Orange raccroche ses dernières cabines téléphoniques

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Après le raz de marée des téléphones portables et des réseaux sociaux, les cabines téléphoniques, dont quelques-unes trônent encore sur les trottoirs et les places publiques, auront totalement disparu du paysage urbain en 2018. En région Centre-Val de Loire ce sont quelque 103 de ces édicules qui seront déposées avant d’être recyclés

Mais qui fait encore attention à elles ? Battues par les vents sur les places de centre-bourgs, supports à graffiti de dernier recours ou encore cibles pour chiens pressés, les cabines téléphoniques ont aujourd’hui fait leur temps et ne dépannent plus personne… En France, comme chez nos voisins européens, elles subissent en effet une désaffection totale depuis l’apparition en 1997 du téléphone portable, enregistrant ainsi une décroissance de 40% par an ! Sur les quelque 3.000 cabines téléphoniques qui restent encore dans l’hexagone, une centaine constitue le parc actuel de la région Centre-Val de Loire (23 dans le Cher, 13 dans l’Eure-et-Loir, 17 dans l’Indre, 15 dans l’Indre-et-Loire, 23 dans le Loir-et-Cher et 12 dans le Loiret).

Le fil de l’histoire   

Installées en France sur des emplacements stratégiques comme des places de village ou d’église, des rues principales, des trottoirs près des arrêts d’autobus, les cabines téléphoniques sont déployées au début des années 1920 au départ dans les gares, les restaurants et les cafés. D’utilité publique, elles bénéficient d’un plan d’action prioritaire lancé par l’État jusqu’en 1970 où elles accompagnent le développement de la communication en France.

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Ainsi, en 1990, les cabines sont au plus fort des usages avec 300.000 cabines recensées sur les voies publiques et privées. Cabines fermées et en verre qui fonctionnent par télécartes à puce dont la production est arrêtée en 2014 et la commercialisation en 2016, ou avec le fameux ticket téléphone (carte dont il faut gratter un code au dos). Vendue dans tous les commerces de proximité (buralistes, points presse, épiceries…), cette dernière présentait l’avantage de pouvoir être utilisée à la fois dans les cabines mais aussi pour le portable et le téléphone fixe.

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Une seconde vie artistique ou culturelle

Avec l’évolution du digital, des réseaux sociaux et des nouvelles offres de VoIP (voix sur IP), les cabines téléphoniques – dont l’utilisation moyenne est désormais de moins de 1 min./j – déclinent donc depuis 1997, année depuis laquelle France Télécom (Orange aujourd’hui) a commencé progressivement les déposes après accord des communes concernées. À ce jour, moins de 3.000 cabines restent à désinstaller contre 15.000 début 2017. Par ailleurs, les 350 cabines présentes en zones blanches ne seront déposées après qu’un système de substitution soit mis en place pour ne pas laisser certains foyers sans solution de communication. Une fois démontées, les édicules sont recyclés par Véolia qui pratique, par voie de sous-traitance, à leur récupération et leur élimination selon les règles environnementales d’usage : démontage, stockage, nettoyage et broyage. Les terminaux, eux, sont traités en déchets D3E (Déchets d’équipement électroniques et électriques) avant d’être recyclés.

Quant aux amateurs nostalgiques, ils peuvent toujours faire connaître leur désir de récupérer un exemplaire de ces cabines dont seules les habitacles « nues » sont proposées en donation aux communes seulement pour un projet culturel ou artistique (boîtes à livre…) après validation du projet et à la condition qu’elle s’engage à la protection de l’environnement. Une seconde vie pour ces cabines qui ne servaient pas qu’à téléphoner : si bien souvent elles abritaient amoureux et autres passants surpris par une pluie battante, nombreux s’en sont servis malheureusement comme de « poubelles » ou latrines bien pratiques ! La disparition totale des cabines téléphoniques est prévue au premier semestre 2018.

Estelle Boutheloup.

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