Nos boîtes mail débordent ! Chaque semaine nous recevons des dizaines d’invitations pour relayer des événements forcément incontournables. Certains reviennent carrément tous les ans, au risque pour nous d’écrire quasiment la même chose d’une fois sur l’autre. En plus de ça, il faut bien dormir. Cette année, c’est décidé : nous ne pourrons pas être partout ! Et tant pis si cela crée des frustrations. Cela dit, nous avons trouvé LA solution : relater une fois par semaine des actualités tourangelles sans bouger du bureau, avec une petite dose de mauvaise foi.
Des dizaines de millions d’€ d’investissements dont 35 apportés par l’Etat… Une centaine de recrutements… Une chaîne de production qui fonctionne 24h/24 et 7 jours sur 7… La mise en flacons de vaccins Moderna au sein de l’usine Recipharm de Monts est incontestablement une réussite industrielle pour l’Indre-et-Loire, et plus globalement pour le secteur pharmaceutique qui se développe fortement en Centre-Val de Loire (deux autres sites tourangeaux participent ou vont participer à la campagne vaccinale : Fareva à Amboise et Delpharm à Chambray).
Une telle vitrine locale attire logiquement les regards, et en premier lieu ceux de la presse. Depuis longtemps nous voulions comprendre comment on peut produire des milliers voire millions de petits flacons anti-Covid aux portes de l’agglomération. Sujet forcément sensible mais nécessaire, surtout quand une partie du grand public s’inquiète d’un manque de transparence dans ce domaine. Après tout, on parle de notre santé collective.
L’occasion a fini par se présenter jeudi 22 avril… à l’occasion d’un déplacement ministériel. C’est Agnès Pannier-Runacher qui s’est déplacée en Touraine quelques jours après une visite similaire d’Emmanuel Macron en Eure-et-Loir. Logiquement, la presse a suivi en nombre. Pour éviter les embouteillages dans les locaux, il a alors été décidé de « pooler » le parcours de la représentante du gouvernement, c’est-à-dire que seul un nombre restreint de médias a pu faire des images de la chaîne de production. Des organes de presse essentiellement nationaux. En tout cas ceux estimés les plus influents. Pas de place pour une rédaction plus modeste.
Dans pareil cas, on pourrait s’attendre à ce qu’une solution soit trouvée pour qu’au moins une partie des images soit libre de droits pour les journalistes restés à la porte. On appellerait ça l’équité. On consent qu’on ne peut pas s’agglutiner dans un site industriel mais qu’on ne se retrouve pas avec les miettes imprégnées du spectre de la communication qu’elles en deviennent âpres. Comme la volonté finalement avortée de placer un paravent à l’image de l’entreprise derrière la ministre pendant les interviews, façon conférence de presse de footballeurs.
Les coulisses de Recipharm à Monts, on aurait pu vous en parler. Mais on a muselé notre regard.
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