriotes, dinosaures de tous pays, unissons-nous et disparaissons encore et en chœur !

PS : lu sur un panneau devant un coffee shop à Brighton il y a deux semaines, «The end is near, so you’d better come in and have a cup of tea!»

Un degré en plus

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