« Sans les ambulanciers, la chaîne de soins ne fonctionne pas. »

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En première ligne de la chaîne de secours, les ambulanciers ont également dû s’adapter à la crise sanitaire liée au coronavirus. Entretien avec Pascal Barthes, gérant de Jussieu Secours à Tours, la plus grosse société d’ambulances du département avec 230 salariés dont 200 ambulanciers et une flotte de 95 véhicules.

Quelle est la situation actuelle pour Jussieu Secours à Tours ?

Pascal Barthes : C’est un peu paradoxal car on subit d’un côté le contrecoup de la baisse ou l’arrêt de certaines activités comme les consultations et les opérations courantes mais de l’autre côté on a l’activité d’urgence qui est maintenue plus le transport de patients suspectés d’être atteints par le Covid-19.

Cela se concrétise comment au quotidien ?

Pascal Barthes : On a une baisse d’activités de l’ordre de 70 à 80% et pour ce qui reste les journées sont faites de pics et de creux, ce qui rend difficile la planification et la gestion au quotidien.

D’un point de vue social, vous avez pris quelles mesures ?

Pascal Barthes : Depuis quelques jours nous avons du recourir à des mesures de chômage partiel, mais à la marge, tout en maintenant des effectifs suffisants pour les situations d’urgence.

Et en termes de sécurité sanitaire ?

Pascal Barthes : Nous avons des protocoles adaptés qui sont affinés chaque jour. Nous avons au sein du réseau Jussieu Secours France, une direction médicale qui interprète et met à jour les directives nationales quotidiennement.  Les équipes sont entièrement équipées en masques FFP2, en combinaisons complètes, en gants et surchaussures.

Vous intervenez sur des cas de suspicion de Covid-19. Comment cela fonctionne ?

Pascal Barthes : Nous intervenons dans le cadre des missions d’urgence qui sont mandatées par le Samu. C’est eux qui régulent les suspicions de Covid, s’il y a besoin d’intervenir ou si les malades peuvent rester chez eux… Quand ils font appel à nous on les conduit alors à Bretonneau ou Trousseau notamment.

Quand vous intervenez, outre les protections des ambulanciers, quelles sont les précautions prises ?

Pascal Barthes : Par exemple, chaque véhicule est désinfecté pendant trois-quarts d’heure après chaque intervention. Aujourd’hui une mission nous prend deux fois plus de temps qu’en temps normal, justement parce qu’on prend toutes les précautions nécessaires comme la désinfection.

Si demain, il devait y avoir un pic, comment cela se passerait-il ?

Pascal Barthes : Nous serons en mesure de répondre à un afflux de demandes. La gestion des pics et des creux actuels dans une journée fait que l’on est déjà volontairement en sureffectifs, ce sera pareil s’il devait y avoir un pic de malades.

Pour ouvrir un peu notre entretien, il y a quelques semaines vous évoquiez un besoin en recrutement. Pensez-vous que cette crise sanitaire et le focus qui est fait sur les soignants dans leur ensemble peut susciter de nouvelles vocations ?

Pascal Barthes : Moi je rappelle que tout au long de l’année les 55 000 ambulanciers de France sont en première ligne dans la chaîne de soins. Ce sont des personnes de l’ombre, altruistes qui sont aujourd’hui mis en valeur, si cela peut créer des vocations c’est bien. Il faut rappeler que sans les ambulanciers, la chaîne de soins ne fonctionne pas.

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