Réinsuffler de la vie dans des villages d’Indre-et-Loire. C’est l’objectif de Rustine, le bistrot ambulant créé par Maëva Gros. Depuis le 22 juin 2023, la jeune femme de 28 ans installe sa caravane dans quatre communes, toutes situées près de Sainte-Maure-de-Touraine, quatre soirs par semaine. Et les débuts paraissent prometteurs.
Le rendez-vous semble déjà incontournable. Chaque jeudi, depuis le 22 juin 2023, Maëva Gros gare sa caravane transformée en bistrot ambulant sur la place de l’Église, à Trogues. Elles y disposent ensuite quelques tables et chaises, toutes prêtes à recevoir les habitants du village et les touristes. Il est près de 16 h, le dernier jeudi du mois de juin, lorsque les premiers clients arrivent. Les deux touristes hollandais à vélo sont venus se rafraîchir. Au fil de l’après-midi, les consommateurs prennent possession de la place. La plupart d’entre eux étaient déjà présents lors de l’ouverture du bar itinérant, nommé Rustine.
La jeune femme de 28 ans s’installe dans quatre villages différents, quatre soirs par semaine : les mardis, place du 8-Mai-1945, à Neuil ; les jeudis, place de l’Église, à Trogues ; les vendredis, rue du 25-Août, à Maillé ; et les samedis, clos de la Cure, à Crissay-sur-Manse. « L’accueil a été trop chouette. Dès le premier soir, j’ai eu du monde. Les gens viennent voir, ils sont curieux. Ils sont contents que je sois là », raconte la Saint-Épinoise. Pour le moment, Maëva Gros ne propose que des boissons : bières, vins, jus de fruits, sirops, limonades, cafés ou encore thés.La carte est principalement composée de produits bio et locaux.
Quelques jours seulement après l’ouverture de Rustine, elle reconnaît qu’elle doit encore s’améliorer sur certains points. « J’ai encore des choses à adapter. Les premiers soirs, j’ai, par exemple, été à court de certaines boissons et j’ai eu quelques soucis avec le frigo mais ça va se faire petit à petit », indique celle qui a fait des études en langues étrangères, puis de journalisme. C’est justement pour avoir le temps d’être mieux préparée qu’elle aurait aimé commencer sa saison un peu plus tôt. Mais elle se laisse aujourd’hui le temps de prendre ses marques. Une chose rendue possible grâce à des clients qu’elle qualifie déjà de « super ». « Les gens sont indulgents. Ils jouent vraiment le jeu », se réjouit-elle.
« L’ambiance est toujours différente »
En lançant son bistrot ambulant, Maëva Gros a souhaité créer du lien dans les villages près de chez elle. Un café était, selon elle, l’une des meilleures solutions. « J’ai cherché ce qui se faisait déjà et j’ai vu que des bistrots ambulants existaient dans le Cher, le Maine-et-Loire et d’autres départements », se souvient-elle. Ne restait alors qu’à trouver les emplacements idéaux. Lors de ses choix, la jeune femme a veillé à s’installer dans des endroits où il n’y avait plus du bar. « Je voulais réinsuffler de la vie dans les villages. Le but n’était pas de faire de la concurrence », assure-t-elle.
Après des premiers jours chargés de stress, la Saint-Épinoise se montre satisfaite de ses débuts. « Il y a plein de choses à penser mais c’est vraiment chouette de voir la place où je suis avec ma caravane remplie », affirme-t-elle. Et cette deuxième soirée troguaise a tenu toute ses promesses. Trois heures après l’ouverture, de nombreux habitants se sont réunis autour des grandes tables et les chaises viennent même à manquer. Au bar, Maëva Gros n’a, quant à elle, pas une seconde de répit. Mais elle le sait, aucune soirée ne se ressemble. « L’ambiance est toujours différente. Le jeudi, il y a école le lendemain, donc il n’y a pas trop d’enfants. Alors que, le vendredi et le samedi, il y a plus de familles. Ça changera aussi peut-être pendant les vacances. »
Un projet construit sur deux ans
Tenir un bar est nouveau pour celle qui était auparavant animatrice jeunesse pour la communauté de communes Touraine Vallée de l’Indre, à Sorigny. Elle a mis deux ans à construire ce projet de bistrot ambulant, auquel elle songe réellement depuis 2019. Après une pause de quelques mois pour faire un voyage à vélo à travers la France, elle a suivi une formation d’aide à la création d’entreprise avec le réseau BGE, une structure d’accompagnement vers l’entreprenariat. Elle a par ailleurs réalisé les travaux dans sa caravane. Des travaux qui ont duré quatre à cinq mois. « J’ai tout fait moi-même, avec l’aide de mon beau-père, Gilbert, pour l’électricité. C’était cool car j’ai appris plein de trucs et j’ai vu que j’étais capable de le faire », déclare-t-elle. Puis, en attendant de lancer officiellement Rustine, Maëva Gros a accumulé les petits boulots : animatrice dans des colonies de vacances, vendanges, ramassage des asperges…
Si son bar itinérant n’en est qu’à ses débuts, la jeune femme a déjà des idées afin de développer l’offre proposée à sa clientèle. Elle aimerait, par exemple, ajouter des choses à grignoter sur la carte. Elle souhaite également mettre des petits jeux simples et rapides à dispositions des consommateurs. Par la suite, Maëva Gros espère enfin créer un espace avec de la lecture, vendre des disques et, pourquoi pas, avoir une grainothèque. « Ce sont des choses que j’aimerais mettre en place. Elles sont dans un coin de ma tête et j’espère qu’elles verront le jour au fur et à mesure. » D’ici là, Maëva Gros continuera d’accueillir et de servir les clients de ces quatre villages avec la bonne humeur qui la caractérise.
Un degré en plus
Horaires : les mardis, jeudis et vendredis, de 16 h à 22 h ; les samedis de 12 h à 18 h (selon météo et affluence). Facebook : Rustine, bistrot ambulant. Contact : 07.67.04.40.71 ou bistrot.rustine@protonmail.com
