135 viticulteurs et vignerons sont réunis chaque année de la Place du Général Leclerc au Jardin de la Préfecture de Tours en passant par le Boulevard Heurteloup… Mais au final, ce sont sans doute bien plus de 1 000 vins différents qui sont proposés à la dégustation pour les 30 000 visiteurs tourangeaux, parisiens ou étrangers qui arpentent les allées de ce salon à ciel ouvert.
En 16 éditions, Vitiloire est devenu un événement phare du calendrier de la ville mais aussi des professionnels du vin. Au cœur d’un week-end très printanier où la météo a joué avec les nerfs des organisateurs, nous avons troqué le verre pour le stylo le temps de recueillir la parole d’exposantes et d’exposants fidèles pour prendre la température… Globalement, toutes et tous apprécient l’ambiance, le fait de se retrouver dans une grande fête de famille du vin… Des productrices et des producteurs qui sont ici pour se faire une place dans les caves et ont chacun leurs astuces : promouvoir leurs méthodes de travail, leur terroir, utiliser des noms de cuvées insolites (Bubble Kiss, Soif de Tendresse), vendre des accessoires ou produits dérivés (du confit du vin)…
Jérôme Sauvete – touraine chenonceaux
« Pour nous Vitiloire est un événement incontournable. Tous les ans cela nous permet de rencontrer les gens qui viennent nous découvrir, et même si l’appellation est récente elle bénéficie d’une bonne notoriété, en partie grâce au château. Nous avons également des personnes qui viennent parce que nous faisons du bio, des Parisiens qui font leur pèlerinage et puis il y a les inconditionnels qui viennent par exemple le dimanche matin pour acheter leurs cartons. Cette année c’est un bon cru. En deux jours on vend 400 bouteilles, et là on va même manquer de vin. »
Marie Pinard – vouvray
« C’est un peu plus calme cette année… Cela fait plus de dix ans que l’on fait Vitiloire, cela ne nous rapporte rien financièrement car il y a beaucoup de gens qui viennent déguster et qui font ça à la chaîne donc peu de ventes mais c’est une vitrine importante. Nous voyons des personnes chercher des vins pour leur mariage, par exemple, d’autres qui nous découvrent. J’ai vu également des touristes Japonais, et des Anglais qui venaient spécialement pour l’événement. Sur le stand nous donnons un coupon de promotion pour venir au domaine à Moncontour où nous avons un petit musée, et il y a pas mal de gens qui en profitent, cela nous permet de promouvoir l’écotourisme. »
Pascal Brunet – chinon
« Vitiloire c’est une vitrine pour se faire connaître et reconnaître. Il y a beaucoup d’amateurs et de néophytes, certains ne savent pas forcément que le jus des raisins rouges est blanc, mais ce sont des gens intéressés qui ont envie d’en savoir plus ce qui donne des discussions intéressantes. Après les clients ce sont essentiellement des gens des alentours, ou d’Orléans, de Nantes, de la Charente… »
Vignobles Laffourcade – coteaux du layon
« Nous venons tous les ans depuis le début. La clientèle est essentiellement locale, même si j’ai vu 2-3 personnes du 41. Le problème c’est qu’il y a beaucoup de gens qui viennent goûter sans forcément regarder les prix avant, qui dégustent un quart de chaume à 40€ la bouteille avant un coteaux du layon par exemple. Au final il y a beaucoup de dégustateurs non acheteurs. »
Vignoble de La Rodaie – st-nicolas-de-bourgueil
« Vitiloire c’est une très bonne manifestation : il y a toujours du monde et c’est en plein air contrairement à d’autres salons ce qui est très agréable. Nous en faisons 17 à l’année et c’est le seul en extérieur. D’autres villes devraient s’en inspirer comme Orléans ou Angers, cela permettrait aussi de mieux nous découvrir dans ces villes comme là on peut découvrir nos voisins du Giennois. Le fait que les allers-retours en TER soient à 4€ est aussi une bonne chose, ça amène du monde du Loiret ou du Loir-et-Cher et nous avons vu un peu de monde de Paris.
Photos : Claire Vinson et Delphine Nivelet
Un degré en plus :
Tant qu’à échanger avec des vignerons, autant prendre des nouvelles de la vigne : « ça part bien, la vigne est très en avance, c’est bon signe et heureusement on a passé le coup de gel » note Jérôme Sauvete en Touraine Chenonceaux, qui espère un 5ème très bon millésime de suite après les bonnes années 2014, 2015, 2016 et 2017, néanmoins gâchées par le gel. « Maintenant, on tremble avec les orages » nous indique-t-on chez Pascal Brunet, où l’on constate également que la vigne a près de deux semaines d’avance : « elle sera bientôt en fleur et c’est plutôt bon signe. Maintenant, il faut du beau temps… » A l’inverse, en Anjour, au domaine Laffourcade, la vigne aurait plutôt du retard… mais c’est aussi vu comme une bonne nouvelle : « comme ça il y a moins de risques avec la météo. »
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