Nuit debout tourangelle : « Redonner la parole au peuple »

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La « Nuit Debout » tourangelle a réuni une centaine de personnes ce samedi soir.

Samedi les étudiants étaient encore une fois bruyants en tête de la manifestation contre la loi Travail. Si le cortège tourangeau n’a pas réuni la même foule que lors de précédents rassemblements avec environ 1500 manifestants venus grossir petit à petit les rangs d’un cortège qui commença bien timidement, la centaine de jeunes présente en première ligne comptait bien se faire une nouvelle fois entendre, quitte à voler la vedette aux syndicats.

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Des jeunes pour la plupart issus du mouvement de lutte des étudiants tourangeaux et qui se mobilisent autour de différentes actions depuis plusieurs semaines : occupation du siège du PS, de celui du Medef, opération au péage de Chambray… Derrière cette jeunesse tourangelle mobilisée, on retrouve des militants connus mais aussi une frange qui découvre les mouvements de lutte sociale pour la première fois. Pour Louise, c’est ainsi « la peur de l’avenir mais aussi le sentiment d’un fossé de plus en plus large entre les élites et la réalité du quotidien de la population » qui la pousse à manifester : « Cette loi est l’exemple même de la déconnexion des politiques avec la réalité. On stigmatise toujours les classes populaires, mais quand on voit le scandale des Panama Papers, on voit qu’à l’inverse, pendant qu’on nous en demande toujours plus, qu’on nous demande de reculer sur nos conditions de vie, d’autres s’engraissent à outrance en toute tranquillité ». Un ras le bol semblable à beaucoup de présents à l’instar d’Alban, animateur à mi-temps en centre de loisirs : « cette loi est la pilule de trop à avaler. On nous fait croire qu’il n’y a pas d’argent, que la régression sociale est une nécessité, on ne peut pas rester chez soi à accepter cela. J’ai fait toutes les manifs et ce soir je serai à la Nuit Debout ».

Le soir même, une petite centaine de personnes se réunissait en effet dans la foulée de la manifestation place Anatole France pour organiser une « Nuit Debout » tourangelle, sur le modèle de celles de la Place de la République. Si l’objectif affiché était d’être visibles dans la rue et d’inviter les passants à s’arrêter pour échanger, on retrouvait surtout parmi les présents les têtes croisées en tête de cortège quelques heures plus tôt, ainsi que quelques militants plus âgés.  Quelle vision donner à ces nouveaux rassemblements que beaucoup comparent aux « Indignés » espagnols ou au mouvement « Occupy Wall-Street » ? Pour les présents c’est surtout le « besoin d’échanger, de discuter des doutes, des envies de changement, des solutions pour élargir la mobilisation… et de trouver des objectifs communs » qui les animent. Parmi ces objectifs : rassembler et libérer une parole citoyenne inaudible selon eux dans les schémas classiques médiatiques et sociétaux, apparaissent comme primordiaux.

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 « Faire avancer la société », « changer le modèle », « redonner la parole au peuple », c’est ce à quoi aspire cette jeunesse mobilisée, comme d’autres avant elle. Trouver de nouveaux moyens de rassembler et dépasser le simple cadre des militants est un des objectifs de ces « nuits debout » également. Pour celle tourangelle, force est de constater que pour le moment le rassemblement ressemble plus à de l’entre-soi militantiste. Un premier coup d’essai qui devrait en appeler d’autres nous a-t-on promis. Pour Jules, un des organisateurs du mouvement : « Je suis plutôt confiant, ce n’est qu’un début, je pense qu’on peut augmenter le mouvement. Je ne sais pas si au final cela fera avancer la société, mais cela montre déjà que l’on peut s’emparer du débat public, que c’est important de le faire ».

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