Longtemps seul hôtel 5 étoiles du département d’Indre-et-Loire, le Château d’Artigny est une institution. D’autant qu’il s’est toujours ouvert au milieu local avec des concerts, des ventes aux enchères ou ses célèbres brunchs mensuels. A la faveur d’un récent rachat, la belle bâtisse organisait ce 31 octobre sa première soirée Halloween. On y était.
Sur le chemin qui mène au parking, une créature zébrée accueille les véhicules rejoignant le Château d’Artigny. A l’intérieur, un mec se balade avec sa tronçonneuse. Et on se demande si ce n’est pas un peu difficile de doser les ingrédients de cocktails avec un énorme masque sur le visage. Par cette nuit de lune claire, prélude à une grande tempête digne des meilleurs films d’horreur, l’hôtel de luxe de Montbazon expérimente la soirée Halloween.
Plutôt habitué aux événements classe type concert privé, défilé de mode, séminaire, mariage ou vente aux enchères, l’établissement a conquis une grosse centaine de personnes avec son afterwork d’épouvante (une formule à 40€ avec deus cocktails et un petit plateau de grignotages). L’événement tranche avec les habitudes et c’est pour ça que c’est attirant. Le squelette juché au volant d’une voiture de prestige dans le hall, c’est déviant donc amusant. Tout le personnel est costumé, le public a également joué le jeu. On s’amuse à commenter les différents déguisements.
Au programme de la soirée : une série d’animations. On peut gagner des bonbons en découvrant les objets cachés dans de petites boîtes aux textures déstabilisantes. Dans sa petite tente, une diseuse de bonne aventure nous tire les cartes (et a beaucoup de succès, car la file d’attente s’allonge très vite). Plus tard dans la soirée, un magicien s’amusera à faire disparaître des traces de cigarette ou à s’amuser avec son bras dans un remake du fameux tour de l’humain découpé.
Au niveau restauration, pas de fausse note. Le cocktail vodka-poivre est une grande réussite. Et de la cuisine est sorti un excellent velouté butternut-potimarron généreux en crème ou encore une surprenante panna cotta réglisse. Sans oublier un petit chou à l’orange. Le thème est respecté jusqu’au bout des (faux) ongles. A la réflexion, on regrette tout de même que le bouchon n’ait pas été poussé encore plus loin, par exemple pour transformer encore plus la bâtisse en château hanté avec des signes distinctifs dès l’extérieur ou davantage d’animations. Les personnages auraient ainsi pu être encore plus effrayants.
Il faut reconnaître que le Château d’Artigny est ici dans un entre-deux : séduire sa clientèle habituelle avec un concept très différent et attirer de nouvelles personnes aux attentes peut-être bien différentes. Ainsi, le public était assez diversifié mais errait parfois un peu hésitant. Cette première reste tout de même prometteuse pour un futur peut-être encore plus audacieux. Car Artigny est amené à se transformer dans les mois à venir. Un grand chantier de rénovation doit y débuter en 2024 sous l’impulsion du nouveau propriétaire (le lieu a changé de main deux fois en quelques mois).
Plus de modernité et plus de prestige nous sont annoncés pour faire de l’institution une adresse encore plus incontournable du département ? Cela nous rend curieux.
