Noël au Pays des Châteaux : d’où viennent les décorations ? Sont-elles écoresponsables ?

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Orchestré par l’Agence Départementale du Tourisme d’Indre-et-Loire, l’événement Noël au Pays des Châteaux revient pour une 7e édition du 2 décembre 2023 au 7 janvier 2024. Il s’agit d’un festival féérique de fin d’année réunissant Azay-le-Rideau, Chinon, Amboise, Loches, Langeais, Chenonceau et Villandry. Le but : attirer le public local et les touristes dans ces monuments lors d’une période peu favorable aux touristes. Parmi les atouts de l’événement : les décors, tous somptueux… mais sont-ils pour autant à la hauteur au niveau développement durable ? On s’est posé la question.

Après 6 éditions, c’est indéniable : Noël au Pays des Châteaux s’est imposé dans le calendrier festif français des fêtes de fin d’année. En 2022, 117 000 entrées ont été comptabilisées pendant le gros mois de l’événement. Une paille si l’on compare aux 850 000 visites annuelles d’un monument comme le château de Chenonceau, le site touristique N°1 de Touraine, mais un chiffre en constante progression auquel il faut aussi ajouter tous les partages des décors sur les réseaux sociaux ou dans les médias, de quoi attirer du public toute l’année.

Noël au Pays des Châteaux est désormais un événement attendu. On le voit avec la progression de la vente des pass permettant de réaliser plusieurs visites : elles sont multipliées par deux en cette fin novembre, alors même que les décors ne sont pas finalisés. Ainsi, 962 billets à prix réduits ont déjà trouvé preneur quand il y en avait eu 1 350 d’écoulés il y a un an. Les visites sur le site Internet de l’opération sont également en forte progression. Une notoriété qui amène forcément les organisateurs à rivaliser d’ingéniosité pour renouveler leurs thèmes et réaliser des scénographies de plus en plus qualitatives.

A ce titre, la Cité Royale de Loches a renouvelé son duo avec la célèbre Compagnie Off pour une deuxième saison autour des contes de Noël. Après le Grinch en 2022, place aux princesses en 2023 avec une salle de balle reconstituée ou encore une citrouille géante pour Cendrillon. De son côté, Chenonceau va se la jouer palace italien et Amboise va distordre les repères des visiteurs en leur donnant l’impression d’être des géants dans un monde de jouets et constructions miniatures.

Tout ça est alléchant et, accessoirement, instagrammable, avec la recherche du cliché parfait, pas vu ailleurs. Et la volonté de surprendre pour faire venir de nouvelles têtes, tout en fidélisant celles et ceux qui sont déjà venus, sans leur laisser une impression de déjà-vu. Pour créer cette sensation de nouveauté perpétuelle, les équipes doivent se creuser les méninges … sans exploser les budgets et, accessoirement, les ressources de la planète. Trop longtemps, on a utilisé des décors jetables lors des fêtes de fin d’année. Aujourd’hui, tout cela n’est plus vraiment entendable. Alors comment les monuments partenaires de Noël au Pays des Châteaux gèrent-ils ce double enjeu ?

« J’ai accepté de participer à la seule condition de travailler de manière écoresponsable » explique Géraldine Colin Leclerc de l’entreprise Coach Floral de Ballan-Miré, sollicitée pour la Forteresse Royale de Chinon. Pour concevoir le décor sur les mythes et légendes de Noël, elle a donc fait appel à l’association Active de Tours / La Riche, spécialisée dans la collecte de jouets et vêtements d’occasion. En parallèle, elle a sollicité La Brocanterie de Flo de Ballan-Miré afin d’y récupérer des meubles, ou encore les réserves du Conseil Départemental. Largement suffisant pour réaliser ce qu’elle voulait : « On avait l’impression que tout était pour nous », résume-t-elle. Et à la fin, tout retournera à l’expéditeur.

Plusieurs monuments participant à Noël au Pays des Châteaux exploitent par ailleurs la même thématique d’année en année : la gourmandise pour Azay-le-Rideau, la nature à Villandry ou les lumières à Langeais. Ces trois sites réexploitent donc des décors d’une année sur l’autre. « A part les pièces alimentaires, nous gardons tous nos décors » synthétise Catherine Daniélou pour Azay-le-Rideau… « ce qui nous oblige à trouver de la place pour tout stocker. » Les boules seront donc les mêmes que les années précédentes. De même que les bougies pour Langeais.

Cela dit, pour faire du neuf avec du vieux, la méthode idéale c’est la rénovation. « On fait appel à des écoles de fleuristes pour repeindre les vases et coller au nouveau thème de l’année » explique par exemple Caroline Darasse à Chenonceau, qui dispose au passage « d’une caverne d’Alibaba au-dessus de l’atelier de notre fleuriste » pour meubler ses différentes pièces. La chargée de communication précise également que les sapins proviennent de forêts certifiées durables, avec certains spécimens plantés spécifiquement pour le monument. Après la saison, l’ensemble est broyé et utilisé pour les jardins. Quant aux décors en bonbons des cuisines, dont des pyramides composées de 1 000 calissons, « ce ne sont pas des vrais, pas question de gaspiller » insiste Nicolas Violet du Conservatoire de la Confiserie d’Amboise.

Malgré les bonnes volontés affichées, personne n’affiche de bilan 100% vertueux. A Villandry, de nombreux éléments de décors proviennent de la forêt… voire des jardins de l’équipe (mousse, branches)… mais les sapins sont en plastique « car ils sont plus denses que les naturels ». Il n’empêche, le château réutilise lui aussi ses éléments de décoration d’une année sur l’autre… tandis que Loches et Chinon qui appartiennent tous deux au Conseil Départemental s’échangent des objets. Enfin Amboise la joue en mode recyclage cette année en exposant des décors du film d’animation Léo sur Léonard de Vinci attendu pour le 31 janvier.

Pour découvrir le programme complet : www.noelaupaysdeschateaux.com.

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